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musiques/Nagoya

‘By the way, how much is the fish ?’ – Yanagibashi Central Market, Nagoya

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Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market

Alors qu’il ne se situe qu’à dix minutes à peine de la gare de Nagoya, le marché de gros de poisson 名古屋綜合市場 (Nagoya Sōgō Shijō), encore nommé le Yanagibashi Central Market, semble méconnu du grand public alors qu’il existe depuis plus d’une centaine d’années. Je m’y retrouve un peu par hasard, quoiqu’aguiché peut-être par une forte odeur de poisson. Il est ‘déjà’ presque dix heures et l’heure de fermeture approche pour la plupart des commerces, dévalisés par les deux vagues successives de grossistes puis de particuliers. Si l’heure est au rangement et au nettoyage, stands et restaurants sont déjà pris d’assaut, le poisson frais doit être délicieux mais je n’ai malheureusement pas le temps de m’y attarder cette fois-ci. Les odeurs, le bruit, l’ambiance doit être phénoménale lors de l’ouverture que j’imagine matinale. Je me promets d’y revenir en plein été, quand il y aura malgré l’heure assez de lumière pour prendre, si j’en ai le courage, en photo les marchands de poisson dans le feu de l’action.

Ce n’est pas la chanson du groupe allemand de techno Scooter, qui donne son titre à ce billet, mais le très surprenant et exotique album Diggers Dozen de DJ Muro (Takayoshi Murota) que j’écoute en me baladant. Je ne connais pas grand chose de sa carrière solo, mais DJ Muro est surtout connu pour avoir formé avec entre autres le célèbre DJ Krush le ‘KRUSH POSSE’ vers la fin des années 80. L’album est composé de 12 titres mêlant mélodies japonaises connues (par exemple la danse Sōran Bushi d’Hokkaidō, ou encore la chanson traditionnelle Sakura Sakura), jazz funk et latin jazz, le tout agrémenté d’accompagnements d’instruments traditionnels japonais. DJ Muro n’est pas à l’origine des morceaux, il a été comme l’indique le nom de l’album les piocher dans de vieilles compilations des années 1970. Je suis ces derniers temps très réceptif à ce genre de musique, j’écoute en effet depuis le début de l’année des heures durant en musique de fond les mix de Japanese Funk and Soul ou de Japanese City Pop de la même période sur l’éclectique chaîne YouTube My Analog Journal (sans laquelle il ne me serait jamais venu à l’idée d’écouter du garage rock turc des années ’60 ou du jazz bulgare …) Je suis fasciné par l’habile manière dont le Japon s’est dans l’après-guerre réapproprié la musique occidentale sous toutes ses formes pour en faire quelque chose d’original et cohérent.

Je meurs maintenant d’envie d’acheter une platine vinyle. De manière tout à fait contradictoire au vu de la flagrante différence de style musical, il s’agit surtout d’une excuse pour m’emparer du set en édition limitée des vinyls Confield et Draft 7.30, les deux albums monuments d’Autechre, qui célèbre les 20 ans de leur parution.

architecture/Nagoya

‘Les murs sont réservés comme des places de parking’ – Minato-ku, Nagoya

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Vers la fin de ma balade du billet précédent, je passe à côté d’un parking aérien à étages. Bien que son entrée ne soit pas bloquée, pas une seule voiture n’y est garée. J’en fait rapidement le tour, pas d’écriteaux, ni de barrières ou de gardiens, les caméras de surveillance semblent également hors service, le lieu est manifestement abandonné ou du moins délaissé alors qu’il se trouve tout juste à proximité du hangar 3 de l’exposition. Je m’engouffre discrètement à l’intérieur sans vraiment avoir l’impression d’enfreindre quelque règle que ce soit, même si je suis bien conscient que répondre aux interrogations d’un agent par ‘j’ai oublié où j’ai garé ma voiture‘ ne sera pas une excuse valable.

