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Nagoya/Nagoya

‘Around Japan, around Japan’ – Legoland Japan, Nagoya

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Le parc Legoland Japan a ouvert le 1er avril 2017 et je suis moi-même étonné du temps qu’il nous aura fallu pour enfin nous décider à nous y rendre alors que je suis pourtant plutôt fan de la marque qui m’a valu de nombreux bons moments étant enfant – et même en tant qu’adulte, en construisant diverses choses avec mes enfants. En réalité, quand le parc n’en était encore qu’au stade de projet j’avais très sérieusement envisagé d’y travailler, et en parallèle postulé à une place au Legoland Discovery Center Tokyo, mais je n’ai jamais été (re)contacté. Tant pis ? Tant mieux ? Comme souvent, on ne le saura jamais.

Le plus important, c’est que Louis soit ravi de la sortie. Bien que nous ne soyons un jour de semaine et que les vacances n’aient pas encore commencé le parc grouille de monde. Il faut attendre entre trente minutes et une heure pour faire un un tour de manège qui ne fait que parfois qu’une minutes ou deux, mais nous prenons notre mal en patience et bavardons de choses et d’autres en faisant la queue. Le parc ferme à 16h, le temps est précieux. Nous avons eu la bonne idée de manger avant d’entrer dans le parc, ce qui nous permet de ne pas perdre une heure à l’entrée d’un restaurant bondé au menu hors de prix pour une qualité probablement quelconque. Comme il fait beau temps les attractions en rapport avec l’eau sont particulièrement agréables, les enfants s’éclaboussent de jets d’eau en criant et riant à gorge déployée. Dans l’ensemble le parc me semble plutôt destiné aux enfants jusqu’à 12-13 ans, je suis content que Léo, tout le temps de mauvaise humeur ces derniers temps, ne soit pas là, nous l’aurions entendu râler toute la journée à cause de la chaleur, du monde, du temps à attendre. Nous le perdons ainsi peu à peu, une journée comme aujourd’hui avec Louis n’en est que plus précieuse encore.

Je suis plus attiré que je ne l’aurai pensé par le partie Miniland du parc, où sont exposées des miniatures de monuments et paysages japonais célèbres. On peut y voir les reconstitués les bâtiments historiques tels que le château d’Himeji, le Kiyomizu-dera, le pavillon d’or Kinkaku-ji ou Heianjingū à Kyoto ou encore le torii devant l’île de Miyajima, mais aussi les principaux symboles des villes comme Kobe, Kyoto, Osaka, Tokyo et bien sûr Nagoya. La taille des monuments, le souci du détail, les petites touches humoristiques, le nombre de pièces et d’heures de travail donnent le vertige.

sport/Nagoya

‘SHO-TIME’ – Atsuta-ku, Nagoya

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Le bâtiment que l’on peut apercevoir au loin sur la première photo est le Nagoya Congress Center, un centre de congrès polyvalent situé au sud de la Nagoya. Le centre a été construit pour l’Exposition mondiale du design, ‘Design-Haku’ (世界デザイン博覧会), qui s’est tenue à Nagoya en 1989. En fait je triche un peu puisque ces photos ont été prises l’année dernière à la même date à quelques jours près. Je finissais alors ma visite du Parc Shirotori, j’avais encore un peu de temps de libre et pensais jeter un oeil sur le Congress Center que je n’avais jamais visité. En me baladant dans le petit parc qui sépare les deux endroits je suis aguiché (décidément!) par des voix et des cris provenant du stade de baseball sur ma droite. J’entre à l’intérieur, un match opposant deux équipes amateurs s’y déroule. Je m’assois un instant dans les gradins presque vides, le match est sans grand intérêt mais le temps bien agréable.

J’évite le sujet afin de ne pas me faire des ennemis au travail (rires) mais je n’ai absolument aucun intérêt pour le baseball, pourtant probablement le sport le plus populaire au Japon même si depuis une décennie le foot est parvenu à se faire une place dans le coeur des japonais grâce aux prouesses de son équipe nationale. J’ai été voir pourtant deux ou trois matchs des Chunichi Dragons, l’équipe professionnelle de Nagoya. L’ambiance est sympa, ça chante, ça crie, le tout dans une ambiance bon enfant, mais les matchs sont interminables, les cassures, les temps-morts, les feintes tout le temps, la totale absence de rythme … déjà que je m’ennuie sur place, alors je n’ose pas imaginer ce que cela donne à la télé ! Je dis cela parce qu’à l’heure où j’écris ces lignes la finale des World Baseball Classics (sorte de Coupe du Monde de Baseball ?) a lieu entre les USA et le Japon, mais cela ne me laisse ni chaud ni froid. Assis à la terrasse d’un café des cris proviennent régulièrement de la résidence en face, la plupart des personnes fixent leurs portables et la serveuse ne peut s’empêcher de lorgner le sien entre deux commandes. Tout est si paisible.

