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musiques/vie quotidienne

‘Darkest night will end, Sun will rise’

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Gros plan fleur
Gros plan fleur
Gros plan medaka
Gros plan medaka

Nous avons acheté il y a quelques années à Léo un petit Coolpix, mais il préfère de loin mon encombrant Nikon D5000. Il m’explique que son appareil est compact et pratique, mais que le fait de simplement appuyer sur le déclencheur ne suffit pas à donner la sensation de prendre de vraies photos, qu’il n’offre pas assez de liberté dans les réglages, que les flous ne donnent rien. Mince alors ! Je ne me souviens pas avoir eu d’appareil photo à son âge … Bref.

Le week-end il prend donc parfois avec mon consentement mon appareil photo et disparaît dans le jardin. Apres m’être à mon tour baladé appareil à la main quelques jours plus tard j’ai ainsi parfois le droit à quelques surprises quand je transfère le contenu de la carte mémoire sur l’ordinateur. Apparaissent de temps à autre, entre gros plans et flous artistiques ce que l’on pourrait appeler des photos miracles. Quand je lui demande des explications concernant la dernière photo de la série ci-dessus, Léo m’explique que non il n’a pas été secrètement se balader en bord de mer, mais qu’il a obtenu cet effet en faisant coulisser rapidement la porte d’entrée sur un temps de pose conséquent. Le scintillement obtenu provient de la lumière du soleil reflétée sur les carreaux, la grille devant les carreaux donnant à la photo cet effet strié.

んoon Freeway pochette d'album
んoon – Freeway

Le groupe んoon (ふーん, HOON en anglais, prononcé [huːn]) a attiré mon attention avec son très beau titre Tokyo Family Restaurant. Peut-être était-ce parce que j’étais alors dans le train au retour du travail, le paysage du bord de mer défilant par une belle journée ensoleillée se déroulant sous mes yeux. Les tambours, la voix chaleureuse et posée, le son de harpe, inhabituel et exotique m’ont immédiatement donné l’impression d’être en vacances. Peut-être ce bijou serait-il passé inaperçu si je l’avais écouté un lundi matin sous la pluie ?

J’ai donc voulu en savoir plus. J’hésite souvent à propos de la manière d’aborder un artiste ou un groupe sorti de nulle part. Commencer par le début d’une carrière permet d’observer son évolution au risque de parfois d’être gavé ou déçu en cours de route si les albums se ressemblent trop ou partent dans une direction qui ne me convient pas. Ecouter l’album le plus récent permet d’effectuer le parcours dans le sens inverse. C’est un peu moins risqué car en cas de mauvaise surprise il suffit de revenir sur ses pas.

Persuadé d’avoir trouvé un groupe prometteur, je décide cette fois de commencer par le commencement, à savoir leur premier EP, Freeway, sorti en février 2018, sur lequel l’on peut retrouver Tokyo Family Restaurant. Le premier titre, Amber, est assez caractéristique de l’album dans son ensemble et constitue une belle entrée en matière. J’aime beaucoup le riff à la harpe (si le terme existe) au début du titre Freeway qui lui donne une sonorité particulière. L’ambiance du titre et de l’album a des accents de jazz, c’est léger et rafraîchissant, mais également très dynamique dans le sens que l’on a pas l’impression qu’il s’agit d’un album studio. Le titre suivant, Dill, commence lui aussi tout en douceur. La chanson mêle texte en anglais et en japonais, le rythme régulier des divers instruments donnent l’impression d’entendre la pluie dont il est question dans le texte, et soudain tout s’arrête, comme si la pluie avait cessé de tomber. Tragedy est peut-être le titre que j’aime le moins, car le moins personnel, ou disons le moins saisissant, la voix est un peu trop présente par rapport aux instruments. Pour ‘rattraper’ le tout et finir en beauté, Tokyo Family Restaurant vient clore cette belle escapade …

aviation/balades au Japon/Nagoya/musiques/daydreamin'

‘Breath and stop’ – Osu → Tsuruma Koen

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Kanayama Building
Nagoya highw
Nagoya highway
Tsuruma Parc
Tsuruma

Quel soulagement lorsque le temps se fait plus clément, que je peux enfin me rendre au travail sans avoir à enfiler bonnet, gants et cinq couches de vêtements. Aujourd’hui il fait presque 20 degrés, je suis dehors en T-shirt pour la première fois de l’année.

