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architecture/vie quotidienne

‘Red, is (not) dead’ – Osu & Sakae, Naka-ku, Nagoya

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J’ai été assez étonné en traitant cette série prise autour d’Osu par le nombre important de photos où la couleur rouge semble sauter aux yeux. Mis à part tout ce qui touche de près ou de loin à la couleur verte, mon oeil est d’habitude attiré par les formes, les lignes ou les structures géométriques plutôt que par les couleurs. Comme par exemple sur la dernière photo où l’on peut reconnaitre le logo rouge en forme de T de la poste japonaise, celle de Naka-ku en l’occurrence, mais où c’est d’avantage la sensation de symétrie accentuée par l’arbre au milieu qui m’intéresse.

Les boîtes aux lettres au Japon sont d’une belle couleur rouge très voyante et photogénique. Pourquoi rouge d’ailleurs, je ne m’étais jamais posé la question. En voulant en savoir un peu plus je suis tombé sur une carte des couleur des boîtes aux lettres des services postaux nationaux selon les pays, j’ai été très surpris de découvrir que les boîtes aux lettres en Chine et en Egypte sont vertes. Cela ferait un excellent sujet de billet, je ne connais de la Chine que l’aéroport de Pékin et nous comptons y voyager un jour, mais quand pourrons nous donc enfin bouger librement ?

vie quotidienne

‘It’s good to see green’ (2) – Osu & Sakae, Naka-ku, Nagoya

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Je me balade au hasard entre Osu et Sakae. Soudain, au coin d’une rue se dresse majestueusement un groupe d’arbres gigantesques qui cachent facilement l’appartement de cinq ou six étages situé derrière. L’écriteau au seuil de la butte n’indique malheureusement pas de quel type d’arbres il s’agit, mais j’y apprends que je suis aux pieds d’un kofun érigé il y a plus de 1500 ans. Sous la période Edo, ce coin de verdure est en fait une partie des 600 tsubo (2,000 m²) de l’arrière-cour du temple zen Seiju-in. Le temple sera par la suite détruit mais l’endroit conservé, et devient en 1879 le parc Namikoshi, dont il garde le nom aujourd’hui. De manière tout à fait étonnante il s’agissait manifestement du premier parc public de la ville de Nagoya. Suite à l’inauguration de l’immense parc Tsurumai en 1910, l’endroit se voit peu à peu déserté par ses visiteurs et entouré d’immeubles pour prendre sa forme actuelle.

Une fois rentré je cherche un peu sur internet et y trouve de vieilles photos du parc. Les histoires de châteaux féodaux, temples et autres sanctuaires m’intéressent et j’en ai visité quelques uns avec grand intérêt en m’imaginant batailles engagées et moines affairés trottinant dans les allées, mais j’ai été moi-même étonné par l’émotion ressentie à la vue de ces photos. 

Je ne sais pas si c’est spécifique à la ville de Nagoya, mais les parcs, les petits squares et les rangées d’arbres le long des avenues y sont omniprésents où que l’on aille. Je me retrouve souvent sans m’en rendre compte en train de les photographier, cela en devient un thème récurrent.  

vie quotidienne

‘Qui n’a jamais rêvé, de mener la vie d’artiste?’ @ Narumi-chô, Midori-ku, Nagoya.

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L’histoire se répète chaque été : l’inspiration ne vient pas. Les jours passent, je rédige maladroitement trois lignes d’un billet pour les supprimer immédiatement. Je ne prends même pas la peine de m’encombrer du moindre appareil, je sais très bien qu’aucune photo ne me satisfera. Comme je n’ai ni date limite, ni contrat, ni promesse à tenir envers quiconque, j’attends. J’attends que l’inspiration revienne et songe aux artistes, aux vrais, à ceux qui vivent de leur talent et pour qui pareille période est sans doute insoutenable. Je me sentirai bien incapable de resister à la pression d’avoir à sortir un nouvel album ou un nouveau roman après une premiere oeuvre acclamée par les médias et le public …  

Après un mois d’août très contre-productif, j’ai profité de deux heures à tuer pour me balader à Narumi-chô, au sud-est de Nagoya, et voir où j’en étais. L’endroit est vallonné et offre pourtant de belles vues d’ensemble, il m’avait aussi semblé y voir des bâtiments interessants lors de mes passages en voiture, mais après une heure à marcher au hasard je ne trouve aucun thème, ne vois pas comment relier ces photos de manière pertinente. Peut-être est-ce la faute au temps morose et moite, à la fatigue accumulée ou bien encore une erreur de sélection musicale.

