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architecture/musiques/Nagoya

Text me when you get inside – Kanayama, Nagoya

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jardin sur le balcon

Je me dis parfois que mes balades ne sont qu’un prétexte pour écouter de la musique. Je me balade autour de la gare de Kanayama en écoutant l’album ‘Text Me When You Get Home‘ du (pour l’instant) méconnu producteur sud-africain Zito Mowa. Au fur et à mesure de l’écoute je me fais la remarque que les samples de voix et de conversations, de monuments hip-hop (quelle surprise d’entendre Ice Cream de Raekwon samplé après toutes ces années) sur des beats de house enrobés de basses moelleuses conviennent parfaitement au milieu urbain. Pour un peu je n’ai même pas l’impression de porter un casque. Les voix que j’entends pourraient être celles des gens dans la rue et la musique celle que gueulent les magasins de fringues à la mode devant lesquels je passe. Trop brouillon pour être dansant mais assez catchy pour me faire dodeliner de la tête, rafraîchissant bien que certains titres soient carrément trop longs, à l’image de l’interminable titre qui ouvre l’album ‘Flavio’s Glass Of Scotch‘. Je bute en fin d’album sur le titre Amadamara, meilleur titre de l’album. Je ne me lasse pas de la ligne de basse funk bien grasse en deuxième partie de morceau.

Je me balade au hasard mais ne peux m’empêcher de faire un léger détour pour voir dans quel état sont ‘mes’ plantes. Je dois avoir une mauvaise mémoire visuelle, je suis à chaque fois que je passe devant incapable de dire si quelque chose à changé ou pas. Aujourd’hui elles me semblent juste accablées par la chaleur. Suite au commentaire de fgautron sur ce même billet je me suis mis depuis quelques mois à faire attention aux pots de fleurs et autres coins de verdure que l’on trouve un peu partout. Certains semblent arrangés, d’autres complètement laissés au dépourvu, comme le balcon de la première photo où les plantes semblent devoir peu à peu déborder du balcon.

Les fleurs et les arbres qui entourent le MIRAIE LEXT HOUSE NAGOYA (ミライエ レクストハウス ナゴヤ) , restaurant et lieu de réception de mariage dessiné par le bureau d’architecture Kengo Kuma & Associates, sont quant à eux méticuleusement taillées. J’en fais le tour de l’extérieur et suis très intrigué par le balcon imbriqué dans la forme pyramidale du bâtiment. Tout est évidemment fait pour que l’on ne puisse rien voir de l’intérieur, qui au vu des photos ressemble à un luxurieux lobby d’hôtel. J’imagine vaguement m’y immiscer en prétendant vouloir organiser une cérémonie de mariage et demander une visite des lieux, mais ne suis pas vraiment habillé pour l’occasion. Voilà une excellente excuse pour nous offrir un ‘Afternoon Tea‘ en tête-à-tête quand nous en aurons l’occasion.

architecture/balades au Japon/Nagoya

Daijōkyo Sōhonzan – Atsuta-ku, Nagoya

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JIngumae voie ferrée
Daijokyo Sohonzan
Daijokyo Sohonzan
Daijokyo Sohonzan
Daijokyo Sohonzan White Elephant Statiue
Daijokyo Sohonzan

De la harpe jouée par Inoue au sein du groupe んoon dont je parle dans le billet précédent on passe à celle de Nala Sinephro, jeune musicienne jazz expérimentale caribéenne et belge actuellement basée à Londres. Tandis que je me balade autour autour de Jingumae, j’écoute son album Space 1.8, sorti en septembre 2021 sur WARP Records. Je me rends compte en écrivant ces lignes que je suis entré sans trop m’en rendre compte dans une phase d’écoute de jazz. En l’espace d’un peu plus d’un mois j’ai écouté un best-off de Nina Simone, ‘Charles Mingus Presents Charles Mingus‘ de Charles Mingus, l’organiste John Patton (‘Soul Connection‘) et surtout le superbe ‘Hymne au Soleil‘ de Laurent Bardainne & Tigre d’Eau Douce, avec l’aérien titre ‘Oiseau‘, que j’ai écouté en boucle plusieurs fois par jour une semaine durant. Tout à fait réceptif donc à ce genre de musique, je suis toutefois étonné de voir apparaître ce type d’artiste sur WARP. 30 années et plus d’existence et le label parvient encore et toujours à m’étonner.