Les photos ci-dessus ont été prises il y a quelques jours lors d’une balade entre Osu 大須 et le Parc Tsuruma 鶴舞公園. J’écoute en marchant l’album ‘Help Ever Hurt Never’ de Fujii Kaze. La voix plutôt grave pour un chanteur masculin japonais donne une certaine chaleur suave aux chansons les plus lentes qui convient bien à la saison. Ce n’est pas un album que j’irai écouter en boucle mais il convient parfaitement à une écoute distraite, en conduisant par exemple. Cela dit j’aime particulièrement le titre Toku ni nai (特にない) et sa boucle d’accords de piano et le rythme low-fi qui claque qui me fait penser à des débuts de morceaux du regretté Nujabes. On pourrait croire la boucle samplée mais elle est vraisemblablement jouée pour de vrai, quoique filtrée. Dans l’ensemble l’album est agréable à écouter, mais je pense que ses talents au piano auraient pu être un peu plus mis en avant. Je me répète mais j’avais vraiment été impressionné par sa prestation au Kohaku l’année dernière et cette video sur YouTube où il enchaîne sur un synthé une cinquantaine de titres en tout genres qui lui passent par la tête, en pyjama, parfois affalé par terre, sans la moindre partition ni rien me laisse, pour rester poli, sur le derrière. J’aimerai tant que dans une avenir proche il délaisse cette pop agréable mais conventionnelle et se déchaîne, découvre les possibilités infinies qu’offrent ne serait-ce qu’un minuscule Micro KORG, se laisse aller et chante tout en maltraitant ses machines comme le font Jamie Lidell, Louis Cole ou encore Marc Rebillet. ( Il devrait d’ailleurs bien s’entendre avec ce dernier, qui fait régulièrement des streams live en peignoir de bain). Pour cela il faudrait qu’il cesse de jouer sur son côté beau-gosse et je ne suis pas certain que ses fans du moment suivent une voie davantage rivée vers l’électronique. A suivre donc …

Comme souvent je marche au hasard, sans véritable objectif. Le seul fait d’être au dehors sous le soleil est un plaisir en soi. Puisque je suis dans le coin je pense me rendre au magasin de vieux livres Daigakudo, mais une pancarte m’apprend qu’il a fermé ses portes il y a quelques mois. Cela m’attriste car on pouvait y trouver de nombreux ouvrages concernant l’histoire de l’aviation japonaise, j’y avais notamment trouvé le second volume de l’Encyclopédie de l’histoire de l’aviation japonaise sous l’ère Showa (日本航空史 昭和前期編・昭和戦後編) pour 3.000 malheureux yens alors que neuf celui-ci vaut 15.500Yens, et je comptais bien, au détour d’une promenade, comme aujourd’hui par exemple, y trouver le premier volume traitant de la période d’avant-guerre. Ce genre de trouvailles est toujours agréable, un peu comme croiser au coin d’une rue un ami de longue date que l’on n’avait pas vu depuis longtemps. Je me ressaisis, peut-être tomberais-je dessus au quartier des vieux livres à Jimbôchô, Tokyo, cela me ferait même une excellente excuse pour m’y rendre.

Je m’assois volontairement en plein soleil dans l’herbe du Parc Tsuruma. D’ici deux semaines l’endroit sera noir de monde durant la saison des hanami, selon que l’état d’urgence sera levé ou non d’ici la fin de la semaine. J’y lis les quinze dernières pages de l’ouvrage intitule ‘Niji no Tsubasa‘ d’Akira Yoshimura 「虹の翼」吉村 昭, pavé de plus de 500 pages retraçant la vie de Chuhachi Ninomiya (二宮忠八), pionnier de l’aviation japonaise vers la fin du XIXème siècle. Cela fait 6 mois que je le traîne avec moi, la méticulosité presque maladive de l’auteur et les digressions parfois qu’en lointain rapport avec le sujet principal en font un ouvrage plutôt indigeste, mais donnent une image précise de l’enthousiasme de Ninomiya pour les objets volants et des difficultés rencontrées lors de son parcours. Je suis à la fois soulagé d’en avoir fini et perplexe : Que lire ensuite ? Et pourquoi donc suis-je incapable de faire une pause ?

architecture/balades au Japon/Aichi/musiques

Le bruit (et la fureur) – Okazaki, Aichi

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C’est volontairement que je choisis dans la liste proposée un lieu de vaccination différent des fois précédentes pour la troisième dose du vaccin. Il me faut me rendre à Okazaki, mais tant qu’à faire autant en profiter pour passer par la gare de Higashi Okazaki (東岡崎), cela me donnera une excuse pour flâner une nouvelle fois dans le coin où j’ai résidé lors de mon premier séjour au Japon, mais aussi jeter un oeil sur le centre commercial OTO Riverside Terrace. L’hôpital est situé aux abords de la ville voisine Toyota, une fois à la gare il me faut encore faire 30 minutes de trajet en bus. Alors que ce périple me prend au total deux heures en utilisant les transports en commun il me faudrait 30 minutes de chez moi en empruntant l’autoroute, mais cette véritable excursion ne me dérange pas. Je vais pouvoir bouquiner dans le train et au lieu d’avoir à conduire et me concentrer sur la route, pouvoir contempler le paysage en écoutant quelque musique soigneusement choisie au préalable. Peut-être aurais-je été plus réticent à prendre mon temps si depuis quelques jours la chanson Hunnybee, du groupe Unknown Mortal Orchestra, ne tournait pas en boucle sur mon iPad, et le clip, invitation au paysage sur mon PC. Rêvasser, bouquiner, écouter de la musique en voyageant … c’est pourtant si simple !

