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architecture/balades au Japon/Nagoya

Daijōkyo Sōhonzan – Atsuta-ku, Nagoya

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JIngumae voie ferrée
Daijokyo Sohonzan
Daijokyo Sohonzan
Daijokyo Sohonzan
Daijokyo Sohonzan White Elephant Statiue
Daijokyo Sohonzan

De la harpe jouée par Inoue au sein du groupe んoon dont je parle dans le billet précédent on passe à celle de Nala Sinephro, jeune musicienne jazz expérimentale caribéenne et belge actuellement basée à Londres. Tandis que je me balade autour autour de Jingumae, j’écoute son album Space 1.8, sorti en septembre 2021 sur WARP Records. Je me rends compte en écrivant ces lignes que je suis entré sans trop m’en rendre compte dans une phase d’écoute de jazz. En l’espace d’un peu plus d’un mois j’ai écouté un best-off de Nina Simone, ‘Charles Mingus Presents Charles Mingus‘ de Charles Mingus, l’organiste John Patton (‘Soul Connection‘) et surtout le superbe ‘Hymne au Soleil‘ de Laurent Bardainne & Tigre d’Eau Douce, avec l’aérien titre ‘Oiseau‘, que j’ai écouté en boucle plusieurs fois par jour une semaine durant. Tout à fait réceptif donc à ce genre de musique, je suis toutefois étonné de voir apparaître ce type d’artiste sur WARP. 30 années et plus d’existence et le label parvient encore et toujours à m’étonner.

A chaque fois que je passais devant en train je me disais qu’il fallait un jour que je fasse le tour du Daijōkyo Sōhonzan (大乗教総本山). S’élevant ‘majestueusement’ en plein quartier résidentiel le long de la voie ferrée entre la gare de Jingumae et Kanayama, son audacieuse architecture pour pareil lieu lui donne un air mystérieux qui repousse autant qu’il attire.

Garé non loin, je me balade tout d’abord dans le quartier résidentiel alentour et prends quelques photos qui feront l’objet d’une autre série ultérieurement. Où que l’on soit la gigantesque pagode dépasse des maisons et me sert de repère pour m’orienter. Le calme des premières chansons de l’album convient tout à fait au lieu, je suis dans ma bulle. Apres avoir suffisamment toisé la bête je décide de m’approcher tout doucement.

Comme souvent je m’y suis rendu sur un coup de tête, sans avoir fait la moindre recherche au préalable. Peut-être n’avais-je pas envie d’avoir d’à priori, mais je me doutais bien que l’endroit avait un caractère religieux disons, à part. Le Daijōkyo Sōhonzan est le siège de la secte Daijōkyo, répertoriée par le Ministère de l’Education comme étant une secte bouddhique de la branche Nichiren-Shu fondée en 1914 sous le nom Bukkyo-kanka-kyusaikai par le révérend Tatsuko Sugiyama. Le bâtiment principal, qui n’apparait pas sur les photos, a été construit en 1953 puis rénové en 1968. Le but principal de ma visite, le ‘Peace Pagoda‘ a lui été construit en 1976 et fait 55 mètres de haut. La statue d’éléphant blanc, plutôt mal entretenue, commémore les 60 ans de la création de la secte.

Alors que je rôde librement entre les divers bâtiments sans n’avoir croisé personne, l’album entre dans sa deuxième partie, plus cérébrale et mystique. La dernière chanson, Space 8, un titre de 17 minutes rythmé par un arpège de trois notes de saxophone autour duquel viennent se coupler de longues nappes de synthé, sons cristallins et accompagnements divers, sonne comme un appel à la méditation. La musique colle tellement bien au lieu que je me demande à un moment si elle ne provient du bâtiment. ‘Un escalier de fer … un couloir étroit et obscur … au fond de ce couloir une porte entre-ouverte, d’où nous parviennent les accords d’une musique, qui en ce lieu nous paraît irréelle’.

balades au Japon/Nagoya

Shirotori Garden – Atsuta-ku, Nagoya

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Shirotori Garden
Shirotori Garden

Je m’etais promis d’aller voir les pruniers en fleurs cette année en guise d’amuse-bouche pour les cerisiers en fleurs un mois plus tard. A défaut d’avoir le temps d’aller à Suzuka dans la préfecture de Mie au superbe Suzuka Forest Garden comme nous le suggère Baiya sur son blog, je me suis rendu plus près, au Shirotori Garden.

Ce jardin, je regrette un peu de ne pas avoir eu l’idée d’y aller plus tôt. La prochaine fois que des amis ou de la famille viendra au Japon, c’est un coin typiquement japonais par excellence qui leur fera sans doute plaisir à visiter. Le jardin est complètement éclipsé par par le célèbre sanctuaire Atsuta Jingu tout proche, j’en avais déjà aperçu quelques photos sous la neige mais jamais je ne me serai douté qu’il s’agirait d’un coin aussi propice aux balades au calme. En pleine semaine le jardin est quasiment désert, il fait froid quand le ciel se couvre. Apparemment je suis venu un peu trop tôt, les pruniers ne sont pour la plupart pas encore en fleurs mais ce n’est pas bien grave tant il y a matière à voir. Je prends tout mon temps, m’assois sur un ou l’autre banc. Je n’écoute pas de musique aujourd’hui, certain de ne pas être importuné dans mes pensées, et préfère profiter du silence du lieu.

Comme lors de ma visite au Yōki-sō, un couple de futurs mariés accompagné de deux photographes et d’un groupe composé d’une dizaine de personnes fait son entrée dans le jardin pour une séance photo, sans doute en vue de leur cérémonie prochaine. Le groupe rigole beaucoup, le photographe hurle ses directives aux protagonistes, je prends garde à ne pas devenir un photobombeur malgré moi avec mon très voyant sac à dos vert flou. Bientôt, les voix s’éloignent, je me dis que je me fais vieux quand je me surprend à rouspéter qu’ils feraient mieux de profiter du jardin au lieu de se dépêcher ainsi.