A chaque fois que je passais devant en train je me disais qu’il fallait un jour que je fasse le tour du Daijōkyo Sōhonzan (大乗教総本山). S’élevant ‘majestueusement’ en plein quartier résidentiel le long de la voie ferrée entre la gare de Jingumae et Kanayama, son audacieuse architecture pour pareil lieu lui donne un air mystérieux qui repousse autant qu’il attire.

Garé non loin, je me balade tout d’abord dans le quartier résidentiel alentour et prends quelques photos qui feront l’objet d’une autre série ultérieurement. Où que l’on soit la gigantesque pagode dépasse des maisons et me sert de repère pour m’orienter. Le calme des premières chansons de l’album convient tout à fait au lieu, je suis dans ma bulle. Apres avoir suffisamment toisé la bête je décide de m’approcher tout doucement.

Comme souvent je m’y suis rendu sur un coup de tête, sans avoir fait la moindre recherche au préalable. Peut-être n’avais-je pas envie d’avoir d’à priori, mais je me doutais bien que l’endroit avait un caractère religieux disons, à part. Le Daijōkyo Sōhonzan est le siège de la secte Daijōkyo, répertoriée par le Ministère de l’Education comme étant une secte bouddhique de la branche Nichiren-Shu fondée en 1914 sous le nom Bukkyo-kanka-kyusaikai par le révérend Tatsuko Sugiyama. Le bâtiment principal, qui n’apparait pas sur les photos, a été construit en 1953 puis rénové en 1968. Le but principal de ma visite, le ‘Peace Pagoda‘ a lui été construit en 1976 et fait 55 mètres de haut. La statue d’éléphant blanc, plutôt mal entretenue, commémore les 60 ans de la création de la secte.

Alors que je rôde librement entre les divers bâtiments sans n’avoir croisé personne, l’album entre dans sa deuxième partie, plus cérébrale et mystique. La dernière chanson, Space 8, un titre de 17 minutes rythmé par un arpège de trois notes de saxophone autour duquel viennent se coupler de longues nappes de synthé, sons cristallins et accompagnements divers, sonne comme un appel à la méditation. La musique colle tellement bien au lieu que je me demande à un moment si elle ne provient du bâtiment. ‘Un escalier de fer … un couloir étroit et obscur … au fond de ce couloir une porte entre-ouverte, d’où nous parviennent les accords d’une musique, qui en ce lieu nous paraît irréelle’.

musiques/vie quotidienne

‘Darkest night will end, Sun will rise’

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Gros plan fleur
Gros plan fleur
Gros plan medaka
Gros plan medaka

Nous avons acheté il y a quelques années à Léo un petit Coolpix, mais il préfère de loin mon encombrant Nikon D5000. Il m’explique que son appareil est compact et pratique, mais que le fait de simplement appuyer sur le déclencheur ne suffit pas à donner la sensation de prendre de vraies photos, qu’il n’offre pas assez de liberté dans les réglages, que les flous ne donnent rien. Mince alors ! Je ne me souviens pas avoir eu d’appareil photo à son âge … Bref.

Le week-end il prend donc parfois avec mon consentement mon appareil photo et disparaît dans le jardin. Apres m’être à mon tour baladé appareil à la main quelques jours plus tard j’ai ainsi parfois le droit à quelques surprises quand je transfère le contenu de la carte mémoire sur l’ordinateur. Apparaissent de temps à autre, entre gros plans et flous artistiques ce que l’on pourrait appeler des photos miracles. Quand je lui demande des explications concernant la dernière photo de la série ci-dessus, Léo m’explique que non il n’a pas été secrètement se balader en bord de mer, mais qu’il a obtenu cet effet en faisant coulisser rapidement la porte d’entrée sur un temps de pose conséquent. Le scintillement obtenu provient de la lumière du soleil reflétée sur les carreaux, la grille devant les carreaux donnant à la photo cet effet strié.

