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Luxembourg/Luxembourg

隣の芝(3) – Luxembourg (2) Bour

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En raison du décalage horaire je suis déjà éveillé autour de 6 heures du matin et trépigne d’impatience en attendant que le jour se lève, bien plus tard que d’accoutumée, pour sortir respirer l’air frais de la campagne. Je me balade complètement au hasard une heure durant dans une petite bourgade qui m’est complètement inconnue nommée Bour, située au centre du pays. La température est en dessous de zéro mais intérieurement je bouillonne de joie, tel un touriste qui vient en Europe pour la première fois tandis que je foule de mes pas les herbes givrées. La végétation est différente de celle que j’ai l’habitude de voir depuis maintenant 15 ans. Le paysage est distinctement découpé en strates ; Alignement de grands sapins droits comme une allitération en l, arbres en bord de route devenus garde-fou malgré eux. Les arbres esseulés sont volumineux, comme pour me dire qu’il faut laisser de l’espace (à mes enfants) pour grandir. Qu’il me plairait d’y grimper ! J’écoute très attentivement le silence, qui me semble différent lui aussi. Ici, les corbeaux omniprésents au Japon ne déchirent pas l’espace de leurs croassements, chaque son me semble comme étouffé et lointain. Je le vois presque arriver, de loin, il se rue vers moi en ligne en droite en rasant à toute vitesse les contours du paysage. Il me passe à travers, puis poursuit sa folle course comme si je n’étais pas là.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/aviation

隣の芝 (2) – ‘Tout ce qui a deux ailes …’ (22) Nagoya-Tōkyō

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Centrair
L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est NGOHND-6-1024x680.jpg.

La première partie du voyage me mène à Tōkyō, à l’aéroport international de Haneda. Je n’ai pas pris l’avion depuis mon voyage à Tōkyō en février 2019. J’ai réservé mon siège au moment d’acheter le billet afin d’être sûr d’être installé à la fenêtre du côté gauche. Cette fois le ciel est miraculeusement dégagé, tout porte à croire qu’aujourd’hui le Mont Fuji voudra bien se livrer à moi. J’ai le nez collé au hublot pendant toute la durée du vol, tel un gamin qui prend l’avion pour la première fois, et le bruit du déclenchement de mon appareil retentit sans cesse. Après le décollage je contemple avec un ravissement certain ‘mon’ aéroport, reconnais le phare de Noma et l’île d’Himakajima, puis bientôt nous longeons déjà de tout leur long les interminables plages de la préfecture de Shizuoka. Lorsque quelques minutes plus tard je lève les yeux le Mont Fuji apparaît distinctement, majestueux, partiellement sous la neige comme on peut le voir sur les plus belles cartes postales. Tout au loin derrière lui on peut également apercevoir ce que je pense être, du fait qu’elle soit déjà enneigée, la chaîne de montagnes des Alpes japonaises.

Luxembourg/Luxembourg

隣の芝 (1) – Luxembourg (1)

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Luxembourg le long de la Moselle
Luxembourg devant la Poste
Luxembourg
Luxembourg Kirchberg
Luxembourg Panoramic elevator connecting Pfaffenthal and Ville-Haute
Luxembourg Pont Rouge
Luxembourg Vieille Ville
Luxembourg Vieille Ville

Je suis rentré au pays au début du mois pour une semaine – dix jours de congé, un voyage éclair ou de longues vacances selon le point de vue, mais le sentiment que mon séjour s’est écoulé trop rapidement aurait été identique même si j’étais resté deux semaines ou même un mois. Je n’étais pas retourné en France depuis 2018 et au Luxembourg depuis 2011. Après avoir repoussé plusieurs fois mon voyage en raison de la crise sanitaire, c’était, avec la réouverture des frontières du Japon, le moment ou jamais. Avec l’explosion du prix du carburant et la guerre en Ukraine qui rallonge le trajet en avion de deux bonnes heures, le prix du billet coûte un bras (plus du double du prix habituel), je m’y suis donc rendu seul. J’ai mis un peu temps à me décider à relater mon voyage sur ce blog car tout cela n’a absolument aucun rapport avec le Japon et ne fera qu’embrouiller encore davantage une ligne éditoriale déjà bien confuse, mais après tout (je me répète), je suis mon principal lecteur.

