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musiques/vie quotidienne

Kohaku 2021 & meilleurs voeux !

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Je suis miraculeusement en congé les deux premiers jours de l’année, c’est donc en famille que nous regardons le Kohaku à la télé pour le réveillon de fin d’année. Comparé aux années précédentes j’étais un peu plus au fait des tubes de l’année, la salle de sport où je me rends de manière régulière diffusant de la j-pop que j’écoute distraitement. Nous prenons le train en route et constatons rapidement que depuis le départ du groupe Arashi il y exactement un an, les groupes Johnny’s (les groupes de l’agence Johnny’s & Associates, agence artistique spécialisée dans la représentation et la production d’idoles japonaises mâles, et auquel Arashi appartenait) abondent cette année et que ce soit au niveau musical, du chant ou de la danse, le niveau est très médiocre.

Il y a néanmoins quelques bonnes surprises : ’Inochi ni kirawateru’ (命に嫌われている)interprété par mafumafu, un artiste dit utaite, c’est à dire un chanteur faisant des reprises de chansons sur NicoNico (équivalent de YouTube version japonaise) mais publiant également ses albums originaux. Le phénomène utaite semble prendre de l’ampleur, j’en ai pris vraiment connaissance le mois dernier lorsque le concours JAPAN UTAITE GP a eu lieu à l’aéroport.

Perfume faisant partie des premiers groupes que j’ai découvert en écoutant la musique japonaise, malgré des hauts et des bas dans la qualité de leurs titres je suis toujours content de les voir apparaitre dans les émissions musicales. Cette année leur performance sur leur seul titre sorti cette année, ‘Polygon Wave’, n’avait rien d’exceptionnelle, mais la chanson en elle-même est toujours mieux que ‘Time Warp’ de l’année précédente. J’y aime beaucoup la ligne de basse au synthétiseur qui structure la chanson, je suis à peu près certain d’avoir entendu exactement la même basse dans un morceau du Capsule, mais n’arrive pas à me souvenir laquelle. En écoutant Polygon Wave plusieurs fois je me dis que la voix du chanteur de Sakanaction Ichiro Yamaguchi collerait bien dessus et qu’il y aurait moyen de faire quelques mash-ups interéssants avec les titres orientés électro des deux groupes. C’est sans doute le fait que dans l’émission Sugar sugar (シュガー&シュガー) du mois dernier Yamaguchi ait interviewé ses trois membres qui a fait germer cette idée dans ma tête, mais en y réfléchissant bien ils appartiennent à des maisons de disque différentes, une collaboration semble peu probable.

J’avais bien aimé le titre ‘Toku ni nai‘ (特にない) de Kaze Fujii (藤井風), entendu par hasard dans mes recommandations sur Last.fm il y a quelques mois, mais n’avais pas pris le temps d’aller plus loin dans l’écoute des autres chansons. J’aurai préfère qu’il joue un titre ayant un peu plus de personnalité que le titre interprété lors du Kohaku, (kirari, きらり)mais l’aisance presque insolante avec laquelle il joue du piano fait rêver alors que nous peinons à motiver les garçons à continuer de continuer à dompter ce bel instrument.

Après l’incroyable performance de ‘Ryokusake‘ (緑酒) par Tokyo Jihen qui finit inondé sous une pluie de confettis, mon coup de coeur va à ‘W no Higeki‘ (‘W’s tragedy’) de l’actrice et chanteuse Hiroko Yakushimaru (薬師丸ひろ子). Il s’agit en fait d’une chanson sortie en 1984 en tant que chanson-titre du film du même nom, et dans lequel Yakushimaru interprété le rôle principal. J’ai toujours un faible pour les versions symphoniques et celle-ci était mémorable, le refrain m’est resté dans la tête pendant plusieurs jours.

Une partie des interprétations ont lieu dans le hall principal du Tokyo International Forum. L’éclairage est somptueux, et je me demande si en rodant autour du bâtiment on peut voir les artistes de l’extérieur. Je regrette de ne pas avoir pris le temps d’y faire un tour lors de mon dernier passage à la capitale alors que j’étais passé devant.