んoon Freeway pochette d'album
んoon – Freeway

Le groupe んoon (ふーん, HOON en anglais, prononcé [huːn]) a attiré mon attention avec son très beau titre Tokyo Family Restaurant. Peut-être était-ce parce que j’étais alors dans le train au retour du travail, le paysage du bord de mer défilant par une belle journée ensoleillée se déroulant sous mes yeux. Les tambours, la voix chaleureuse et posée, le son de harpe, inhabituel et exotique m’ont immédiatement donné l’impression d’être en vacances. Peut-être ce bijou serait-il passé inaperçu si je l’avais écouté un lundi matin sous la pluie ?

J’ai donc voulu en savoir plus. J’hésite souvent à propos de la manière d’aborder un artiste ou un groupe sorti de nulle part. Commencer par le début d’une carrière permet d’observer son évolution au risque de parfois d’être gavé ou déçu en cours de route si les albums se ressemblent trop ou partent dans une direction qui ne me convient pas. Ecouter l’album le plus récent permet d’effectuer le parcours dans le sens inverse. C’est un peu moins risqué car en cas de mauvaise surprise il suffit de revenir sur ses pas.

Persuadé d’avoir trouvé un groupe prometteur, je décide cette fois de commencer par le commencement, à savoir leur premier EP, Freeway, sorti en février 2018, sur lequel l’on peut retrouver Tokyo Family Restaurant. Le premier titre, Amber, est assez caractéristique de l’album dans son ensemble et constitue une belle entrée en matière. J’aime beaucoup le riff à la harpe (si le terme existe) au début du titre Freeway qui lui donne une sonorité particulière. L’ambiance du titre et de l’album a des accents de jazz, c’est léger et rafraîchissant, mais également très dynamique dans le sens que l’on a pas l’impression qu’il s’agit d’un album studio. Le titre suivant, Dill, commence lui aussi tout en douceur. La chanson mêle texte en anglais et en japonais, le rythme régulier des divers instruments donnent l’impression d’entendre la pluie dont il est question dans le texte, et soudain tout s’arrête, comme si la pluie avait cessé de tomber. Tragedy est peut-être le titre que j’aime le moins, car le moins personnel, ou disons le moins saisissant, la voix est un peu trop présente par rapport aux instruments. Pour ‘rattraper’ le tout et finir en beauté, Tokyo Family Restaurant vient clore cette belle escapade …

architecture/balades au Japon/Nagoya/vie quotidienne

‘Pour cent briques, t’as plus rien’ @ Nagoya, Nishi-ku

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Machine devant la gare de Nagoya
une curieuse maison bleue en forme de château
toyota commemorative museum of industry and technology building
toyota commemorative museum of industry and technology
Noritake Garden
Noritake Garden

Je me suis souvenu après avoir publie le billet précédent m’être déjà baladé dans les environs du Noritake Garden en février dernier. J’étais alors parti de la gare de Nagoya en direction du nord et j’avais longé la Meiekidōri jusqu’à la gare la plus proche, Sakō. D’imposantes machines de construction au mécanismes complexes effectuaient alors leur besogne, grondant, vibrant, crachant de la fumée et parfois des étincelles. J’avais été plus loin intrigué par cette curieuse construction bleue aux allures de château. J’apprends en faisant des recherches qu’elle abrite les locaux d’une compagnie spécialisée dans les réseaux informatiques. Je ne sais pas si je serai en mesure de travailler dans un bureau qu’un train frôle toutes les 30 secondes. Ce pays a une notion de l’utilisation de l’espace et surtout une résilience au bruit qui ne cesse de m’étonner.