architecture/musiques/vie du blog/Nagoya

‘Hit the road Lejac …’ – Meieki, Nagoya

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Le bâtiment de la première photo, le department store Meitetsu Lejac, va être démoli à la fin du mois. Ouvert en 1972 à deux pas de la gare de Nagoya il s’agit aujourd’hui quelque part d’un symbole du quartier, mais mis à part le MacDo au premier étage je n’y ai jamais mis les pieds. Des soldes ont lieu avant la fermeture mais cela ne m’intéresse pas non plus. Peut-être le regretterais-je plus tard ? Je n’en sais rien. Autant l’extérieur d’un bâtiment, ses courbes, la répétition de motifs ou même un détail de sa façade peut attirer mon attention ou me fasciner, autant l’intérieur me laisse de marbre. Le principal intérêt de cet immeuble n’a toujours été à mes yeux que son emplacement, ces curieux losanges que forment sur ses parois la lumière du soleil se reflétant sur les panels du Mode Gakuen Spiral Towers situé en face. J’ai pris de par le passé cette même photo plus d’une dizaine de fois mais les formes ne sont jamais identiques. Cela semblera exagéré de dire cela, mais m’être rendu compte de ce ‘phénomène’ a complètement changé ma vision de l’architecture et de la photographie, comme si mon oeil et ma vision des choses avaient évolués par son biais.

Je quitte les lieux en me demandant à quoi ressemblera le bâtiment qui prendra sa place et si les personnes en charge de sa construction auront conscience de la (toute relative) magie du lieu et sauront en tirer avantage. Je poursuis ma balade, obsédé toujours par les ombres et les reflets. Il est amusant de se dire que ces détails dans la ville n’auraient sans doute jamais attiré mon attention si je ne rédigeais pas ce blog. Ecrire me permet en quelque sorte de canaliser mes idées que j’éparpillais avant sur des feuilles volantes.

Pendant ma baladeNothing is still’ (2018), l’album de Leon Vynehall s’écoule dans mon casque. Cet album tranche très distinctement avec ses albums précédents, plus orientés deep house, que j’ai écouté par la suite sans y trouver la même intensité. Dans la manière dont l’album s’écoute non pas morceau par morceau mais comme une oeuvre à part entière il me remémore l’album Virgins (2013) de Tim Hecker (et surtout le très obsédant titre Virginal II ) dont je pense retrouver certaines influences même si cet album est moins sombre et malade que ce dernier, et les premiers albums de Nicolás Jaar ‘Space Is Only Noise (2011)’ ou encore ‘Nymphs (2016)’ et son somptueux titre ‘Swim‘, dans le côté minimaliste et régulier de leurs musiques, que je ressens à ce moment comme étant le coeur battant de la ville. A l’écoute de Nothing is still les objets et les gens me semblent envoûtés par la musique de Vynehall et bouger au ralenti, comme pour mieux me laisser les capturer.

musiques/Nagoya

‘By the way, how much is the fish ?’ – Yanagibashi Central Market, Nagoya

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Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market

Alors qu’il ne se situe qu’à dix minutes à peine de la gare de Nagoya, le marché de gros de poisson 名古屋綜合市場 (Nagoya Sōgō Shijō), encore nommé le Yanagibashi Central Market, semble méconnu du grand public alors qu’il existe depuis plus d’une centaine d’années. Je m’y retrouve un peu par hasard, quoiqu’aguiché peut-être par une forte odeur de poisson. Il est ‘déjà’ presque dix heures et l’heure de fermeture approche pour la plupart des commerces, dévalisés par les deux vagues successives de grossistes puis de particuliers. Si l’heure est au rangement et au nettoyage, stands et restaurants sont déjà pris d’assaut, le poisson frais doit être délicieux mais je n’ai malheureusement pas le temps de m’y attarder cette fois-ci. Les odeurs, le bruit, l’ambiance doit être phénoménale lors de l’ouverture que j’imagine matinale. Je me promets d’y revenir en plein été, quand il y aura malgré l’heure assez de lumière pour prendre, si j’en ai le courage, en photo les marchands de poisson dans le feu de l’action.