Le froid strident de ces derniers jours annonce un hiver long et glacial qui conviendra plus aux balades mains dans les poches qu’aux balades photographiques. Il se peut donc que cette série traîne un peu en longueur …

architecture/Nagoya

‘Shine a light’ – Meieki, Nagoya

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Nagoya Lejac
Nagoya Spiral Tower reflections
Nagoya light
Nagoya Spiral Tower reflections
Nagoya shadows
Nagoya Spiral Tower reflections

Depuis la sorte de révélation que j’ai eu en me baladant aux alentours du Mode Gakuen Spiral Tower par un beau jour de mois de mai l’année dernière, je ne peux m’empêcher d’y faire un tour à chaque fois que je me rends à Nagoya, d’autant plus qu’il n’est qu’à cinq minutes à pied de la gare. Il doit certainement y avoir un rapport entre la saison et l’heure du jour pour que ce forment ces sortes de losanges difformes sur les immeubles alentours. Alors qu’ils étaient presque imperceptibles lors de mes dernières venues, en ce matin de fin de mois de novembre les reflets s’y détachent très distinctement. Tout ébahi que j’étais par ce jeu de lumière je suis incapable de dire si j’écoutais de la musique à ce moment, mais me souviens m’être demandé pourquoi les gens autour de moi ne prêtaient aucune attention à ce spectacle.

Aichi/Aichi

Kôyô 2022 – Jôkôji, Seto-shi, Aichi

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Joukouji Station 定光寺駅
Joukouji Station 定光寺駅
Joukouji Station 定光寺駅
Joukouji Parc Arbre Ginkgo 定光寺公園
Joukouji Parc 定光寺公園

La chasse au kôyô cette année débute vraiment à Jôkôji (定光寺), une localité située dans la ville de Seto, au nord est de Nagoya. C’est le temple Jôkôji, fondé en 1336, qui donne son nom à l’endroit. Ses alentours sont réputés dans la région pour ses belles couleurs en automne. Nous ne sommes qu’à trente minutes en train du centre de Nagoya mais le dépaysement est total. En descendant du train il n’y a ni employé de gare ni guichet, un simple écriteau demande aux passagers de tapoter la borne de leur carte à puce prépayée. Ces maisons à flanc de rivière me rappellent celles que l’on peut voir à Gujo-Hachiman, dans la préfecture de Gifu. Même si elles ne font qu’un étage et sont beaucoup moins imposantes, je suis toutefois étonné d’en voir ici aussi.

Par curiosité je fais un détour au Jôkôji Kôen, un vaste parc situé à quelques centaines de mètres du temple Jôkôji. Comme je m’y attendais il est encore bien trop tôt pour contempler les feuilles rouges, mais c’est avec un certain ravissement que je contemple les superbes feuilles jaunes des arbres ginkgo ou encore les dégradés dans le feuillage de certaines variétés d’arbres. Pour être franc, le temple, que je visite ensuite, n’a en lui même rien d’exceptionnel et je regrette presque de ne pas être resté au parc pour profiter des doux rayons de soleil, assis sur un banc. Je découvre cependant derrière le temple un étroit chemin qui monte vers l’endroit où se trouve le tombeau de Tokugawa Yoshinao, neuvième fils de Ieyasu Tokugawa, nommé en 1610 daimyô (seigneur local) du domaine d’Owari (actuel Nagoya), et fondateur de la maison Owari-Tokugawa. Tout au fond de la cour, le tombeau, surélevé, est gardé d’une lourde porte en fer. L’imposant bâtiment en bois situé au centre de l’enceinte semble être un lieu d’offrande d’encens qui ne doit sans doute être accessible qu’en certaines occasions. Le silence complet donne au lieu une solennité presque dérangeante, comme si j’avais l’impression d’être observé de là-haut.