Un bloc de maison plus loin l’ambiance est tout autre. Nous sommes lundi et comme la plupart des endroits, le Musée commémoratif de l’industrie et de la technologie Toyota (トヨタ産業技術記念館) est fermé. On peut cependant tout de même se balader entre les bâtiments. A part moi le site a pour seul visiteur un homme dans la cinquantaine en costume. Dans un premier temps j’ai l’impression qu’il s’agit juste d’un homme d’affaire qui profite d’avoir un peu de temps libre avant son rendez-vous, mais l’insistance avec laquelle il prend ses photos et le désarroi sur son visage me fait penser à la tête de quelqu’un qui se serait déplacé exprès mais aurait oublié quel jour nous sommes. Cela m’arrive aussi fréquemment …

Mêmes briques rouges, autres bâtiments. Le Noritake Garden (ノリタケの森) est un parc construit autour des vestiges de l’ancienne usine de la marque Noritake, célèbre pour ses porcelaines. Il est très agréable de s’y promener, mais c’est une curieuse sensation que de ne pas être capable de se remémorer de ce qui se trouvait à l’endroit où se tient désormais le centre commercial AEON MALL Nagoya Noritake Garden alors que j’y suis venu il y a quelques années. Peut-être est-ce pour cela que j’ai tendance à vouloir tout photographier.

balades au Japon/Nagoya

‘En travaux’ – Meieki, Nagoya

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Deux heures de libre dans les alentours de la gare de Nagoya. Je pense en profiter pour voir où en est l’état d’avancement des travaux de la future gare de Nagoya pour la ligne de train à sustentation magnétique (Maglev) Chuo Shinkansen qui devrait relier Tokyo et Nagoya d’ici 2027 et l’on m’a récemment parlé de surfaces d’immeubles complètement rasées autour du Dai Nagoya Building. Comme il fallait s’y attendre celles-ci sont clôturées et on ne peut rien voir des excavations qui semblent y avoir lieu. C’est la pause de midi et les machines sont à l’arrêt, le lieu est même relativement calme. Je suis toutefois soulagé que la vue à partir du carrefour Nagono n’ait en rien changé. Apres ma promenade je me repose à l’ombre d’un arbre aux abords du centre commercial Aeon Mall Nagoya Noritake Garden. A l’approche de la ‘journée des enfants’ des koinobori colorés nagent tout doucement dans l’air au gré du vent.

vie du blog/vie quotidienne

新生活 – Nouveau départ

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Fraises
Cerisiers en fleurs Tokai-shi
Cerisiers en fleurs Tokai-shi
Cerisiers en fleurs Tokai-shi

J’ai pratiquement un mois de retard mais je ne peux m’empêcher de poster ces quelques photos de cerisiers en fleurs, agrémentées de deux photos de la cueillette de fraises aux abords du Lac Suwa à Nagano dont j’ai parlé précédemment. L’année fiscale au Japon débutant en avril, au travail c’est chaque année au mois de mars le sprint en fin de course pour boucler le marathon sans finir dans la voiture-balai. Le calendrier a été particulièrement serré cette année, mis à part deux brèves sorties au parc du coin nous n’aurons pas pu pleinement profiter de cette agréable saison.

Si le blog a rencontré quelques problèmes d’affichage pendant ces deux dernières semaines, c’est que je me suis décidé à déménager. Pratiquement sur un coup de tête, afin d’éviter pour une fois que mes projets soient reportés au lendemain. J’ai passé beaucoup de temps en ce début d’année à faire le tri. Dans mes affaires d’une part, mais aussi dans mes activités trop nombreuses. J’en suis venu à la conclusion que la rédaction de mes carnets et du blog ainsi que le sport sont les activités qui me donnent le plus de plaisir, et que dans ces trois domaines il fallait me donner les moyens de rester motivé et épanoui. Avril marque le début d’une nouvelle vie ! J’ai pris un abonnement auprès d’un hébergeur et déménagé de WordPress.com vers WordPress.org, qui offre beaucoup plus de liberté.