Je suis plutôt déçu par le site dans son ensemble et content de ne pas être venu exprès, comme je l’avais à un moment envisagé. L’OTO Riverside Terrace tient son nom d’un concept : Se situant au bord de la rivière Oto (乙川), sur l’ensemble du site s’écoule du son (oto , en japonais), en l’occurence du jazz, Okazaki s’étant autoproclamée ‘ville du jazz’ depuis qu’elle accueille le Okazaki Jazz Street Festival chaque année en novembre. Agrémenté de quelques restaurants, le tout est censé baigner dans le raffinement et l’élégance, mais l’hôtel situé derrière impose inutilement son ombre immense sur la majeure partie du bâtiment. Il y fait froid et les terrasses sont vides. Midi approche et je commence à avoir faim. Les terrasses à l’étage, au soleil celles-ci, ne sont accessibles qu’aux clients des cinq ou six restaurants mais je ne trouve pas le courage d’y entrer seul. Mon désespoir atteint son comble quand j’aperçois la pancarte ‘Itarian Restaurant’. Je crois tout d’abord à un mot fabriqué à partir des mots ‘italian’ et ‘vegetarian’, mais apparemment ce n’est pas le cas. Peut-être suis-je tatillon, mais tout ici a-t-il donc été pensé n’importe comment ?

Je rôde autour de la gare mais ne trouve que des izakaya ouverts le soir, pas même le moindre fast-food ! Au bout de quinze minutes de marche hasardeuse je tombe sur un restaurant appelé Oka (丘). Comme j’en parlais dans un billet précédent, je n’entre d’habitude jamais dans ce genre d’établissements ‘mystérieux’, mais le temps me manque et je n’ai pas trop le choix. Je ne le saurai que plus tard via les commentaires sur internet mais ce petit kissaten a un certaine renommée dans la région pour sa décoration colorée et chaotique. J’ai à la fois l’impression d’être dans un vaisseau spatial futuriste et de retour à l’ère Showa. La gérante, une dame dans la soixantaine, est très aimable et m’offre même un petit morceau de gâteau. Au lieu de perdre mon temps au Riverside, j’aurai mieux fait de prendre mon temps dans cette faille spatio-temporelle …

J’ai trop peur de rater mon arrêt de bus pour me risquer à écouter de la musique. Le chauffeur, de sa voix nasillarde, annonce à l’avance la moindre manoeuvre de son véhicule, le paysage n’a rien de vraiment dépaysant mais il est agréable de juste se laisser bercer par les mouvements du bus. Apres avoir été re-re-vacciné j’écoute lors du trajet retour Friends That Break Your Heart de James Blake. Je n’ai qu’un très vague souvenir de l’album précédent, Assume Form (2019), mais j’avais bien aimé l’EP Before (2020), un peu plus rythmé et frais, presque dansant. Je m’attendais dans ce nouvel album à quelque chose dans la même veine, mais au final, quoique l’album passe très bien dans son ensemble, aucun titre en particulier n’a attiré mon attention. Peut-être n’étais-je pas tout simplement pas d’humeur, mais en y réfléchissant bien, je ne vois pas ce qui pourrait convenir au calvaire des effets secondaires qui s’annoncent le lendemain.

balades au Japon/Nagoya/musiques

साँस लो (Saans Lo) – Nagoya Port, Aichi pref.

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Nagoya Port building & bridge
Nagoya Port building & bridge
Nagoya Port building oiseaux

Les photos ci-dessus ont été prises au port de Nagoya, au même endroit que le billet précédent, mais il y a un an de cela, à une semaine près. Je savais avoir des photos non utilisées du port dans ma photothèque mais j’avais raté l’occasion de les publier l’année passée, la douce lumière des fins d’après-midi d’hiver est trop particulière pour qu’elles soient utilisées au fur et à mesure que l’on avance dans l’année.

Nous avions visité le Nagoya Maritime Museum situé aux étages inférieurs du Nagoya Port Garden Pier, le bâtiment à la forme particulière que l’on aperçoit sur la première photo.  Nous étions alors montés au dernier étage, d’où l’on a une belle vue d’ensemble sur le port et ses environs – Centrair est trop éloigné pour être aperçu.