Sur le chemin du retour j’aperçois aux abords de la gare un poster montrant des photos prises dans le Aigi Tunnel Group (愛岐トンネル群). Fin novembre la série de tunnels autrefois empruntés par les locomotives de la ligne Aigi (Aichi-Gifu), aujourd’hui abandonnée, est apparemment ouverte au public. Le sol y est recouvert de feuilles rouge vif et les arbres superbement colorés. J’ignorais complément l’existence de cet endroit. Un nouveau lieu m’en fait découvrir d’autres, plus les années passent et plus je me rends compte que rien que dans la préfecture d’Aichi, il y a un nombre infini d’endroits à explorer.

musiques/Nagoya

Kôyô 2022 – épisode ‘その他’ – Sakae, Naka-ku, Nagoya

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sakae habits
sake skateboard
ombres d'arbres sur bâtiment
Sakae Nadya Park

Bien que nous soyons début novembre il fait encore autour 20 degrés et je passe la majeure partie de mes journées de congés dehors en T-shirt, comme pour emmagasiner le plus possible de chaleur avant que ne vienne cette détestable période de l’année où je ne vois presque pas la lumière du jour. En matinée celle-ci est douce et agréable, même à midi le soleil est bas et projette des ombres inhabituelles sur les bâtiments alentours.

Je me suis garé à Osu et marche en direction de Sakae. Je me retiens de prendre encore des photos à Osu afin de ne pas saturer, et j’en pars avec la photo de ce papy qui semble s’être figé exprès pour se faire passer pour un mannequin parmi tout les vêtements colorés de seconde main. Je m’attarde à l’un des nombreux Skate Park aménagés sous l’autoroute. Quelques jeunes s’y exercent, je sors mon appareil, un peu hésitant à prendre des inconnus en photo. L’un d’eux vient m’adresser la parole de façon tout à fait amicale, m’explique très brièvement qu’il prend des photos lui aussi, puis reprend ses acrobaties, comme une invitation à le prendre en photo, mais pour être franc je suis plus intéressé par les ombres que forment au sol chacun de ses mouvements.

Je reprends mon chemin. J’ai déjà bien entamé ‘What we do for others‘, le troisième album du compositeur et producteur autrichien Oliver Thomas Johnson, mieux connu sous le nom de Dorian Concept. Si je le trouve sur le coup plutôt moyen dans l’ensemble, même après trois écoutes c’est un album dont je ne comprends pas vraiment la structure. Peut-être lui manque-t-il un titre accrocheur comme avaient pu l’être les (d)étonnants J Buyers et Eigendynamic des albums précédents. J’apprends plus tard en lisant la page de l’album sur Bandcamp que les pistes de chaque titre ont été enregistrées en une seule prise et que Johnson s’est efforcé d’être moins méticuleux lors de sa production. C’est probablement le côté brouillon, qui contraste avec la chaos maîtrisé des albums précédents qui me dérange quelque part.

J’ai fait aujourd’hui le déplacement jusqu’à Sakae pour faire un tour à la librairie Maruzen et jeter un oeil sur le livre de Daisuke Tajima, BEYOND THE LINES, sorti le 9 novembre. Ce jeune illustrateur m’obsède depuis que je l’ai découvert grâce à un billet de fgautron sur son blog, bien je n’aie jamais eu la chance de voir ses oeuvres autre part que sur internet. En vérité, c’est exactement le genre de dessins que j’aurai aimé faire moi-même. J’ai bien essayé deux-trois fois, avant même sa découverte, de reproduire sur papier des photos d’immeubles prises par mes soins, mais me suis à chaque fois vite rendu compte que cela nécessite une compréhension assez précise des principes de la perspective, et j’ai à chaque fois vite abandonné. Tajima représente en quelque sorte un autre moi qui aurait persévéré dans cette voie, et je me réjouis de le voir sortir son livre, un peu comme s’il s’agissait du mien. Je me demande bien quelle sensation cela peut donner d’être face à ses villes imaginaires dépeintes sur d’immenses posters de 3 mètres de haut. Tajima donnait récemment une exposition à Roppongi Hills, Tokyo, et je regrette un peu de ne pas avoir fait le déplacement alors que j’aurai peut-être même eu l’occasion de parler à cet alter-ego. Je me suis imaginé la situation mais n’ai cependant aucune idée de la façon dont j’aurai entamé la conversation. Malheureusement, le livre n’était pas -ou déjà plus- en stock. J’hésite maintenant entre le commander ou bien attendre d’avoir le plaisir de tomber dessus lors d’une prochaine tournée des libraires.