J’ai tenté d’effectuer la migration tout seul mais tout n’est pas aussi simple que le prétendent les sites internet. En raison du volume important du blog qui fête cette année ses 20 années d’existence, il aura fallu avec l’aide d’un spécialiste très amical une dizaine de mails et deux semaines pour que tout fonctionne comme il faut. Cela dit je n’ai perdu qu’un seul post en cours de route, ce qui est déjà beaucoup mieux que la fois précédente où en plus de perdre les quelques tout premiers billets du blog, une bonne partie des billets était devenue illisible en raison de mojibake.

Plus de liberté me donne maintenant l’embarras du choix. Pour marquer le coup j’ai rapidement changé pour un thème permettant un meilleur affichage des photos, mais il doit très certainement y avoir encore mieux. Je cherche, tout doucement.

balades au Japon/Nagano

‘知らなきゃよかった’ – Etang Mishakaike (Chino-shi, Nagano Pref.)

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J’aurai mieux fait de ne rien savoir … Je suis assez étonné de lire en faisant quelques recherches que lac Shirakaba est en fait un lac artificiel, ou plutôt un bassin d’irrigation construit en 1947 à des fins agricoles. Même si cela n’enlève certes rien au fait qu’il s’agit d’un endroit magnifique où il fait bon se balader quelque soit la saison, je suis quelque part légèrement déçu. 

C’est pourquoi je n’ose pas trop faire de recherches à propos de notre prochaine et dernière destination qu’est l’étang Mishakaike (御射鹿池), qui se situe à 30 minutes de route du lac Shirakaba. La taille de l’étang est moindre mais le paysage est époustouflant. Son eau étant trop acide pour abriter des poissons, sa surface est parfaitement lisse et reflète distinctement le rideau d’arbres qui le borde. Cette absence totale de mouvement donne l’aspect d’une nature morte qui changerait tout doucement avec l’heure du jour, on imagine très facilement que le lieu doit avoir un tout autre visage en été ou en automne. Cette beauté à quelque chose d’irréel et mystique, influencé par le très beau podcast de France Culture ‘Philosopher avec Miyazaki‘ que j’ai écouté une semaine plus tôt, le Dieu-Cerf de Princesse Mononoké semble devoir jaillir à tout instant du fond des bois. La beauté ne se laisse pas facilement prendre en photo, le Dieu-Cerf encore moins. Je pensais m’être appliqué mais une fois rentré le rendu n’est vraiment pas terrible. Il était amusant cependant de remarquer qu’en imprimant la deuxième photo pour la coller dans mon carnet il m’a fallu regarder par deux fois pour être certain de ne pas l’y coller à l’envers. 

L’étang a notamment été rendu célèbre par la peinture de Kaii Higashiyama (東山 魁夷), ‘緑響く‘ (1982). Outre le fait qu’elle illustre de très belle manière la majestuosité du lieu, j’aime beaucoup la traduction de son titre vers l’anglais ‘Vibrant Greens‘. 響く, hibiku, signifie résonner, vibrer, mais est généralement utilisé dans un contexte musical ou sonore. Alors qu’il règne justement un silence complet aux alentours de l’étang, l’emploi de ce mot donne une idée interessante de l’émotion, de la manière dont le coeur vibre à sa vue. 

balades au Japon/Nagano

‘Pure morning’ – Shirakabako (Chino-Chi, Nagano pref.)

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Lac Shirakaba sous la neige
Lac Shirakaba sous la neige

Nous sommes fin mars mais lorsque nous arrivons aux abords du Lac Shirakaba, à 1,400 mètres d’altitude, le paysage est encore recouvert de neige et la température est descendue autour de zéro. Nous ne ferons malheureusement pas de ski cette année, notre sortie s’étant décidée au dernier moment sans que n’ayons trop le temps de nous préparer. Les enfants grandissent si vite, leurs combinaisons de ski sont probablement devenues trop petites.