J’écoute en effet l’album ‘Green Anthology’ de Miroque , sorti en 2008 et que je n’avais pas écouté depuis 6 ans si j’en crois mes stats last.fm. J’aime beaucoup l’idée d’écouter un album délaissé pendant si longtemps. Les goûts et les sensations changent, il sonne parfois différemment, se bonifie avec l’âge. Miroque, artiste japonaise qui décrit sa musique comme étant de la ‘girly, fantastical forestronica‘, semble avoir disparue de la scène électronica depuis 2010 et son label, Cacha*mai, ne plus exister à ce jour. Green Anthology dans son intégralité est d’une suffocante lenteur et trop glacial et redondant pour un album qui se veut être une ode à la nature.

Si au bout de quelques morceaux je ressens un certain agacement, je ne saurai pas expliquer si c’est mon manque d’inspiration qui m’aura pourri le disque, ou bien la musique inadéquate qui m’aura donné la flemme. Je prendrai ma revenge un jour.

écriture/livres/vie quotidienne

‘I didn’t wanna self destruct…’ @ Nagoya Minato-ku

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Le choc ressenti lorsque je suis retourné à Paris après plusieurs années au Japon en empruntant le RER B partant de l’aéroport Charles de Gaulle. Au fur et à mesure que l’on s’approche du centre de la capitale les graffitis sont de plus en plus nombreux et agressifs, plus le moindre espace vide. Je me souviens m’être demandé comment Michel Butor (※) aurait 50 ans plus tard décrit cette vue dans une version moderne de ‘la modification‘ que je venais de lire à l’époque, et quelle est la première impression qu’elle procure aux touristes, et particulièrement aux japonais alors que l’art du graffiti est quasiment inexistant au Japon, ou du moins à Nagoya.

Les personnages que l’on trouve parfois dessinés sur les pans de murs sont trop maladroits et mignons pour être considérés comme étant des graffiti. J’ai même du mal à imaginer qu’ils aient pu être dessinés par un adulte ou même un adolescent.

Les photos ci-dessus ont été prises dans Minato-ku, au même endroit que cette série-ci. J’aime le côté étroit et bordélique mais malgré tout propret de ce quartier où destruction est synonyme de renouvellement. Une simple modification, en somme.

 

 

(※) En bas de page de ce lien on pourra lire en ligne les 20 premières pages de ‘la modification’. Je n’aime d’habitude pas particulièrement les longues phrases descriptives, mais ici, la précision, le détail, le réalisme des descriptions donnent le sentiment d’être au centre du roman, dans ce wagon quittant Paris. J’en feuillette régulièrement quelques pages au hasard pour me souvenir à quel point écrire peut être beau quand on s’y applique.

musiques/vie quotidienne

‘Murakami would have told you so …’ @ Nagoya Minato-ku

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Avec la reprise progressive des activités extra-scolaires des enfants, j’ai désormais une heure à tuer à droite à gauche. Je me balade dans Minami-ku à Nagoya, près de la gare d’Oe. Dans le quartier chaque bloc de maison a son usine bruyante tournant à plein régime, en semaine cela sent la graisse et l’huile à plein nez. En ce dimanche tranquille et ensoleillé je décide de suivre la mystérieuse ligne de chemin de fer Nagoya Rinkai. Comme celle-ci n’apparait sur aucune carte je suppose qu’elle sert à transporter des cargaisons, mais je crois ne jamais avoir vu y circuler quoique ce soit et suis bien incapable de dire si elle est encore utilisée ou non. La voie surélevée en longue ligne droite traverse le sud de la ville d’est en ouest de sorte qu’on passe forcément en dessous lorsque l’on se dirige vers le centre de Nagoya, mais personne ne semble en savoir davantage.

J’ai ‘Yeah Ghost‘, quatrième album du groupe Zero 7 dans les oreilles. Mettre des écouteurs me permet d’être dans ma bulle, mais aussi d’éviter que l’on m’adresse trop facilement la parole. En écoutant récemment la compilation Nova Tunes 1.4 je suis retombé sur leur agréable ‘Throw it all away‘. En passant en revue leur discographie je me suis rendu compte que je n’en connaissais vraiment que ‘The Garden‘, certainement leur album le plus connu. ‘Yeah Ghost‘ est l’album suivant et le dernier en date.

En dehors de la douzaine d’arbres et des trois bancs en plastique qui sont disposés dans les petits squares aménagés par-ci par-là, fleurs et plantes poussent où elles le peuvent. De jolies fleurs violettes côtoient cannes à pêche et vélos démembrés, au coin d’une rue des arbres gigantesques cachent une maison. Difficile de savoir si cette apparente négligence est volontaire ou non. Même les chats restent sagement sur le pas de la porte.