Le parking a trois niveaux que je parcours un par un de long en large. Je suis dans un premier temps fasciné par toutes sortes d’ombres aux formes géométriques diverses qui se détachent très distinctement sur le sol. Le parking a une forme rectangulaire, en son centre une ouverture laisse de grands arbres plus hauts que le bâtiment s’épanouir. Je monte d’un étage à un autre en utilisant une rampe d’accès destinée aux véhicules, qui monte en spirale autour de deux arbres tout aussi gigantesques. J’ai cherché un peu mais n’ai pas réussi à trouver quand le parking a été construit, les photos les plus anciennes sur Google Maps datent de juin 2011 et pratiquement rien n’a changé depuis. J’imagine, sans fondement aucun, que le parking a été construit tout en prenant bien soin, ne serait-ce que partiellement, de préserver l’environnement alentour.

architecture/Nagoya

‘I′m one piece short of legoland’ – Kinjō Futō, Minato-ku, Nagoya

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Ma promenade dans le port de Nagoya, à Kinjō Futō (金城ふ頭), au sain du groupuscule de bâtiments appartenant au Nagoya International Exhibition Center plus communément appelé Portmesse Nagoya, avait deux objectifs : Le premier était d’aller jeter un coup d’oeil à l’ancien Exhibition Hall 1 achevé en 1974 avant que celui-ci ne soit détruit, le deuxième de visiter le bâtiment tout moderne qui remplace celui-ci depuis son ouverture au public le mois d’octobre dernier. Le quartier de Kinjō Futō est depuis quelques années en pleine transformation, afin de donner une dimension globale à la ville de Nagoya le SCMAGLEV and Railway Park et Legoland y ont été construits, et c’est maintenant au tour du centre d’expositions de faire peau neuve.

Les choses commencent plutôt mal. Un immonde bateau grue est à quai et gâche la vue du nouveau l’Exhibition Hall. En attendant qu’il bouge je me balade le long du parc Legoland et tombe à mi-chemin sur un gigantesque chantier. Je ne suis pas arrivé à temps, le Hall 1 a déjà été complètement détruit. Je n’y suis entré qu’une seule fois à l’occasion du Nagoya Motor Show 2013, mais j’aimais assez sa structure en forme de dôme qui me faisait penser à un ovni qui se serait pose là un instant. Nous verrons bien ce qui va pousser ou se poser à la place. Je suis un peu déçu mais puisque je suis là autant en profiter. Je poursuis ma balade et longe les quais. D’immenses bateaux y sont amarrés, un nombre incalculable de voitures sont parquées en attendant d’être embarquées. Je passe ensuite sous le gigantesque pont Meikō Nishi Roadway Bridge, l’un des trois ponts qui forment le Meikō Triton (名港トリトン). Tout dans ce quartier est surdimensionné, on s’y sent minuscule.

architecture/Nagoya

‘Shine a light’ – Meieki, Nagoya

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Nagoya Lejac
Nagoya Spiral Tower reflections
Nagoya light
Nagoya Spiral Tower reflections
Nagoya shadows
Nagoya Spiral Tower reflections

Depuis la sorte de révélation que j’ai eu en me baladant aux alentours du Mode Gakuen Spiral Tower par un beau jour de mois de mai l’année dernière, je ne peux m’empêcher d’y faire un tour à chaque fois que je me rends à Nagoya, d’autant plus qu’il n’est qu’à cinq minutes à pied de la gare. Il doit certainement y avoir un rapport entre la saison et l’heure du jour pour que ce forment ces sortes de losanges difformes sur les immeubles alentours. Alors qu’ils étaient presque imperceptibles lors de mes dernières venues, en ce matin de fin de mois de novembre les reflets s’y détachent très distinctement. Tout ébahi que j’étais par ce jeu de lumière je suis incapable de dire si j’écoutais de la musique à ce moment, mais me souviens m’être demandé pourquoi les gens autour de moi ne prêtaient aucune attention à ce spectacle.

musiques/Nagoya

Kôyô 2022 – épisode ‘その他’ – Sakae, Naka-ku, Nagoya

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sakae habits
sake skateboard
ombres d'arbres sur bâtiment
Sakae Nadya Park

Bien que nous soyons début novembre il fait encore autour 20 degrés et je passe la majeure partie de mes journées de congés dehors en T-shirt, comme pour emmagasiner le plus possible de chaleur avant que ne vienne cette détestable période de l’année où je ne vois presque pas la lumière du jour. En matinée celle-ci est douce et agréable, même à midi le soleil est bas et projette des ombres inhabituelles sur les bâtiments alentours.