Les enfants ont chacun leur petit Coolpix Nikon qu’ils trimballent avec eux quand nous partons en balade. La plupart du temps, quand ils me montrent fièrement leurs photos il est toujours amusant de constater qu’ils voient les choses tout à fait différemment, s’attardent sur l’un ou l’autre détail auquel je n’aurai jamais prêté attention. Cette fois-ci néanmoins, les nombreuses mouettes attroupées le long du quai, à l’endroit exact ou accostera le Taisei Maru un an plus tard semble faire l’unanimité en tant que sujet photographique.

J’écris ces lignes en écoutant le sublime album ‘Culture Prince’ de la chanteuse pakistanaise résidant à New York Arooj Aftab. Ses chansons dans une langue qui m’est inconnue me font voyager. J’écoute en boucle Saans Lo, le plus beau titre de l’album. Je ferme les yeux et j’ai l’impression d’être à bord d’un voilier longeant les rives de quelque majestueux pays sableux lointain. Les petites touches électroniques me font penser au scintillement des rayons du soleil sur l’eau, la voix douce d’Arooj au lents roulement des vagues au léger vent marin. Je ressens à son écoute à la fois quelque chose de triste et mélancolique, mais de très lumineux et positif à la fois. Une discographie à décortiquer de plus.

balades au Japon/Nagoya/musiques/promenades/daydreamin'

‘How to drive in snow safely’ – Nagoya, Minato-ku

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Nagoya Minato-ku banc neige
Nagoya Minato-ku club de golf
Nagoya Minato-ku neige
Nagoya Minato-ku canal Nakagawa
Nagoya Minato-ku voiture abandonnée

Ce matin il a neigé jusqu’aux alentours de dix heures, puis peu avant midi le soleil a enfin percé. Il fait un froid glacial à l’intérieur de la maison, je profite de cette éclaircie pour sortir prendre l’air et presque me réchauffer à l’extérieur. Je me balade autour du Lalaport NAGOYA Minato AQULS à Minato-ku. En dehors du centre commercial il n’y a que des quartiers résidentiels et des hangars appartenant à des entreprises de logistique, je pense dans un premier temps marcher jusqu’au canal Nakagawa qui remonte vers le port de Nagoya.

J’ai dans les oreilles l’album éponyme de Sapphire Slows, productrice et DJ résidant à Tokyo. J’ai découvert cette artiste la semaine dernière et je suis depuis en train de passer en revue sa discographie. Par rapport à son premier et très alléchant EP ‘True Breath’ (2011) qui comportait des parties rythmées presque dansantes, cet album est plus conceptuel et moins évident à cerner, mais il se peut que se soit tout simplement le froid qui me donne cette impression. Si la voix de la chanteuse est beaucoup plus présente que sur l’EP, elle semble ne constituer qu’une nappe sonore comme si s’agissait d’un instrument comme un autre. Ce n’est qu’en y prêtant vraiment l’oreille que l’on se rend compte qu’elle chante certaines parties en anglais. J’ai l’impression d’écouter ce qui pourrait être de l’electronic shoegaze, (si c’est un terme qui existe) et à vrai dire c’est quelque chose de nouveau et de surcroit plutôt agréable dans la mesure ou en musique électronique le texte n’apporte la plupart du temps pas grand chose aux chansons et me sort plus facilement de mes rêveries – il n’y a guère que le génial Louis Cole et ses textes auto-dérisoires qui m’amusent beaucoup.

Je traverse le canal, remonte vers le port puis longe la Kokudō Ichi-gō pour repasser de l’autre versant, puis revient vers mon point de départ, formant un carré d’un kilomètre de côté. Tout au long de ma promenade il reste par-ci par-là d’étroites parcelles de neige que le soleil n’atteindra probablement pas avant que la nuit tombe. Au coin d’une rue je suis très intrigué par cette voiture recouverte de neige apparement abandonnée au beau milieu d’un terrain assez grand pour y construire une maison. Il me parait impossible de garer une voiture de sport avec des herbes si hautes alentours, mais leur hauteur porte à croire qu’elle est là depuis un bon bout de temps. A moins qu’elle soit tombée ce matin avec la neige ? Nagoya me propose un nouvel endroit où revenir dans quelques temps …

musiques/vie quotidienne

Kohaku 2021 & meilleurs voeux !

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Je suis miraculeusement en congé les deux premiers jours de l’année, c’est donc en famille que nous regardons le Kohaku à la télé pour le réveillon de fin d’année. Comparé aux années précédentes j’étais un peu plus au fait des tubes de l’année, la salle de sport où je me rends de manière régulière diffusant de la j-pop que j’écoute distraitement. Nous prenons le train en route et constatons rapidement que depuis le départ du groupe Arashi il y exactement un an, les groupes Johnny’s (les groupes de l’agence Johnny’s & Associates, agence artistique spécialisée dans la représentation et la production d’idoles japonaises mâles, et auquel Arashi appartenait) abondent cette année et que ce soit au niveau musical, du chant ou de la danse, le niveau est très médiocre.