Ce n’est pas la chanson du groupe allemand de techno Scooter, qui donne son titre à ce billet, mais le très surprenant et exotique album Diggers Dozen de DJ Muro (Takayoshi Murota) que j’écoute en me baladant. Je ne connais pas grand chose de sa carrière solo, mais DJ Muro est surtout connu pour avoir formé avec entre autres le célèbre DJ Krush le ‘KRUSH POSSE’ vers la fin des années 80. L’album est composé de 12 titres mêlant mélodies japonaises connues (par exemple la danse Sōran Bushi d’Hokkaidō, ou encore la chanson traditionnelle Sakura Sakura), jazz funk et latin jazz, le tout agrémenté d’accompagnements d’instruments traditionnels japonais. DJ Muro n’est pas à l’origine des morceaux, il a été comme l’indique le nom de l’album les piocher dans de vieilles compilations des années 1970. Je suis ces derniers temps très réceptif à ce genre de musique, j’écoute en effet depuis le début de l’année des heures durant en musique de fond les mix de Japanese Funk and Soul ou de Japanese City Pop de la même période sur l’éclectique chaîne YouTube My Analog Journal (sans laquelle il ne me serait jamais venu à l’idée d’écouter du garage rock turc des années ’60 ou du jazz bulgare …) Je suis fasciné par l’habile manière dont le Japon s’est dans l’après-guerre réapproprié la musique occidentale sous toutes ses formes pour en faire quelque chose d’original et cohérent.

Je meurs maintenant d’envie d’acheter une platine vinyle. De manière tout à fait contradictoire au vu de la flagrante différence de style musical, il s’agit surtout d’une excuse pour m’emparer du set en édition limitée des vinyls Confield et Draft 7.30, les deux albums monuments d’Autechre, qui célèbre les 20 ans de leur parution.

promenades/Luxembourg

隣の芝(8) – Luxembourg(4) Bour(2)

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De retour à Bour. Dernière journée sur ‘le vieux continent’ de ce séjour déjà trop court. J’ai fait la veille un bien agréable repas avec mes amis qui m’ont fait le plaisir de se réunir pour l’occasion. Nous sommes restés jusque tard au restaurant, les propriétaires ont été obligés d’éteindre toutes les lumières autour de nous afin de nous faire comprendre qu’il était tout doucement temps de partir. De la même manière qu’une nuit n’aurait pas suffi à se raconter tout ce qui s’est passé depuis ma dernière venue, si un séjour d’une semaine parait trop court je sais à force que de le rallonger de quelques jours, de deux semaines, d’un mois voire trois ne changerait rien au fait que le temps passe trop rapidement, autant pour moi que pour ceux qui m’attendaient.

Je me réveille de bonne heure et décide de me balader cette fois dans la forêt derrière l’hôtel. Le froid est vigorifiant et agréable. Il ne me faut même pas cinq minutes pour être au pied de la pente du petit sentier de la première photo, que je gravis en haletant. Ce n’est qu’aujourd’hui que je me rends compte à quel point j’avais de la chance, quand j’habitais ici, d’avoir où que j’aille, tout autour de moi, la nature à portée de main. Lorsque j’arrive plus essoufflé que nécessaire en haut du sentier, la vue se dégage sur un petit hameau en contre-bas et la campagne environnante, qui semble s’étendre à l’infini. Pendant les vacances d’été je passais des après-midi entières à courir ou pédaler sans but précis à travers champs et vallées, à l’époque cette liberté me semblait comme acquise, être comme une évidence.

Comme lors de ma première balade, la campagne que j’ai devant les yeux m’apparaît comme très différente de celle du Japon. Les champs remplacés par les rizières, l’absence de montages, le temps brumeux … Il fallait bien à un moment ou un autre de mon séjour, comme à chaque fois, que je regrette d’être parti à l’autre bout de la planète. C’est le moment que je crains au point presque de m’empêcher de rentrer plus souvent au pays, comme si je n’arrivais toujours pas à me convaincre d’avoir fait les bons choix. Et plus le séjour est long et plus le doute s’installe, plus je suis instable. Le fait que je sois venu seul cette fois-ci ne me rend que plus vulnérable encore.

‘隣の芝、青く見えたら出来るだけ睡るのさ’
If the grass seems greener on other side, I’ll close my eyes as tightly as I can.

隣の芝. Tonari no Shiba. Littéralement, ‘l’herbe du voisin, l’herbe à côté‘. Quand on ne se sent pas bien là où on est, fermer les yeux reste encore la meilleure chose à faire, chante Sheena Ringo dans Odaiji ni. Fermer les yeux pour rêver ? Pour nier la vérité ? Fermer les yeux en attendant que les choses passent, en attendant les jours meilleurs ? Ou tout simplement pour se reposer, reprendre des forces et aller de l’avant ? J’ai longtemps été obsédé par cette chanson et ce passage en particulier. J’aime beaucoup la manière dont il renvoie un message positif ou négatif selon l’état émotionnel dans lequel on se trouve quand on l’écoute.

Le paysage est trop beau, le temps trop précieux pour que je ferme les yeux. Je les ouvre au contraire bien grand pour mieux graver dans ma mémoire le moment présent.