Je me suis garé à Osu et marche en direction de Sakae. Je me retiens de prendre encore des photos à Osu afin de ne pas saturer, et j’en pars avec la photo de ce papy qui semble s’être figé exprès pour se faire passer pour un mannequin parmi tout les vêtements colorés de seconde main. Je m’attarde à l’un des nombreux Skate Park aménagés sous l’autoroute. Quelques jeunes s’y exercent, je sors mon appareil, un peu hésitant à prendre des inconnus en photo. L’un d’eux vient m’adresser la parole de façon tout à fait amicale, m’explique très brièvement qu’il prend des photos lui aussi, puis reprend ses acrobaties, comme une invitation à le prendre en photo, mais pour être franc je suis plus intéressé par les ombres que forment au sol chacun de ses mouvements.

Je reprends mon chemin. J’ai déjà bien entamé ‘What we do for others‘, le troisième album du compositeur et producteur autrichien Oliver Thomas Johnson, mieux connu sous le nom de Dorian Concept. Si je le trouve sur le coup plutôt moyen dans l’ensemble, même après trois écoutes c’est un album dont je ne comprends pas vraiment la structure. Peut-être lui manque-t-il un titre accrocheur comme avaient pu l’être les (d)étonnants J Buyers et Eigendynamic des albums précédents. J’apprends plus tard en lisant la page de l’album sur Bandcamp que les pistes de chaque titre ont été enregistrées en une seule prise et que Johnson s’est efforcé d’être moins méticuleux lors de sa production. C’est probablement le côté brouillon, qui contraste avec la chaos maîtrisé des albums précédents qui me dérange quelque part.

J’ai fait aujourd’hui le déplacement jusqu’à Sakae pour faire un tour à la librairie Maruzen et jeter un oeil sur le livre de Daisuke Tajima, BEYOND THE LINES, sorti le 9 novembre. Ce jeune illustrateur m’obsède depuis que je l’ai découvert grâce à un billet de fgautron sur son blog, bien je n’aie jamais eu la chance de voir ses oeuvres autre part que sur internet. En vérité, c’est exactement le genre de dessins que j’aurai aimé faire moi-même. J’ai bien essayé deux-trois fois, avant même sa découverte, de reproduire sur papier des photos d’immeubles prises par mes soins, mais me suis à chaque fois vite rendu compte que cela nécessite une compréhension assez précise des principes de la perspective, et j’ai à chaque fois vite abandonné. Tajima représente en quelque sorte un autre moi qui aurait persévéré dans cette voie, et je me réjouis de le voir sortir son livre, un peu comme s’il s’agissait du mien. Je me demande bien quelle sensation cela peut donner d’être face à ses villes imaginaires dépeintes sur d’immenses posters de 3 mètres de haut. Tajima donnait récemment une exposition à Roppongi Hills, Tokyo, et je regrette un peu de ne pas avoir fait le déplacement alors que j’aurai peut-être même eu l’occasion de parler à cet alter-ego. Je me suis imaginé la situation mais n’ai cependant aucune idée de la façon dont j’aurai entamé la conversation. Malheureusement, le livre n’était pas -ou déjà plus- en stock. J’hésite maintenant entre le commander ou bien attendre d’avoir le plaisir de tomber dessus lors d’une prochaine tournée des libraires.

Nagoya/Nagoya

Kôyô 2022, épisode vert – Osu, Naka-ku, Nagoya

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Osu plantes grimpant un mur
Osu devanture de magasin
Osu
Osu
Osu