Il y a néanmoins quelques bonnes surprises : ’Inochi ni kirawateru’ (命に嫌われている)interprété par mafumafu, un artiste dit utaite, c’est à dire un chanteur faisant des reprises de chansons sur NicoNico (équivalent de YouTube version japonaise) mais publiant également ses albums originaux. Le phénomène utaite semble prendre de l’ampleur, j’en ai pris vraiment connaissance le mois dernier lorsque le concours JAPAN UTAITE GP a eu lieu à l’aéroport.

Perfume faisant partie des premiers groupes que j’ai découvert en écoutant la musique japonaise, malgré des hauts et des bas dans la qualité de leurs titres je suis toujours content de les voir apparaitre dans les émissions musicales. Cette année leur performance sur leur seul titre sorti cette année, ‘Polygon Wave’, n’avait rien d’exceptionnelle, mais la chanson en elle-même est toujours mieux que ‘Time Warp’ de l’année précédente. J’y aime beaucoup la ligne de basse au synthétiseur qui structure la chanson, je suis à peu près certain d’avoir entendu exactement la même basse dans un morceau du Capsule, mais n’arrive pas à me souvenir laquelle. En écoutant Polygon Wave plusieurs fois je me dis que la voix du chanteur de Sakanaction Ichiro Yamaguchi collerait bien dessus et qu’il y aurait moyen de faire quelques mash-ups interéssants avec les titres orientés électro des deux groupes. C’est sans doute le fait que dans l’émission Sugar sugar (シュガー&シュガー) du mois dernier Yamaguchi ait interviewé ses trois membres qui a fait germer cette idée dans ma tête, mais en y réfléchissant bien ils appartiennent à des maisons de disque différentes, une collaboration semble peu probable.

J’avais bien aimé le titre ‘Toku ni nai‘ (特にない) de Kaze Fujii (藤井風), entendu par hasard dans mes recommandations sur Last.fm il y a quelques mois, mais n’avais pas pris le temps d’aller plus loin dans l’écoute des autres chansons. J’aurai préfère qu’il joue un titre ayant un peu plus de personnalité que le titre interprété lors du Kohaku, (kirari, きらり)mais l’aisance presque insolante avec laquelle il joue du piano fait rêver alors que nous peinons à motiver les garçons à continuer de continuer à dompter ce bel instrument.

Après l’incroyable performance de ‘Ryokusake‘ (緑酒) par Tokyo Jihen qui finit inondé sous une pluie de confettis, mon coup de coeur va à ‘W no Higeki‘ (‘W’s tragedy’) de l’actrice et chanteuse Hiroko Yakushimaru (薬師丸ひろ子). Il s’agit en fait d’une chanson sortie en 1984 en tant que chanson-titre du film du même nom, et dans lequel Yakushimaru interprété le rôle principal. J’ai toujours un faible pour les versions symphoniques et celle-ci était mémorable, le refrain m’est resté dans la tête pendant plusieurs jours.

Une partie des interprétations ont lieu dans le hall principal du Tokyo International Forum. L’éclairage est somptueux, et je me demande si en rodant autour du bâtiment on peut voir les artistes de l’extérieur. Je regrette de ne pas avoir pris le temps d’y faire un tour lors de mon dernier passage à la capitale alors que j’étais passé devant.

Le passage vers la nouvelle année se fait en regardant ‘Yuku toshi kuru toshi’, l’émission diffusée en direct des lieux célèbres du Japon. Je jubile en y voyant apparaitre l’Aéroport International de Tokyo (Haneda), le hangar de maintenance d’ANA et son Airbus 787 avec son capot moteur ouvert ainsi qu’un avion de Japan Airlines en plein chargement de cargaison dans sa soute. Dans la séquence suivante le temple Zenkoji à Nagano est de toute beauté sous la neige. Je n’y suis allé qu’une fois en début d’été alors que Léo était tout petit, il me plairait d’y aller en plein hiver mais l’accès y est difficile et éprouvant. Nous sommes ensuite très étonnés de voir apparaître à l’écran la ville d’Hekinan où nous nous rendons de temps à autre. Sans méchanceté aucune, à part le sympathique petit parc d’attraction Akashi Park et son parcours de karting dont les enfants ne se lassent jamais, il n’y a pas grand chose à y visiter dans cette ville industrielle. On nous présente le gérant d’un skate-parc ouvert 24h/24, suite au succès des skateurs japonais aux Jeux Olympiques, il y a un boom du skate au Japon. Cela me rappelle que les Jeux Olympiques ont lieu dans un mois à Pékin, et me rend un peu triste de me rendre compte que cela me laisse pour le moins indifférent.

musiques/promenades/daydreamin'/Nagoya

‘I’m 36 degrees’ – Kanayama, Nagoya.