Levés de bon matin nous nous baladons autour du lac. La douceur des rayons de soleil est agréable au point que nous ne ressentons même plus le froid. Le lac est entièrement gelé et je me fais la réflexion qu’il serait très tentant de marcher dessus, les enfants s’y risquent presque quand je leur dit d’essayer pour voir. Comme souvent lors de nos sorties, emporté par l’euphorie d’être ensemble en pleine nature je raconte n’importe quoi. Les bateaux à pédales en forme d’oie blanche immobilisés par la glace attendant le printemps et leurs premiers clients pour enfin pouvoir se dégourdir les pattes. La neige et les bouleaux blancs Shirakanba qui donnent leur nom au lac donnent un sentiment de pureté au lieu, sentiment renforcé par la présence du petit sanctuaire Ikenodaira et de son torii. Ce lieu sacré à bien des égards ne semble avoir été souillé avant nous que par un homme bien matinal qui s’adonne à la pêche. Le petit étang n’est pas pris par la glace, je m’amuse un long moment à y prendre en photo le reflet des arbres.

balades au Japon/Nagano

Lac Suwa, Nagano Pref.

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Tout le monde ne parle que des cerisiers en fleurs et moi je fais un article avec des montagnes enneigées … La floraison des cerisiers à Nagoya est prévue pour le 30 mars mais en cette fin d’année fiscale je croule sous le travail et il semble devoir pleuvoir à chaque fois que je suis en congé, je crains de ne pas pouvoir en profiter cette année. Le week-end dernier toutes les conditions étaient réunies pour partir un peu plus loin que d’habitude, nous nous sommes donc offerts un rafraîchissant week-end dans la préfecture de Nagano.

Notre première halte se fait aux abords du Lac Suwa. Nous l’avons souvent aperçu à partir de l’autoroute mais c’est la première fois que nous nous y arrêtons. Le vent souffle assez fort pour que des vagues se forment, pour un peu on se croirait en bord de mer. A défaut de faire le tour du lac à bord d’un curieux bateau en forme de cygne, nous nous retrouvons à en faire le tour en vélo de location. J’étais plutôt sceptique quand le type de la location nous a assuré que les 16 kilomètres pouvaient être parcourus en une heure en sachant qu’à mon ‘rythme de croisière’ en roulant sans forcer je fais généralement du 20km/h. La route cyclable est en cours de travaux par endroit, mais dans l’ensemble la balade est très agréable. Le paysage est superbe avec les montagnes enneigées au loin. Je suis très étonné par le nombre de parcs et autres espaces verts qui entourent le lac, avec tant d’endroits où s’amuser les enfants du coin doivent passer leurs journées dehors. Si j’habitais dans le coin je pense que je ferai le tour du lac en courant chaque week-end, quel bonheur cela doit être de pouvoir courir sans réfléchir à quelle route prendre et ne pas avoir à s’arrêter à chaque croisement !

Finalement nous terminons la boucle en une grosse heure et demie, ce qui nous fait payer, comme je m’y attendais, un petit supplément pour notre retard. Au départ nous pensions juste partir dans une direction et retourner sur nos pas à mi-chemin pour rentrer à temps, mais nous ressentons une sorte de satisfaction à avoir accompli le tour complet. Je suis surtout épaté par Louis qui a tenu bon, à 9 ans ce n’est pas forcément évident. Nous sommes à 760 mètres d’altitude, il commence à faire froid en cette fin d’après-midi et la promenade nous a ouvert l’appétit. Nous nous dépêchons de nous rendre à l’hôtel où nous attendent un agréable bain chaud et le tant attendu buffet à volonté.

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‘Breath and stop’ – Osu → Tsuruma Koen

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Kanayama Building
Nagoya highw
Nagoya highway
Tsuruma Parc
Tsuruma

Quel soulagement lorsque le temps se fait plus clément, que je peux enfin me rendre au travail sans avoir à enfiler bonnet, gants et cinq couches de vêtements. Aujourd’hui il fait presque 20 degrés, je suis dehors en T-shirt pour la première fois de l’année.