Les photos ci-dessus ont été prises lors de la même promenade que la série précédente, mais bien entendu dans un ordre chronologique chamboulé. Hormis des fois où je me rends dans un lieu dans un but particulier je n’ai la plupart du temps pas d’idée de sujet précis au moment où je prends les photos. L’histoire que je souhaite raconter me vient par la suite en triant celles-ci sur l’ordinateur et c’est sans doute ce moment-là que j’aime le plus dans le processus de rédaction, comme si les pièces du puzzle assemblées permettaient enfin de découvrir l’image dans son intégralité. S’il y a plusieurs raisons pour lesquelles depuis deux ou trois mois les billets sont publiés au compte-goutte, l’une d’elles est que je prends ces derniers temps davantage de plaisir à photographier qu’à écrire. Je trouve rapidement un fil narrateur parmi les photos mais éprouve de grandes difficultés à leur coller un texte qui me convienne. Il suffirait alors d’écrire ce qui me passe par la tête, que cela soit en relation ou non avec les photos, mais je n’y parviens plus non plus. La chose me tourmente suffisamment pour que je me demande s’il ne serait pas plus sain de changer radicalement de concept et de m’orienter vers un photo-blog au lieu de me torturer de la sorte. Cela me fait penser que je n’ai jamais vraiment ouvert un livre de photographie. Comment y sont traitées les images par rapport au texte ? Passer une matinée à la bibliothèque à feuilleter ce genre de bouquins pourrait m’aider.

Je ne me souviens pas en avoir parlé sur ce blog mais j’ai au fil des ans développé une sorte d’obsession par rapport à la couleur verte dans toutes ses variantes. Notre voiture est vert-pomme, tout comme le sont la majeure partie de mes vêtements de sport. Le cadran de ma montre (de la superbe collection Light in Black Green Edition de Citizen) est vert sapin, je me rendais jusqu’à l’année dernière au travail avec un sac à dos vert fluo et même nos couverts sont d’un beau vert salade. Toutefois, le domaine où cette ‘maladie’ prend le plus d’ampleur concerne la papeterie et les instruments d’écriture. Si chaque nouveau classeur, cahier ou agrafeuse se doit bien entendu d’être dans les tons verts, ma collection de stylos à bille, de stylo plumes et autres critériums s’agrandit au rythme d’une nouvelle acquisition par mois. Qu’il s’agisse des stylos Bic ou de mon précieux stylo à plume vintage Mont Blanc MB22 , je les utilise au quotidien selon l’humeur du jour, aussi bien au travail qu’à la maison. Je passe sans doute pour un original, mais quand je laisse par inadvertance trainer un stylo au travail, on sait tout de suite qu’il s’agit du mien !

Tout cela pour dire qu’importe où m’amènent mes balades, j’ai rapidement fait d’être attiré par la verdure et la nature avant tout autre chose, et certains billets dans le passé y faisaient déjà référence (ici, ici ou encore ici) de manière plus ou moins explicite. En y réfléchissant bien, ces photos de plantes et de pots de fleurs devant les maisons et magasins que je prends depuis quelques mois ne sont peut-être que la représentation d’une envie de capturer la verdure au sein du paysage urbain. Qu’elle grimpe le long des murs, se regroupe, cachée presque, dans d’exigus chemins derrière des ruelles déjà étroites, ou s’exhibe devant un fleuriste, la nature me captive.

Mais même en ville, l’automne approche et par petites touches, les feuilles rougissent. En vérité, je souhaitais ajouter sur la dernière photo un flou de mouvement en y intégrant un passant ou mieux encore, une personne à vélo, mais nous sommes au Japon, pays de la courtoisie ! A chaque fois qu’agenouillé, camera à la main, j’attends qu’un passant me serve de modèle, la personne s’arrête pour ne pas gâcher la photo en étant dans le champ …

Nagoya/Nagoya

Kôyô 2022, épisode rouge – Osu, Naka-ku, Nagoya

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Encore une sortie dans le quartier commerçant d’Osu, où je me balade régulièrement ces derniers temps. J’aime beaucoup l’énergie qui se dégage de ce quartier populaire où se côtoient personnes de tous horizons et qui me rappelle à chaque fois que je m’y rends le Quartier Latin à Paris, auquel j’ai un certain attachement puisque je considère que c’est l’endroit où ce blog est né, il y a 20 ans déjà.