L’album se termine sans qu’aucun morceau en particulier n’attire mon attention. Il y a bien quelques mixtures interessantes à base d’électro dans le dernier tiers mais je ne me souviens de rien hormis ce soudain ‘Murakami would have told you so‘ au quatrième titre ‘Everything Up (Zizou)’. Peut être que ce n’était tout simplement pas l’endroit ni le moment pour apprécier cet album à sa juste valeur. ‘Yeah Ghost‘ … A réécouter lors d’une balade en voiture en soirée toutes fenêtres ouvertes, ou en marchant sereinement au retour du travail.

vie quotidienne

‘Maji de ?’ (2) – doing instead of thinking

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Ces photos datent d’une semaine voire plus, mais à l’aéroport rien n’a vraiment changé depuis. Il faut dire que dans le train ce ne sont pas les voyageurs avec leurs encombrantes valises, mais les travailleurs et même quelques lycéens qui refont petit à petit leur apparition.

En attendant de pouvoir me balader en étant serein à Nagoya ce sont mes doigts maladroits que je bouge. Qu’il s’agisse d’assembler les avions en papier ANA ou les puzzle 3D Daiso à 100 Yens autour du thème de l’espace et de l’aviation, de coller ou découper photos et articles, de trier puis déchirer ou ranger tout ce superflu qui encombre chaque pièce, passer la journée à s’occuper autrement que la tête dans un livre ou devant un écran me permet de me changer les idées.

vie quotidienne

‘Maji de ?’ (1) – ‘This is an announcement concerning …’

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Avant de prendre le service je me balade dans l’aéroport à la recherche de preuves. Car dans quelques années je suis persuadé que les nouvelles recrues ne me croiront pas quand je leur affirmerai qu’il fut une période pendant laquelle l’aéroport était désert du matin au soir, qu’il n’y avait plus un seul vol international pendant deux mois et que comme la plupart des employés étaient priés de rester chez eux, bureaux, magasins et comptoirs étaient fermés. – ‘Sérieux ?’

Il n’y a plus personne là où les gens sont censés se rencontrer, s’embrasser, se faire l’accolade ou encore se dire au revoir ou adieu en faisant de grands gestes ou parfois en larmes. D’habitude on peut entendre les rires, les gros chagrins et les colères des enfants, les engueulades des couples, les cris de désespoir de ceux qui viennent de rater leur avion ou encore de la musique lors des événements. Depuis ce qui me semble maintenant une éternité, le silence est brisé toutes les trente minutes par ma voix trop grave qui répète aux voyageurs courageux (ou imprudents) qu’il faut se laver les mains et respecter les distances de sécurité. A force de l’entendre j’en rêve la nuit.

vie du blog/vie quotidienne

‘It’s my way, or the high-way’ (2020)

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Il me semblait bien avoir déjà posté au sujet de ces voies d’autoroutes sur ce blog. C’était il y a de cela presque dix ans déjà. Si une partie des photos de l’époque sont inévitablement identiques à celles prises dans cette série, je suis tout de même rassuré de constater qu’il y a un brin d’amélioration dans mes prises de vues. Il y a beaucoup trop de cafouillage et de désordre pour prétendre ne serait-ce qu’approcher des photos de Levers qui sont bien plus minimalistes (dans The Modern World 7, pas exemple), mais l’exercice aura été très intéressant, il est bien possible que je le réitère de temps à autre.

Cette seconde série commence en vérité là où j’étais supposé la débuter. J’avais en effet prévu de sortir mon appareil aux abords de Nagoya Minami Junction, mais me suis en cours de route senti comme interpellé par quelque chose. Dans le billet précédent j’ai longuement hésité entre la version en noir et blanc postée et une version en couleurs de ces même photos. En leur donnant un ton froid le rendu était pourtant satisfaisant, mais quelque chose m’a poussé à poster, pour la première fois d’ailleurs, en noir et blanc.

musiques/vie quotidienne

‘Sad things have to happen …’

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Depuis ces histoires de coronavirus, nous ne nous baladons plus à travers le pays comme auparavant, mais squattons les parcs alentours les beaux après-midis ensoleillés. A vrai dire les enfants n’en semblent pas plus malheureux, ce qui me vient à me poser la question de jusqu’où faut il trainer les enfants avec soi dans ses loisirs en tant que parent. Bref. Le gouvernement a annoncé hier soir qu’à partir de lundi prochain écoles maternelles, primaires, collèges et lycées du pays seront fermés jusqu’à la rentrée scolaire en avril. Les enfants vont être à la maison pendant plus d’un mois et je ne vois pas comment nous allons les occuper.