Les photos ci-dessus ont été prises il y a quelques jours lors d’une balade entre Osu 大須 et le Parc Tsuruma 鶴舞公園. J’écoute en marchant l’album ‘Help Ever Hurt Never’ de Fujii Kaze. La voix plutôt grave pour un chanteur masculin japonais donne une certaine chaleur suave aux chansons les plus lentes qui convient bien à la saison. Ce n’est pas un album que j’irai écouter en boucle mais il convient parfaitement à une écoute distraite, en conduisant par exemple. Cela dit j’aime particulièrement le titre Toku ni nai (特にない) et sa boucle d’accords de piano et le rythme low-fi qui claque qui me fait penser à des débuts de morceaux du regretté Nujabes. On pourrait croire la boucle samplée mais elle est vraisemblablement jouée pour de vrai, quoique filtrée. Dans l’ensemble l’album est agréable à écouter, mais je pense que ses talents au piano auraient pu être un peu plus mis en avant. Je me répète mais j’avais vraiment été impressionné par sa prestation au Kohaku l’année dernière et cette video sur YouTube où il enchaîne sur un synthé une cinquantaine de titres en tout genres qui lui passent par la tête, en pyjama, parfois affalé par terre, sans la moindre partition ni rien me laisse, pour rester poli, sur le derrière. J’aimerai tant que dans une avenir proche il délaisse cette pop agréable mais conventionnelle et se déchaîne, découvre les possibilités infinies qu’offrent ne serait-ce qu’un minuscule Micro KORG, se laisse aller et chante tout en maltraitant ses machines comme le font Jamie Lidell, Louis Cole ou encore Marc Rebillet. ( Il devrait d’ailleurs bien s’entendre avec ce dernier, qui fait régulièrement des streams live en peignoir de bain). Pour cela il faudrait qu’il cesse de jouer sur son côté beau-gosse et je ne suis pas certain que ses fans du moment suivent une voie davantage rivée vers l’électronique. A suivre donc …

Comme souvent je marche au hasard, sans véritable objectif. Le seul fait d’être au dehors sous le soleil est un plaisir en soi. Puisque je suis dans le coin je pense me rendre au magasin de vieux livres Daigakudo, mais une pancarte m’apprend qu’il a fermé ses portes il y a quelques mois. Cela m’attriste car on pouvait y trouver de nombreux ouvrages concernant l’histoire de l’aviation japonaise, j’y avais notamment trouvé le second volume de l’Encyclopédie de l’histoire de l’aviation japonaise sous l’ère Showa (日本航空史 昭和前期編・昭和戦後編) pour 3.000 malheureux yens alors que neuf celui-ci vaut 15.500Yens, et je comptais bien, au détour d’une promenade, comme aujourd’hui par exemple, y trouver le premier volume traitant de la période d’avant-guerre. Ce genre de trouvailles est toujours agréable, un peu comme croiser au coin d’une rue un ami de longue date que l’on n’avait pas vu depuis longtemps. Je me ressaisis, peut-être tomberais-je dessus au quartier des vieux livres à Jimbôchô, Tokyo, cela me ferait même une excellente excuse pour m’y rendre.

Je m’assois volontairement en plein soleil dans l’herbe du Parc Tsuruma. D’ici deux semaines l’endroit sera noir de monde durant la saison des hanami, selon que l’état d’urgence sera levé ou non d’ici la fin de la semaine. J’y lis les quinze dernières pages de l’ouvrage intitule ‘Niji no Tsubasa‘ d’Akira Yoshimura 「虹の翼」吉村 昭, pavé de plus de 500 pages retraçant la vie de Chuhachi Ninomiya (二宮忠八), pionnier de l’aviation japonaise vers la fin du XIXème siècle. Cela fait 6 mois que je le traîne avec moi, la méticulosité presque maladive de l’auteur et les digressions parfois qu’en lointain rapport avec le sujet principal en font un ouvrage plutôt indigeste, mais donnent une image précise de l’enthousiasme de Ninomiya pour les objets volants et des difficultés rencontrées lors de son parcours. Je suis à la fois soulagé d’en avoir fini et perplexe : Que lire ensuite ? Et pourquoi donc suis-je incapable de faire une pause ?