Alors que je traîne autour du temple Ōsu Kannon mon oeil est comme attiré par les couleurs rouges du temple évidemment, mais également ses variations dans les bâtiments alentours, qu’il s’agisse des murs de briques ou des balcons des immeubles. C’est comme si mon corps, à force d’années passées dans ce pays, réclamait sa dose de couleurs oranges et rouges alors que la saison du kôyô, les feuillages d’automne, est toute proche.

musiques/Nagoya

Soul music & food & towers – Sakae, Nagoya

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Nagoya Tower
Soul music & food restaurant
Sakae antenna
maison japon
docomo tokai antenna
parc skate

Balade à Sakae en longeant Hisaya-Odori, la voie principale. Mon regard est aujourd’hui attiré par la Nagoya Tower et les curieuses antennes sur les toits des deux immeubles de l’opérateur mobile NTT DoCoMo, qui me font penser aux pagodes à cinq étages des temples japonais. Je me demande bien si cette ressemblance est voulue.

J’ai dans les oreilles le double-single de quatre titres de Mount Kimbie, MK 3.5: In Your Eyes & A Deities Encore | Q & Quartz, constitué de deux titres produits par chacun des membres du duo, Dominic Maker et Kai Campos. Je me réjouissais dés l’annonce subite de cette sortie car leur album original précédent ‘Love what survives‘ (2017) est l’un de mes albums préférés de ces 5 dernières années et celui-ci n’aura jamais quitté mon iPod depuis ma première écoute et sert encore fréquemment de fond sonore à mes balades.

Le premier titre, in Your Eyes, sur lequel les rappeurs Danny Brown et Slowthai posent chacun un couplet, peut être étonnant pour ceux qui n’ont pas suivi des près le parcours de ‘Dom‘ en solo ces dernières années, mais c’est en fait tout à fait dans la lignée de Feel away produit pour Slowthai ou le sublimement psychédélique remix du titre ‘Palaces’ de Flume, notamment avec cette rupture en milieu de morceau qui vient le scinder en deux. C’est un bon titre, mais sans plus, il me faudra encore un peu de temps avant de m’habituer au fait que Mount Kimbie produise du ‘hip hop alternatif’, sans doute parce que j’ai l’impression que les parties rapées ‘gâchent’ en quelque sorte les productions, comme si celles-ci empêchaient d’apprécier les nombreuses nappes musicales pourtant travaillées de chacun des titres.

A deities encore‘ est plus proche de ce que l’on a l’habitude d’entendre et de ce que à quoi je m’attendais chez Mount Kimbie. Le titre me fait penser a du Teebs (un titre comme Black Doves avec la chanteuse Sudan Archives – que l’on a récemment pu voir en live dans l’émission Chambre Noire de Radio Nova). La lenteur de ce titre par rapport au titre précédent me donne l’impression d’une introduction de film ou quelque chose dans le genre, j’y vois bien des gens défiler au ralenti … La construction aurait été plus solide en mettant ce titre en première position, surtout avec cette belle fin flottante et mystérieuse qui semble amener vers ‘autre chose’. 

Avec les deux titres de Kai Campos ‘Q‘ et ‘Quartz‘, on change complètement de style et on entre à mon goût dans le vif du sujet. Kai Campos officie depuis plusieurs années en tant que DJ et on y ressent clairement l’influence électro et techno. ‘Q‘ a dans ses battements de tambours quelque chose de tribal et d’enivrant, des sons s’ajoutent peu à peu, le son prend de l’épaisseur et change continuellement par petites touches pour finir abruptement. ‘Quartz‘ est carrément techno au début avec ses hi-hats bien placés mais plus froid dans ses textures, sans montée et sans exultation, comme si un panne d’électricité avait fait se couper le son et plongée dans le noir la salle que balayaient il y a un instant encore les lasers lumineux verts et violets.

J’aime assez la différence de style dans les deux titres de chacun des protagonistes, même si j’ai tendance à davantage écouter les deux titres de Campos. Je me demande à quoi va ressembler le prochain album, ‘MK 3.5: Die Cuts | City Planning‘ annoncé pour le 4 novembre prochain, et s’ils seront en mesure de mixer ces deux genres de manière compréhensible. En attendant, le duo nous fait le plaisir de revenir une fois par mois sur la radio en ligne NTS.

architecture/balades au Japon/Nagoya/musiques/daydreamin'