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Je me balade autour de la gare de Kanayama en cette belle journée de mi-novembre. S’il est désormais impératif de sortir son manteau le matin, à midi il fait assez chaud pour encore pouvoir être en T-shirt, à condition d’éviter de marcher à l’ombre des bâtiments alentours. J’ai dans les oreilles le dernier album de Nightmares on Wax, Shout Out ! To Freedom‘. Aucun morceau en particulier ne s’en dégage à part le 4ème titre ‘Wikid Satellites‘ que je me souviens avoir entendu dans Bandcamp Weekly. Suffisamment stimulant pour ne pas être ennuyeux sans pour autant être intrusif et me sortir de mes pensées. Je ressens une sorte de bien-être à me laisser bercer par ces boucles sur lesquelles se posent basses grasses, cuivres et autres prestations vocales, quelque part entre les derniers albums de Flying Lotus aux connotations jazz plus prononcées et les titres up-tempo chantés de Teebs. Avec l’arrivée du catalogue du label Warp sur Bandcamp j’ai eu le plaisir d’écouter les premiers albums de NoW et je m’étais dit que l’on pourrait les mélanger à des morceaux plus récents sans ressentir la moindre sensation désagréable.

Je marche au hasard, m’engouffrant dans une rue quand quelque chose y attire mon oeil. En vitrine du Tokai Polytechnic College Kanayama je contemple l’oeuvre de string art de la première photo. Sur une grille de clous fixés sur une planche est enroulé un (?) morceau de ficelle agencé de manière à former ce qui me semble être le Pont de Brooklyn à New York, ce qui est amusant puisque je n’y ai jamais mis les pieds. Peut-être est-ce à force de l’apercevoir dans les vlogs de Casey Neistat quand il se rend à l’aéroport en taxi, ou bien encore sur les posters encadrés dans les magasins de déco que j’en ai fini par en retenir les formes.

L’automne s’installe, les feuilles prennent des couleurs, je vais bientôt pouvoir publier sur le blog des billets à propos du koyo, si le temps me permet de me balader. Je traverse en levant la tête un petit parc. Au milieu des feuilles jaunies, pris en contre-plongée les immeubles alentours me semblent comme pris par les flemmes. Autour de la gare les rues sont vallonnées, je ne peux m’empêcher de prendre une photo à-la-ka.nai de cette porte de derrière et son trottoir en biais. Je suis amusé de constater que la plupart des plantes, et surtout l’espèce de petit palmier dans son pot blanc pousse perpendiculairement au trottoir et non tout droit vers le ciel. Comme si mon oeil n’allait par la suite plus que se focaliser sur tout ce qui pousse ou est construit en inclinaison, je remarque cet arbre qui part de travers et cette entrée d’autoroute qui barre la vue des passants au feu rouge.

Je regarde une nouvelle fois mes photos et constate qu’elles auraient pu être prises à peu près dans n’importe quelle ville du monde, comme si j’étais incapable de cerner les particularités de ce beau pays. Il semble être vivement temps de quitter la ville et me changer les idées.

musiques/sport/vie quotidienne

‘Je n’fais rien, je m’repose …’

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Comme pour nous punir de trop nous être plaints de l’étouffant chaleur du début du mois d’août, nous voilà récompensés par une dizaine de jours de pluie d’affilée au milieu du mois, là où il fait normalement le plus chaud et que se baigner dans l’eau glaciale de quelque rivière en montagne est le plus agréable. Nos vacances tombent à l’eau, si l’on peut dire. Déjà peu enclin à lutter, j’ai volontairement mis mon cerveau en veille, me suis adonné un mois durant à un doux fareniente aux limites du laisser-aller. C’est ensuite ma deuxième dose du vaccin Moderna qui m’a mis sur les rotules pendant deux jours. Un peu de fièvre, mal au coeur, courbatures diverses et un sérieux mal de crâne, le tout accompagné d’une extrême fatigue.

J’ai réussi à me rétablir à temps pour la retransmission en direct sur Youtube du Fuji Rock Festival qui a eu lieu du 20 au 22 août. Si l’année dernière les organisateurs s’étaient ‘contentés’ d’y diffuser les meilleurs passages sur scène d’une cinquantaine d’artistes depuis la création du festival en 1997, cette année Youtube annonçait un direct en bonne et due forme attribuant une chaîne à chacune des trois scènes principales. Alors que de par le passé le festival a accueilli des artistes de renommée internationale tels que The Cure, Bjork, Kenrick Lamar, Aphex Twin, Sigur Rós, Muse ou bien encore les Chemical Brothers (dont l’enregistrement en 2011 donnera le somptueux double album & DVD live Don’t Think ), pour les raisons que l’on connait cette année le line-up était uniquement constitué d’artistes japonais.