Je ne tiens pas en place. S’il m’arrive souvent de rêvasser sur les photos d’Andreas Levers et surtout sa série ‘At Night’, je suis récemment tombé sur un podcast parlant photographie (Gate Sieben, en langue allemande) où il expliquait qu’après avoir déménagé de son village natal à Potsdam, il marchait des journées entières appareil à la main afin non seulement de prendre des photos, mais surtout mieux connaitre la ville.

Malgré le vent j’ai donc moi aussi enfourché mon vélo dans l’idée de longer l’autoroute Ise-wangan, qui relie Toyota à Yokkaichi en traversant la baie d’Ise, à la recherche de quelque chose. J’ai ‘Love in the Time of Science‘, le premier album major de la chanteuse islandaise Emiliana Torrini dans les oreilles. Bien que sorti en 1999, l’album a très bien vieilli. Je me souviens encore clairement du clip de ‘Dead Things‘, qui exprime parfaitement ce que l’on ressent à l’écoute de ce morceau phare de l’album. Outre une série de huit remix vinyles numérotés de E1 à E8 à priori introuvables, et dont je suis assez sceptique quant à leur qualité, elle a entre-temps sans faire de vagues sorti plusieurs albums dont le dernier en date est mystérieusement intitulé ‘Music To Draw To: Satellite’ produit par Kid Koala, sur lequel elle apparaît en featuring. Je semble tenir mon ‘pick-up artist of the month’, comme on dit à la radio.

architecture/vie quotidienne

Patterns, bridges, and … (Nagoya, Minato-ku)

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J’ai Burial et son ‘Tunes 2011-2019’ dans les oreilles. J’aime fréquenter un lieu qui m’est inconnu en écoutant un album pour la première fois. J’y laisse une sorte d’empreinte sonore, les morceaux marquants me remémoreront un endroit précis, ou à l’inverse un endroit me rappellera tel ou tel morceau. Tandis que les morceaux du premier des deux cd s’enchaînent, je suis content de retrouver le côte énigmatique, vaporeux et fantômatique d’Untrue, réécouté quelques jours plus tôt en guise d’apéro. J’ai également récemment relu en diagonale Blame! de Tsutomu Nihei en tombant par hasard dessus au Book-Off du coin dans sa réédition au format A4. J’avais acheté le dernier Burial il y a de cela quelques mois, il me fallait un contexte adéquat pour l’écouter et pouvoir l’apprécier. Après cette relecture, je m’étais dit qu’il serait intéressant de retrouver dans la vraie vie quelques bâtiments qui pourraient, même de très loin, faire penser aux gigantesques constructions qui parsèment l’oeuvre avec Burial en fond sonore – en plein jour, pour éviter d’être inutilement effrayé.

La compagnie de gas TOHO GAS, qui alimente en gas la région de Tokai, a rasé il y a quelques années une surface de 31 hectares pour la réaménager en ‘ville dans la ville environnementalo-consciente et économique en énergie’. En ce froid après-midi de janvier je me balade seul autour du ‘centre-ville’, le complexe commercial Lalaport NAGOYA Minato AQULS qui a ouvert quelque part fin 2018. Pour être franc je ne vois pas en quoi l’endroit diffère des autres villes-commerce qui poussent comme des champignons dans la région – Aeon Mall à Minami Odaka, Hill’s Walk à Narumi entre autre et ce rien que dans un rayon de 10 kilomètres. Les gens affluent vers les métropoles, et Nagoya s’élargit encore et encore. Comme la région sud-est de Nagoya il y a 10 ans (Odaka) puis la région nord est de Nagoya il y a 5 ans (Nagakute), c’est maintenant autour du port de Nagoya que viendront s’entasser les gens quand tout les immeubles seront élevés.

TOHO GAS semble s’être amusé à parsemer batiments, immeubles et parkings d’un motif en damier de couleur gris, brun et beige. Je suis a peu près certain de l’avoir vu dépeint sur les murs d’un énorme hangar de la firme dans la péninsule de Chita, mais dans des teints bleus et blanc. Afin d’éviter sans doute les embouteillages que provoquent toujours ce genre de complexe commerciaux, de larges routes le traversent ou font le tour de celui-ci. Le terme complexe commercial porte bien son nom. Passerelles et ponts, partent dans toutes les directions dans des inclinaisons variées comme sur la dernière photo. On monte, on descend sans trop savoir à quel étage l’on se trouve. Quand on y regarde de plus près, même les ombres semblent s’y perdre.