OOSU – Our House (in a middle of the street) – Osu, Naka-ku, Nagoya

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大須の5階建ての住宅 Maison à Osu
大須の5階建ての住宅 Maison à Osu
大須の5階建ての住宅 Maison à Osu
大須の5階建ての住宅 Maison à Osu

Ce n’est pas le célèbre titre du groupe britannique Madness sorti en 1982 que j’écoute en marchant au hasard dans le quartier d’Osu après avoir pris les photos du billet précédent, mais la House de la DJ et productrice péruvienne basée à Berlin, Sofia Kourtesis, découverte via Bandcamp grâce au titre ‘Estación Esperanza‘, son dernier titre, qui sample ‘Me Gustas Tu‘ de Manu Chao sorti en 2001. Comme elle officie principalement comme DJ elle n’a malheureusement que trois EP à son actif, mais tous sont d’excellente facture. L’EP éponyme que j’écoute à ce moment a un son un brin plus complexe et hirsute, moins dansant que les deux autres. Avant d’en entamer l’écoute je me suis aperçu que le deuxième titre de l’album s’intitulait Trains & Airports, il n’en faut pas plus pour que je piétine d’impatience. Je me demandais si le fait d’avoir le savoir au préalable allait changer ma façon d’appréhender le morceau (je me pose des questions bien difficiles pour une simple chanson) mais l’intention est spoilé dés le début du morceau avec une annonce qui retentit : ‘Welcome to New Tokyo International Airport‘. Ce n’est certainement pas l’intention de l’annonce mais celle-ci me sort un moment de mes rêveries. En effet, cette appellation qui désigne aujourd’hui l’Aéroport International de Narita n’est plus utilisée depuis que celui-ci a changé de nom en 2004 (après vérification). Je me demande bien d’où sort ce sample. Bref.

Au détour d’une rue j’aperçois un curieux bâtiment qui se démarque des vieilles bâtisses alentours. De profil il peut donner l’impression qu’on aurait empilé sur cinq niveaux des blocs de béton de tailles variables sans se soucier de la symétrie en agrémentant le tout de quelques vitres placées au hasard, mais pareille architecture prend tout sens une fois qu’on y pénètre, et je me demande donc bien à quoi peut bien ressembler l’intérieur. Des recherches ultérieures m’apprendront qu’il s’agit d’une maison intitulée sobrement OOSU, construite en 2020 et conçue par un jeune architecte basé à Gifu, Keitaro Muto. Celui-ci montre sur son blog quelques photos prises à l’intérieur, sans mobilier. Alors que j’aurai cru l’endroit sombre et froid, j’aime beaucoup la façon dont la lumière entre et se faufile dans chaque pièce en créant des formes sur les murs. La lumière et les formes doivent être très différentes selon le temps et l’heure du jour, on ne doit jamais s’y ennuyer. Elégamment éclairée, la demeure prend encore une toute autre dimension une fois la nuit tombée, comme en témoignent ces photos sur le site de l’entreprise en charge de la construction. La terrasse sur le toit fait rêver, il me faudrait faire connaissance avec le propriétaire pour qu’il m’invite à une garden-party.

écriture/vie du blog/daydreamin'/Nagoya

‘滑らずに済むような気がする’ – Osu, Naka-ku, Nagoya

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Nagoya Osu
Nagoya Osu devanture de magasin
Nagoya Osu devanture de maison
Nagoya Osu devanture de maison
Nagoya Osu devanture de magasin
Nagoya Osu devanture de magasin
aire de jeu Mont Fuji

Balade à partir du quartier d’Ōsu. Comme point de départ je cherche tout d’abord le Parc Namikoshi (浪越公園) que je n’ai pas visité depuis deux ans. Le trois gigantesques arbres qui ne peuvent qu’attirer l’attention vu l’étroitesse du lieu me semblent moins impressionnants et majestueux que lorsque je les ai vus pour la première fois. Sur le coup je me suis dit que c’était dû au fait qu’il n’y avait plus l’effet de surprise de ma découverte, mais en comparant les photos une fois de retour à la maison tel un jeu des sept différences, je me suis aperçu que non seulement leur feuillage était moins dense et touffu, mais que le parc dans son intégralité avait subi diverses modifications ; Outre les arbres taillées, le lampadaire a été repeint, les graffitis effacés et les toilettes publiques couvertes de fines tiges en bois qui les fait se fondre dans le paysage. Comme nous vivons à une époque formidable où tout est archivé, documenté et vérifiable, il ne m’a pas fallu longtemps pour trouver un article de journal du Chunichi Shimbun qui explique les changements effectués.