En raison du travail je suis un peu passé à côté des performances qui me paraissaient intéressantes. Je suis surtout déçu d’avoir raté celle du groupe AJICO, que je me faisais une joie de revoir sur scène après un blanc de 20 ans. Si après-coup je n’ai pas réussi à dénicher de vidéo convenable de ce concert j’ai tout de même eu la satisfaction de tomber sur ce live de plus de vingt minutes The LIVE-HOUSE by Johnnie Walker diffusé sur la chaîne musicale SpaceShower en juillet dernier.

Ce fut cependant un plaisir de retrouver le groupe de hip hop Tha Blue Herb sur scène le dimanche. Cela fait des années que je me regarde régulièrement leur interprétation du titre ill beatnik‘ sur cette même scène en 2000 et elle me donne à chaque fois la chair de poule. Le rappeur Ill Bostino y est comme habité, possédé, en transe. Un court accord de piano samplé en boucle monte en crescendo alors qu’il interprète son long monologue en interpellant le public, : 先は長い、深い、コトバにならないくらい … La performance du groupe cette année aura été un peu moins envoûtante, mais malgré les vingt années passées la passion est la même.

Pour bien conclure ce mois d’août, le dernier week-end a eu lieu l’Ultra Trail du Mont Blanc (UTMB), l’événement autoproclamé comme étant ‘le sommet mondial du trail’. J’étais miraculeusement en congé du vendredi au dimanche et j’ai eu tout le loisir de suivre la course principale (171km autour du Mont Blanc en parcourant 3 pays sur plus de 10.000 mètres de dénivelé positif) en direct pendant tout le long grâce au live en continu sur Youtube. Les adeptes du trail étant nombreux au Japon (le Japon a son Ultra Trail du Mont Fuji UTMJ en avril) cette année il y avait même une chaîne commentée en japonais, mais là encore on pouvait noter un flagrant manque d’enthousiasme par rapport aux français, aux américains ou aux bruyants espagnols. Pour référence ultérieure, l’édition de cette année a été remportée par le français Francois d’Haene (pour la 4ème fois) et par l’américaine Courtney Dauwalter chez les femmes (deux éditions de suite).

Si les coureurs le plus rapides finissent le parcours en un peu plus de 20 heures de course, la barrière horaire est de 46h30. Les coureurs les plus lents passent deux nuits blanches en pleine montagne, le simple fait de finir cette course est un exploit. Je suis à chaque fois particulièrement ému par les commentaires et les encouragements des speakers sur la ligne d’arrivée qui accueillent un par un les coureurs en les appelant par leur nom, les félicitant chaleureusement pour leur performance et ce quelque soit leur temps d’arrivée et même en plein milieu de la nuit. Surmonter la douleur et les coups durs, se demander pourquoi l’on s’inflige tout cela, cette bataille mentale avec soi-même … Le soulagement d’en avoir fini, les larmes de joie des coureurs me rappellent mes ‘exploits’ lors de mes marathons. A chaque fois que la semaine de l’UTMB prend fin je suis motivé comme jamais. Dés le lendemain, bien qu’épuisé par un flagrant manque de sommeil dû à l’excitation, je suis sorti courir…

architecture/musiques/Nagoya

‘Little journey’ @ Sasashima Live, Nakamura-ku, Nagoya

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C’est un à priori qui fait que je ne m’étais jusqu’à maintenant encore jamais baladé à Sasashima. En effet, l’endroit est desservi par la ligne de chemin de fer semi-privée Aonami Line, qui relie la gare de Nagoya à Kinjo-futo où se trouvent le parc d’attraction Legoland, le SCMAGLEV and Railway Park ou encore le centre d’exposition Port Messe Nagoya. Les quelques années qui suivirent mon arrivée au Japon j’empruntais une fois tous les deux ans cette ligne pour me rendre au Centre d’Immigration afin de renouveler ma carte de séjour. Alors que le trajet ne me prend maintenant que 15 minutes en voiture il me fallait à l’époque près d’une heure et demie en train, la ligne s’est vue attribuer (à tort, j’en conviens) plutôt mauvaise réputation. C’est dans le cadre d’un Nième projet de série de photos que je décide de me balader à Sasashima. Je n’ai que deux petites heures, s’il faut attendre 15 minutes pour attraper un train autant y aller à pied, l’endroit n’est après tout qu’à une station de la gare de Nagoya.

Le secteur aujourd’hui connu sous le nom de Sasashima Live est un espace de 22 hectares utilisé dés 1937 en tant que terminal pour les trains de cargaison, entièrement rasé en 2001 puis progressivement réaménagé dans le cadre d’un projet de planification urbaine. On y trouve désormais entre autres le hall de concert Zepp Nagoya (construit en 2005), le campus l’université d’Aichi (Aichi Daigaku, 2012) ou encore le siège de la chaine de télévision Chukyo TV (2015).