Nagoya/Nagoya

Kôyô 2022, épisode vert – Osu, Naka-ku, Nagoya

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Osu plantes grimpant un mur
Osu devanture de magasin
Osu
Osu
Osu

Les photos ci-dessus ont été prises lors de la même promenade que la série précédente, mais bien entendu dans un ordre chronologique chamboulé. Hormis des fois où je me rends dans un lieu dans un but particulier je n’ai la plupart du temps pas d’idée de sujet précis au moment où je prends les photos. L’histoire que je souhaite raconter me vient par la suite en triant celles-ci sur l’ordinateur et c’est sans doute ce moment-là que j’aime le plus dans le processus de rédaction, comme si les pièces du puzzle assemblées permettaient enfin de découvrir l’image dans son intégralité. S’il y a plusieurs raisons pour lesquelles depuis deux ou trois mois les billets sont publiés au compte-goutte, l’une d’elles est que je prends ces derniers temps davantage de plaisir à photographier qu’à écrire. Je trouve rapidement un fil narrateur parmi les photos mais éprouve de grandes difficultés à leur coller un texte qui me convienne. Il suffirait alors d’écrire ce qui me passe par la tête, que cela soit en relation ou non avec les photos, mais je n’y parviens plus non plus. La chose me tourmente suffisamment pour que je me demande s’il ne serait pas plus sain de changer radicalement de concept et de m’orienter vers un photo-blog au lieu de me torturer de la sorte. Cela me fait penser que je n’ai jamais vraiment ouvert un livre de photographie. Comment y sont traitées les images par rapport au texte ? Passer une matinée à la bibliothèque à feuilleter ce genre de bouquins pourrait m’aider.

Je ne me souviens pas en avoir parlé sur ce blog mais j’ai au fil des ans développé une sorte d’obsession par rapport à la couleur verte dans toutes ses variantes. Notre voiture est vert-pomme, tout comme le sont la majeure partie de mes vêtements de sport. Le cadran de ma montre (de la superbe collection Light in Black Green Edition de Citizen) est vert sapin, je me rendais jusqu’à l’année dernière au travail avec un sac à dos vert fluo et même nos couverts sont d’un beau vert salade. Toutefois, le domaine où cette ‘maladie’ prend le plus d’ampleur concerne la papeterie et les instruments d’écriture. Si chaque nouveau classeur, cahier ou agrafeuse se doit bien entendu d’être dans les tons verts, ma collection de stylos à bille, de stylo plumes et autres critériums s’agrandit au rythme d’une nouvelle acquisition par mois. Qu’il s’agisse des stylos Bic ou de mon précieux stylo à plume vintage Mont Blanc MB22 , je les utilise au quotidien selon l’humeur du jour, aussi bien au travail qu’à la maison. Je passe sans doute pour un original, mais quand je laisse par inadvertance trainer un stylo au travail, on sait tout de suite qu’il s’agit du mien !

Tout cela pour dire qu’importe où m’amènent mes balades, j’ai rapidement fait d’être attiré par la verdure et la nature avant tout autre chose, et certains billets dans le passé y faisaient déjà référence (ici, ici ou encore ici) de manière plus ou moins explicite. En y réfléchissant bien, ces photos de plantes et de pots de fleurs devant les maisons et magasins que je prends depuis quelques mois ne sont peut-être que la représentation d’une envie de capturer la verdure au sein du paysage urbain. Qu’elle grimpe le long des murs, se regroupe, cachée presque, dans d’exigus chemins derrière des ruelles déjà étroites, ou s’exhibe devant un fleuriste, la nature me captive.

Mais même en ville, l’automne approche et par petites touches, les feuilles rougissent. En vérité, je souhaitais ajouter sur la dernière photo un flou de mouvement en y intégrant un passant ou mieux encore, une personne à vélo, mais nous sommes au Japon, pays de la courtoisie ! A chaque fois qu’agenouillé, camera à la main, j’attends qu’un passant me serve de modèle, la personne s’arrête pour ne pas gâcher la photo en étant dans le champ …

Nagoya/Nagoya

Kôyô 2022, épisode rouge – Osu, Naka-ku, Nagoya

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Encore une sortie dans le quartier commerçant d’Osu, où je me balade régulièrement ces derniers temps. J’aime beaucoup l’énergie qui se dégage de ce quartier populaire où se côtoient personnes de tous horizons et qui me rappelle à chaque fois que je m’y rends le Quartier Latin à Paris, auquel j’ai un certain attachement puisque je considère que c’est l’endroit où ce blog est né, il y a 20 ans déjà.