Le passage vers la nouvelle année se fait en regardant ‘Yuku toshi kuru toshi’, l’émission diffusée en direct des lieux célèbres du Japon. Je jubile en y voyant apparaitre l’Aéroport International de Tokyo (Haneda), le hangar de maintenance d’ANA et son Airbus 787 avec son capot moteur ouvert ainsi qu’un avion de Japan Airlines en plein chargement de cargaison dans sa soute. Dans la séquence suivante le temple Zenkoji à Nagano est de toute beauté sous la neige. Je n’y suis allé qu’une fois en début d’été alors que Léo était tout petit, il me plairait d’y aller en plein hiver mais l’accès y est difficile et éprouvant. Nous sommes ensuite très étonnés de voir apparaître à l’écran la ville d’Hekinan où nous nous rendons de temps à autre. Sans méchanceté aucune, à part le sympathique petit parc d’attraction Akashi Park et son parcours de karting dont les enfants ne se lassent jamais, il n’y a pas grand chose à y visiter dans cette ville industrielle. On nous présente le gérant d’un skate-parc ouvert 24h/24, suite au succès des skateurs japonais aux Jeux Olympiques, il y a un boom du skate au Japon. Cela me rappelle que les Jeux Olympiques ont lieu dans un mois à Pékin, et me rend un peu triste de me rendre compte que cela me laisse pour le moins indifférent.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/vie quotidienne

初撮り – Tout ce qui a deux ailes me fait planer (16)

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初撮り … Hatsu-tori. Hatsu signifie ‘premier’, et tori prendre (une photo). Me rendre sur le Sky Deck appareil à la main dans les premiers jours de la nouvelle année est désormais un rituel, j’y vais même avant de m’y rendre au temple local ! En fin d’après-midi la lumière est douce et agréable mais le vent est glacial, impossible d’y rester bien longtemps. Les appareils étant de petite taille leur faible vitesse au décollage me permet de m’exercer au flou de filé. Je suis content d’enfin parvenir à prendre en photo l’un des avions roses de la compagnie low-cost Peach, nouvellement établie à Nagoya depuis le 24 décembre dernier.

Je ne me souviens plus de la dernière fois où j’étais en congé le 1er janvier, mais par chance ce fut le cas cette année. Nous avons passé la soirée du réveillon en famille devant le traditionnel Kōhaku-Uta-Gassen. Des chansons enka, quelques groupes d’idoles et beaucoup de pop ; sur le papier rien d’extraordinaire, mais la soirée m’aura permis de mettre des visages sur des chanteurs et chanteuses de tubes entendus bon gré mal gré tout au long de l’année. Et puis j’avoue, voir les enfants entonner en coeur certaines chansons était pour le moins craquant. Si chacun a ses petits favoris j’attendais beaucoup mieux du medley de Perfume, je n’accroche décidément pas à leur dernier titre ‘Time Warp‘. Tokyo Jihen faisait un peu figure d’ovni dans cette liste, le fait que la présentatrice de l’émission, Fumi Nikaido, soit fan du groupe m’a beaucoup amusé. J’ai été impressionné par la chorégraphie des danseurs-démons autour de LiSA, et ému à l’écoute du très beau morceau ‘Hadaka no kokoro‘ interprété par Aimyon, que j’aimais bien sans n’avoir jamais cherché à savoir qui en était l’auteur. La soirée aurait sans doute été encore plus agréable si l’on ne nous rappelait pas entre chaque chanson que ‘cette année, à cause du Covid ceci cela …’ Ne peut-on pas juste oublier ce foutu fléau quelques heures durant et passer un bon moment ?

Entre quelques chansons ennuyeuses nous zappons de temps en temps sur l’incroyable film indien ‘Muthu, Odoru maharaja’ (ムトゥ 踊るマハラジャ, brièvement Muthu, en anglais). Qu’il s’agisse des mimiques des personnages, des scènes de combats mal menées, des prises de vues peu orthodoxes ou encore de l’histoire rocambolesque, nous éclatons de rire, plutôt perplexes, ne sachant s’il s’agit là d’une comédie ou si ce genre de films est un standard du cinéma indien, auquel je ne connais rien à part Koi… Mil Gaya.

Le rituel qui est de regarder l’émission ‘Yuku toshi kuru toshi‘, diffusée pendant les 15 dernières minutes de l’année, est sans aucun doute mon moment préféré du réveillon. Après l’euphorie (?) du Kôhaku, place au recueillement en visitant silencieusement quelques uns des plus beaux temples et lieux touristiques du Japon. Cette année l’émission s’ouvre sur le temple Enryaku-ji situé sur le mont Hiei surplombant Kyoto, où je me suis promis d’aller très prochainement. Les images sont sublimes, les caméras nous amènent souvent dans des endroits auxquels l’on n’a normalement pas accès, nous dégustons chaque minute sans dire mot jusqu’à ce que les moines fassent sonner la cloche du temple Jindai-ji à Tokyo à minuit. A la télé quelques gens applaudissent dans la foule, un feu d’artifice retentit au loin. Nous éteignons le poste et nous souhaitons la bonne année. Plus un bruit ni dans la maison ni au dehors.