Il me faut un gros quart d’heure à pied pour atteindre la gare, à partir de laquelle on a très aisément accès aux divers infrastructures. Le quartier est ‘encerclé’ telle une muraille par les lignes de chemin de fer Kintetsu, JR et Meitetsu et les voies d’autoroutes, aménagé de manière très compacte sans que l’on se sente pour autant à l’étroit. Mon oeil est attiré par un bâtiment, le complexe commercial Global Gate, où la verdure semble omniprésente. Plus que les nombreux restaurants et magasins c’est l’apparition successives d’arbres et plantes au dehors, à l’intérieur et même sur sa terrasse qui guident mes pas. Le Garage Nagoya, magasin spécialisé en plantes de tout horizons, véritable jungle (ses animaux en moins), et son slogan ‘Living with plants’, me donne envie de faire la même chose à la maison.

Je passe devant le ZEPP Nagoya et aperçoit l’écriteau de la dernière photo. Peut-être au fond ne suis-je pas venu ici par hasard aujourd’hui. En effet, c’est le groupe Sakanaction qui y donne concert ce soir dans le cadre de leur tournée ‘NF Offline‘. En raison des mesures sanitaires la capacité de la salle est réduite de moitié et les tickets sont réservés aux membres du fan club, dont je ne fais pas partie, l’inscription étant payante. J’hésite depuis quelques mois à m’y inscrire mais n’arrive pas à me faire à l’idée qu’il faille être membre pour avoir le droit de participer à la loterie permettant éventuellement d’obtenir le sacro-saint billet, en sachant que j’ai toujours été malchanceux en loteries. Je franchirai peut-être le pas une fois que tout retournera à la normale ou que les concerts online ne seront plus publiés au format physique. J’avais complètement oublié la date du concert, et alors que je suis devant les portes d’entrée encore fermées de la salle, la coïncidence de ma présence ici m’intrigue. Je tourne en rond autour de la salle une dizaine de minutes, mais le miracle n’aura pas lieu. Le chanteur du groupe, Ichirô Yamaguchi, vêtu de noir comme toujours, n’apparaît pas au coin de la rue, il ne m’adresse pas la parole et nous ne prenons pas une photo ensemble. D’ailleurs, que lui dirais-je ?

Je ne me souviens plus trop ce que j’écoutais comme musique au moment de cette balade, peut-être n’écoutais-je rien, cela m’arrive dernièrement quand je découvre un endroit tout à fait nouveau. J’écris ces lignes en écoutant l’album Saskamodie de Mocky. Comme souvent depuis quelques temps, j’ai découvert cet artiste via la sélection Bandcamp Weekly (du 15 juin). Outre ses compositions personnelles Mocky a travaillé avec des artistes de scènes diverses tels Feist, Jamie Lidell, The GZA ou encore Mr. Oizo. J’aime beaucoup ce genre d’artiste jonglant avec les genres, leur musique progresse généralement au fur et à mesure de leurs carrière et c’est un plaisir de grandir avec eux, en quelque sorte. Si je n’ai pas accroche à son premier album ‘In Mesopotamia‘ (2001) avec ses parties hip hop trop chaotiques pour me paraître être sincères, Saskamodie (2009) est un album cohérent et très agréable mélangeant pop, jazz et funk. Ses productions me rappellent celles de Skinshape (que je mentionnais brièvement ici ), les paroles en moins. A la première écoute certains passages pourront sembler ennuyeux. Il pleut fréquemment et les sorties se font rares. Au dehors tout va si vite que s’ennuyer un peu de temps en temps est devenu un luxe. Une fois ce billet publié je vais m’asseoir confortablement dans mon fauteuil favori et un café à la main, (bientôt) entouré de plantes et casque sur les oreilles, je vais déguster littéralement cet album pour la troisième fois d’affilée.

architecture/musiques/Nagoya

‘J’veux pas de bouée, bateau sur la mer’ – Meieki, Nagoya

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9h30. Gare de Nagoya. J’ai une demie-heure à tuer en attendant l’ouverture des magasins, assez de temps pour trainer autour du Mode Gakuen Spiral Towers et jeter une nouvelle fois un oeil au bâtiment lui-même, mais surtout aux reflets que ses parois de verre projettent autour de lui.

J’ai la chanson ‘Kodak White‘ du rappeur français Népal dans les oreilles. Si l’album ‘2016-18‘ est bon dans son ensemble, je bloque sur ce titre et l’écoute en boucle pendant ma balade. La voix posée, les répétitions, le son aigu qui claque mis en évidence par la basse bien grasse (ou l’inverse) me fait bouger la tête en rythme sur ce flow lent et cadencé. Plus je l’écoute et plus la lente rythmique de style boîte à musique me semble parfaitement coller à cette tour. J’en contemple le sommet et l’imagine tourner sur elle même, les reflets se modifiant peu à peu comme si je me trouvais au centre d’un gigantesque kaléidoscope.