Alors que je traîne autour du temple Ōsu Kannon mon oeil est comme attiré par les couleurs rouges du temple évidemment, mais également ses variations dans les bâtiments alentours, qu’il s’agisse des murs de briques ou des balcons des immeubles. C’est comme si mon corps, à force d’années passées dans ce pays, réclamait sa dose de couleurs oranges et rouges alors que la saison du kôyô, les feuillages d’automne, est toute proche.

balades au Japon/Aichi

‘Long way home’ – Iwayado, Seto-shi, Aichi

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岩屋山薬師堂 岩谷堂 Iwayado
Iwayado
Nagoya
Iwayado cascade

Je reprends ma ‘quête’, à savoir parcourir l’intégralité du parcours du Tokai Nature Trail (東海自然歩道), là où je l’avais laissée il y a deux ans. Après avoir fait plusieurs fois l’ascension du Mont Sanage par le versant sud (ville de Toyota ), je m’attaque cette fois au versant nord, situé dans la ville de Seto. J’envisage à l’avenir de faire une fois le trajet d’une traite, ce qui semble prendre autour de six heures, mais on perd un temps fou à accéder au parcours, notamment à l’entrée du côté sud que ne dessert qu’un bus qui ne passe que toutes les deux heures. Je suppose que c’est chose commune pour ceux qui ont l’habitude de faire des randonnées, mais la chose devient un casse-tête quand le matin il faut tirer les enfants du lit pour qu’ils aillent à l’école et être de retour à leur sortie.

La ville de Seto (瀬戸市), principalement connue dans la région pour ses poteries, se trouve au nord-est de Nagoya. Il me faut soit faire un long détour en faisant le tour de la métropole, ou alors la traverser en son milieu. Je choisis la deuxième option, écoutant l’apaisant (soporifique, dit ma femme) album ‘Riceboy Sleeps‘ de Jonsi & Alex afin de ne pas devenir fou tant tout le monde dort au volant. Alors que j’arrive déjà plus tard que prévu au parking du Parc Iwayado (岩屋堂公園), point de départ de mon aventure, un écriteau m’apprend qu’une déviation rallonge considérablement le trajet. J’aime me balader en prenant mon temps et décide donc de remettre mon ascension à une fois prochaine et d’en profiter pour me balader dans le parc et ses alentours.

Je tombe rapidement sur le hokora (sanctuaire shintô miniature), qui donne son nom au parc. Celui-ci a la particularité de se trouver dans le noir complet à l’abri sous un énorme rocher. Une centaine de mètres en amont se trouve une première cascade (Gyomyo-ga-taki, 暁明ヶ滝) au pied de laquelle je m’assois quelques minutes. Ainsi revigoré je me lance dans l’ascension d’Iwasuyama (岩巣山), basse montagne culminant à 482 mètres. Ce n’est pas bien haut mais le chemin est fortement incliné et je suis rapidement en sueur. Il faut une vingtaine de minutes jusqu’au promontoire qui offre un superbe panorama sur Nagoya. L’angle est un peu différent de celui auquel j’ai l’habitude, on peut notamment apercevoir devant les gratte-ciel de la gare le toit blanc du Nagoya Dome.

Je descend doucement l’autre versant de la montagne et entends un bruit d’eau qui s’écoule se faire de plus en plus fort. Ainsi guidé j’atteins bientôt la cascade appelée Seto-Otaki (瀬戸大滝), littéralement ‘la grande cascade de Seto’. Elle ne fait que 17 mètres de haut mais le fait qu’elle soit ‘cachée’ au coeur de la forêt me donne l’impression d’avoir découvert un endroit secret, impression renforcée sans doute par le fait que je n’aie croisé personne depuis le début de mon ascension. L’eau est déjà fraîche et pris au dépourvu je n’ai pas d’habits de rechange, ce qui me sert d’excuse pour ne pas m’adonner à une séance de Takigyô, ‘l’ascèse sous la cascade’, pratique d’origine religieuse qui consiste à rester quelques minutes sous les jets d’une chute d’eau. Rien nulle part ne mentionne que cela soit interdit, et en cherchant un peu sur internet à mon retour je tombe rapidement sur des photos d’individus en plein ‘rite’. Ma liste de choses à faire se rallonge encore …

musiques/Nagoya

Soul music & food & towers – Sakae, Nagoya

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Nagoya Tower
Soul music & food restaurant
Sakae antenna
maison japon
docomo tokai antenna
parc skate

