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初撮り 2023 – Mihama, Aichi

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Pour le réveillon du Nouvel An j’étais du soir. Je n’ai donc pas pu regarder le Kōhaku Uta Gassen en famille, mais au vu de la liste d’artistes je n’ai pas l’impression d’avoir raté grand chose. Léo rouspète déjà du haut de ses 13 ans qu’il en a marre de voir à chaque fois l’émission se terminer sur les chansons de Masaharu Fukuyama, MISIA ou encore Keisuke Kuwata. Cela en dit long sur le côté rébarbatif de cette cérémonie …

En guise de première sortie en famille de l’année nous pensions tout d’abord aller comme les années précédentes voir un match de basket d’une des trois équipes locales, mais en pleine septième (!) vague de Covid nous préférons nous balader à l’air libre. Sur la route je laisse tranquillement se dérouler dans la voiture l’album Walls (2007) d’Apparat . Pour ces premiers sons de 2023 il me fallait une valeur sûre, quelques chose de neutre dans le sens de non agressif sans pour autant tomber dans le easy listening, un album qui s’écoute d’une traite avec de belles nappes de synthés et de basses qui vous enveloppent et vous font vibrer. J’avais eu quelques difficultés avec ses deux albums suivants The Devil’s Walk (2011) et surtout Krieg und Frieden (2013), mais Walls n’a malgré les années rien perdu de sa superbe. En deuxième moitié d’album, les joyaux que sont Arcadia et You don’t know défilent. Pantois, les enfants cessent d’aboyer, la caravane poursuit son chemin.

初撮り, Hatsu-dori, premières photos de l’année. Nous nous sommes retrouvés un peu par hasard au sud de la péninsule de Chita, près du phare de Noma. Le vent en bord de mer, frais mais revigorant fait un bien fou. Au loin deux planchistes se font plaisir dans l’eau qui pourtant semble glaciale. L’un d’eux semble comme flotter à quelques centimètres au dessus de l’eau et sa voile, de petite taille, n’est pas fixe, de sorte qu’il peut la manœuvrer librement pour mieux attraper le vent. Je découvre, en rentrant, qu’il s’agit d’une nouvelle discipline dite Wing foil. Je suis de temps en temps interrompu dans mes rêveries par les avions qui passent tout près au-dessus de nous. Sous un angle bien précis la lumière du soleil se réfléchit de fort belle manière sur les spoilers déployés de l’aile gauche des appareils. A défaut d’avoir pu capturer cet instant de manière convaincante avec mon 200mm, je me félicite d’avoir été capable de remarquer la chose. C’est sans doute ce que voulait dire le photographe Pierre T.Lambert quand il explique qu’il ne faut pas nécessairement avoir une camera pour devenir un meilleur photographe. Je me promets malgré tout de m’acheter un nouveau 300mm d’ici le printemps …

Le temps de nous réchauffer un peu autour d’un café que le ciel est devenu très expressif. Les rayons de lumière qui jaillissent d’entre les nuages est irréelle, divine … indescriptible !

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/aviation

隣の芝 (2) – ‘Tout ce qui a deux ailes …’ (22) Nagoya-Tōkyō

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Centrair
L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est NGOHND-6-1024x680.jpg.

La première partie du voyage me mène à Tōkyō, à l’aéroport international de Haneda. Je n’ai pas pris l’avion depuis mon voyage à Tōkyō en février 2019. J’ai réservé mon siège au moment d’acheter le billet afin d’être sûr d’être installé à la fenêtre du côté gauche. Cette fois le ciel est miraculeusement dégagé, tout porte à croire qu’aujourd’hui le Mont Fuji voudra bien se livrer à moi. J’ai le nez collé au hublot pendant toute la durée du vol, tel un gamin qui prend l’avion pour la première fois, et le bruit du déclenchement de mon appareil retentit sans cesse. Après le décollage je contemple avec un ravissement certain ‘mon’ aéroport, reconnais le phare de Noma et l’île d’Himakajima, puis bientôt nous longeons déjà de tout leur long les interminables plages de la préfecture de Shizuoka. Lorsque quelques minutes plus tard je lève les yeux le Mont Fuji apparaît distinctement, majestueux, partiellement sous la neige comme on peut le voir sur les plus belles cartes postales. Tout au loin derrière lui on peut également apercevoir ce que je pense être, du fait qu’elle soit déjà enneigée, la chaîne de montagnes des Alpes japonaises.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/Aichi