Je suis également tombé sur le billet du blog d’un certain Yo-chan qui montre et commente l’article dans sa version papier. Yo-chan est un homme qui va sur ses 80 ans et tient un blog depuis 2009. Il y relate principalement ses balades et découvertes en relation avec l’histoire de la ville. Le contenu est beaucoup trop pointu pour franchement m’intéresser, mais le fait que le blog soit parfois mis à jour deux fois dans la journée me fait penser que tenir un blog est un passe-temps comme un autre et j’espère être encore en mesure d’écrire à cet âge ! Je ne sais pas si c’est une spécificité japonaise, mais je suis toujours épaté par le fait que l’on puisse trouver des sites internet sur des thèmes très spécialisés. En cherchant (sans succès d’ailleurs) des informations à propos de la variété d’arbres plantés dans le parc je finis sur un site internet tenu par un particulier faisant la liste et photographiant des arbres géants (camphriers, cryptomères et autres ginkgos) sur l’archipel, puis de fil en aiguille finis sur celui d’une association (全国巨樹・巨木林の会) très sérieuse qui recense ces arbres, organise des visites groupées à travers tout le pays et possède même son propre magazine.

Comme toujours je choisis d’abord les photos que je souhaite montrer avant d’entamer l’écriture de mes billets. Au départ je pensais écrire un billet à propos des devanture et façades de maisons et de magasins mais me suis finalement aventuré dans une toute autre direction. Je crois que je prends autant si ce n’est plus de plaisir à faire des recherches à propos de tout ce qui me traverse l’esprit qu’à écrire, mais au bout d’un moment je me rends compte que le billet n’avance pas, ou bien je me perds en cours de route et il m’arrive de bâcler le billet. Léo me voit fréquemment rédiger mes articles ou trier mes photos. Dans ces moments-là souvent il me charrie en me traitant de Tensai blogger (blogger de génie) mais ne peut s’empêcher de regarder par dessus mon épaule pour regarder mes photos – à défaut, malheureusement, de pouvoir lire les billets. A force il semble y avoir reconnu certains motifs récurrents et me dit souvent de les regrouper par thèmes pour en faire un photobook. Malgré le manque d’objectivité, quel que soit le résultat l’idée est intéressante …

J’avais déjà remarqué que l’on trouvait un peu partout dans Nagoya des terrains de jeux pour enfants comprenant des monticules en forme de Mont Fuji servant de toboggan, comme sur la dernière photo. J’en avais déjà repéré quatre ou cinq dans des endroits complètement différents de la ville et j’avais eu l’idée de les prendre en photo et de les répertorier sur le blog ou sur un site à part, une idée de plus parmi les milliers d’autres que je note dans mes carnets tout en sachant que je ne m’y mettrais jamais. Quelle n’a donc pas été ma surprise en tombant à la librairie sur un bouquin intitulé 名古屋の富士山すべり台 (‘Nagoya no Fuji-san suberidai‘, les toboggans Fuji-san à Nagoya), la bible sur le sujet avec plus de 120 toboggans références sur 158 pages. (un petit florilège en anglais ici)Yoshiyuki Ushida, son auteur, explique que ce livre est l’aboutissement de 20 ans de recherches, il n’est donc pas étonnant qu’il m’ait ‘piqué’ mon idée.

Je me sers souvent de ce blog comme sorte d’outil pédagogique, comme exemple auprès de mes enfants comme quoi il faut toujours continuer ce que l’on entreprend, parce que viendra un moment où cela sera payant (dans le sens de valorisant, évidemment). Il y a régulièrement des périodes difficiles où l’on a envie de tout arrêter, mais il faut persévérer et croire en soi. Qu’il s’agisse de référencer des arbres géants, des plantes devant des maisons, des toboggans, des bâtiments ou des devantures, on continue à son rythme et quand on regarde derrière soi on ne peut qu’être fier du chemin parcouru.