Balade à Sakae en longeant Hisaya-Odori, la voie principale. Mon regard est aujourd’hui attiré par la Nagoya Tower et les curieuses antennes sur les toits des deux immeubles de l’opérateur mobile NTT DoCoMo, qui me font penser aux pagodes à cinq étages des temples japonais. Je me demande bien si cette ressemblance est voulue.

J’ai dans les oreilles le double-single de quatre titres de Mount Kimbie, MK 3.5: In Your Eyes & A Deities Encore | Q & Quartz, constitué de deux titres produits par chacun des membres du duo, Dominic Maker et Kai Campos. Je me réjouissais dés l’annonce subite de cette sortie car leur album original précédent ‘Love what survives‘ (2017) est l’un de mes albums préférés de ces 5 dernières années et celui-ci n’aura jamais quitté mon iPod depuis ma première écoute et sert encore fréquemment de fond sonore à mes balades.

Le premier titre, in Your Eyes, sur lequel les rappeurs Danny Brown et Slowthai posent chacun un couplet, peut être étonnant pour ceux qui n’ont pas suivi des près le parcours de ‘Dom‘ en solo ces dernières années, mais c’est en fait tout à fait dans la lignée de Feel away produit pour Slowthai ou le sublimement psychédélique remix du titre ‘Palaces’ de Flume, notamment avec cette rupture en milieu de morceau qui vient le scinder en deux. C’est un bon titre, mais sans plus, il me faudra encore un peu de temps avant de m’habituer au fait que Mount Kimbie produise du ‘hip hop alternatif’, sans doute parce que j’ai l’impression que les parties rapées ‘gâchent’ en quelque sorte les productions, comme si celles-ci empêchaient d’apprécier les nombreuses nappes musicales pourtant travaillées de chacun des titres.

A deities encore‘ est plus proche de ce que l’on a l’habitude d’entendre et de ce que à quoi je m’attendais chez Mount Kimbie. Le titre me fait penser a du Teebs (un titre comme Black Doves avec la chanteuse Sudan Archives – que l’on a récemment pu voir en live dans l’émission Chambre Noire de Radio Nova). La lenteur de ce titre par rapport au titre précédent me donne l’impression d’une introduction de film ou quelque chose dans le genre, j’y vois bien des gens défiler au ralenti … La construction aurait été plus solide en mettant ce titre en première position, surtout avec cette belle fin flottante et mystérieuse qui semble amener vers ‘autre chose’. 

Avec les deux titres de Kai Campos ‘Q‘ et ‘Quartz‘, on change complètement de style et on entre à mon goût dans le vif du sujet. Kai Campos officie depuis plusieurs années en tant que DJ et on y ressent clairement l’influence électro et techno. ‘Q‘ a dans ses battements de tambours quelque chose de tribal et d’enivrant, des sons s’ajoutent peu à peu, le son prend de l’épaisseur et change continuellement par petites touches pour finir abruptement. ‘Quartz‘ est carrément techno au début avec ses hi-hats bien placés mais plus froid dans ses textures, sans montée et sans exultation, comme si un panne d’électricité avait fait se couper le son et plongée dans le noir la salle que balayaient il y a un instant encore les lasers lumineux verts et violets.

J’aime assez la différence de style dans les deux titres de chacun des protagonistes, même si j’ai tendance à davantage écouter les deux titres de Campos. Je me demande à quoi va ressembler le prochain album, ‘MK 3.5: Die Cuts | City Planning‘ annoncé pour le 4 novembre prochain, et s’ils seront en mesure de mixer ces deux genres de manière compréhensible. En attendant, le duo nous fait le plaisir de revenir une fois par mois sur la radio en ligne NTS.