‘J’avais tant de choses à dire mais y’a plus rien’ – Tout ce qui a deux ailes me fait planer (18)

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Si l’on trace en direction du sud une ligne parallèle à la piste d’atterrissage de Centrair, on atteint à une centaine de mètres près le phare de Noma. C’est en réalité cette découverte qui m’a poussé à y venir pendant que le vent souffle encore du nord vers le sud. Dans cette configuration les appareils sont en phase d’approche de la piste d’atterrissage et donc assez bas pour pouvoir être pris en photo, contrairement au décollage où ils s’empressent de prendre de l’altitude. N’ayant pas réussi à intégrer les rares avions passant dans le paysage de manière satisfaisante je ne m’attendais pas à un miracle en traitant les photos sur l’ordinateur, et c’est effectivement avec grande peine que je suis parvenu à en extirper cette série de 3×2 photos.

D’habitude je choisis les photos et l’histoire que je veux raconter vient d’elle-même. Cela fait trois soirées consécutives que je m’installe devant mon clavier et suis bloqué au deuxième paragraphe. Le fait que le bleu du ciel soit différent sur chacune des photos semble en être le fil conducteur, mais je n’arrive pas à developper davantage. C’est une sensation très étrange. ‘J’avais tant de choses à dire mais y’a plus rien‘. 

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‘Noma noma ei’ @ Mihama, Aichi.

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Excursion à Noma, encore un peu plus au sud de la péninsule de Chita que lors de notre escapade précédente, mais toujours en bord de mer. Comme l’endroit est à un peu moins d’une heure de route de la maison et donc facile d’accès, nous venions fréquemment ici l’été pour aller à la mer, mais je ne me souviens pas être venu ici depuis une petite dizaine d’années, et c’est évidemment la première fois que j’y viens en hiver. Le bord de mer est agréable pour se balader en hiver, on a la plage pour soi.

De gigantesques bateaux de cargaison passent au loin sans bruit. Je me balade autour du phare et me perds rapidement dans mes pensées. ‘Vous êtes photographe (vous aussi) ?‘ Un type qui doit avoir quelques années de plus que moi et que j’avais remarqué plus tôt me tire de mes rêveries. Ancien photographe professionnel, il m’explique qu’il photographie les phares dans tout le pays et qu’il est aujourd’hui venu exprès de la préfecture de Kanagawa pour prendre celui-ci en photo ce soir. D’ici là je n’ai rien à faire, alors j’attends ! Nous discutons une dizaine de minutes, l’homme a une manière très adroite de mener la conversation, comme si c’était là sa manière de faire passer le temps en attendant que la nuit tombe. Il ne demande même pas d’où je viens ni depuis quand je suis au Japon. Depuis combien de temps cela ne m’était-il pas arrivé ?

Je fais une brève visite au Fugu Jinja (冨具神社), le sanctuaire en haut de la colline avoisinante. En réalité, le poisson fugu, mieux connu sous le nom de poisson-globe, s’écrit avec des idéogrammes différents mais la prononciation étant la même on retrouve un peu partout autour du sanctuaire des illustrations du poisson rondouillard. J’ai mis un certain temps pour faire le rapprochement car il est mentionné sur Google Maps en tant que Tomigu Jinja. Le sanctuaire n’a rien d’exceptionnel en lui même mais c’est la première fois que je vois l’aéroport sous cet angle.