Katahara Onsen est une station thermale située à Gamagori, dans la baie de Mikawa, au pied du Mont Sangane. L’endroit est réputé pour son parc floral Ajisai no Sato, où fleurissent 50,000 ajisai (hortensias) de couleurs et variétés diverses. Pendant tout le mois de juin a lieu le festival des hortensias ‘ajisai matsuri’, et à cette occasion le parc est illuminé en soirée jusqu’à 21 heures.
Comme nous sommes proches de la mer il souffle une petite brise rafraîchissante, un air de musique jouée au shamisen s’écoule dans le parc, quelques couples qui passent sans doute la nuit dans l’un des somptueux hôtels alentours sont vêtus de yukata. Pour une fois j’avais pris avec moi mon trépied afin de prendre des photos, mais les enfants se faufilent trop rapidement entre les promeneurs, à force de trop jouer avec le temps de pose de mon appareil je me retrouve bientôt perdu dans la foule.
Outre les hortensias, juin est également la saison où l’on peut si l’on a de la chance contempler le vol des lucioles. Sous un pont plongé dans le noir coule une rivière qui est censée en abriter mais les conditions climatiques ne sont pas adéquates, nous n’en verrons finalement qu’une demie-douzaine. Nous nous rendons chaque année à un endroit different pour aller à la chasse aux lucioles, mais rien ne semble égaler l’émotion ressentie lors de notre balade près de Maibara, dans la préfecture de Shiga, il y a dix ans déjà.
Cela faisait un bout de temps que je n’avais pas été à l’aéroport de Komaki, situé au nord de Nagoya. J’entends parfois les gens de Nagoya se plaindre que l’aéroport international du Chubu est trop éloigné de la ville, mais pour les habitants de la péninsule de Chita, située au sud de la ville, se rendre à Komaki relève tout autant du parcours du combattant. Il faut tout d’abord se rendre en train jusqu’à la gare de Nagoya, d’où l’on prend ensuite un bus direct. La grande banlieue nord de Nagoya, (Ichinomiya, Komaki et Kasugai) est constamment sujette à d’importants embouteillages quelle que soit l’heure de la journée, le trajet me semble toujours durer une éternité.
Fuji Dream Airlines, seule compagnie aérienne à opérer à Komaki, a la particularité d’avoir une flotte composée de 16 appareils (des Embrear ERJ-170 et ERJ-175 de respectivement 76 et 84 places) tous de couleur différente. L’un des objectifs de tout photographe d’aviation est bien évidemment de parvenir à tous les ‘capturer’. Le soleil tape déjà fort quand j’arrive à l’aéroport peu après 10 heures, ses rayons se reflètent de manière éblouissante sur le fuselage coloré des avions. Alors que seule la moitié des vols journaliers sont assurés, il semblerait que je sois arrivé juste avant le rush des départs. Ici, pas de déplacement en bus, les passagers ont le plaisir (tout relatif vu la chaleur) de fouler le tarmac avant de monter à bord. Les avions de sont pas cachés par les passerelles d’embarquement pour passagers, il est agréable d’en avoir une vue dégagée même lorsqu’ils sont à l’arrêt. Les aéroports régionaux ont leurs points positifs.
Quand on y regarde de plus près, la dernière photo est vaguement floue, mais je la mets en ligne volontairement, pour mémoire. Un peu assommé par la chaleur et enivré par toutes ses belles couleurs, j’ai en effet maladroitement fait tomber de mon sac à dos laissé ouvert mon objectif 300mm. Une pièce à l’intérieur de l’objectif s’est détachée, arrachée par le choc, et l’autofocus ne fonctionne plus. Je ne prendrais pas la peine d’aller faire le tour des magasins pour tenter de le faire réparer, je sais très bien que les vendeurs feront tout leur possible pour … me refourger leur dernier modèle. On ne peut pas dire que cet incident tombe à point, alors que je me questionne dernièrement à propos du nombre trop important de choses que je souhaite accomplir, et met également encore un peu plus de plomb dans l’aile de ce blog qui vivote vaguement.
C’est un à priori qui fait que je ne m’étais jusqu’à maintenant encore jamais baladé à Sasashima. En effet, l’endroit est desservi par la ligne de chemin de fer semi-privée Aonami Line, qui relie la gare de Nagoya à Kinjo-futo où se trouvent le parc d’attraction Legoland, le SCMAGLEV and Railway Park ou encore le centre d’exposition Port Messe Nagoya. Les quelques années qui suivirent mon arrivée au Japon j’empruntais une fois tous les deux ans cette ligne pour me rendre au Centre d’Immigration afin de renouveler ma carte de séjour. Alors que le trajet ne me prend maintenant que 15 minutes en voiture il me fallait à l’époque près d’une heure et demie en train, la ligne s’est vue attribuer (à tort, j’en conviens) plutôt mauvaise réputation. C’est dans le cadre d’un Nième projet de série de photos que je décide de me balader à Sasashima. Je n’ai que deux petites heures, s’il faut attendre 15 minutes pour attraper un train autant y aller à pied, l’endroit n’est après tout qu’à une station de la gare de Nagoya.
Le secteur aujourd’hui connu sous le nom de Sasashima Live est un espace de 22 hectares utilisé dés 1937 en tant que terminal pour les trains de cargaison, entièrement rasé en 2001 puis progressivement réaménagé dans le cadre d’un projet de planification urbaine. On y trouve désormais entre autres le hall de concert Zepp Nagoya (construit en 2005), le campus l’université d’Aichi (Aichi Daigaku, 2012) ou encore le siège de la chaine de télévision Chukyo TV (2015).
Il me faut un gros quart d’heure à pied pour atteindre la gare, à partir de laquelle on a très aisément accès aux divers infrastructures. Le quartier est ‘encerclé’ telle une muraille par les lignes de chemin de fer Kintetsu, JR et Meitetsu et les voies d’autoroutes, aménagé de manière très compacte sans que l’on se sente pour autant à l’étroit. Mon oeil est attiré par un bâtiment, le complexe commercial Global Gate, où la verdure semble omniprésente. Plus que les nombreux restaurants et magasins c’est l’apparition successives d’arbres et plantes au dehors, à l’intérieur et même sur sa terrasse qui guident mes pas. Le Garage Nagoya, magasin spécialisé en plantes de tout horizons, véritable jungle (ses animaux en moins), et son slogan ‘Living with plants’, me donne envie de faire la même chose à la maison.
Je passe devant le ZEPP Nagoya et aperçoit l’écriteau de la dernière photo. Peut-être au fond ne suis-je pas venu ici par hasard aujourd’hui. En effet, c’est le groupe Sakanaction qui y donne concert ce soir dans le cadre de leur tournée ‘NF Offline‘. En raison des mesures sanitaires la capacité de la salle est réduite de moitié et les tickets sont réservés aux membres du fan club, dont je ne fais pas partie, l’inscription étant payante. J’hésite depuis quelques mois à m’y inscrire mais n’arrive pas à me faire à l’idée qu’il faille être membre pour avoir le droit de participer à la loterie permettant éventuellement d’obtenir le sacro-saint billet, en sachant que j’ai toujours été malchanceux en loteries. Je franchirai peut-être le pas une fois que tout retournera à la normale ou que les concerts online ne seront plus publiés au format physique. J’avais complètement oublié la date du concert, et alors que je suis devant les portes d’entrée encore fermées de la salle, la coïncidence de ma présence ici m’intrigue. Je tourne en rond autour de la salle une dizaine de minutes, mais le miracle n’aura pas lieu. Le chanteur du groupe, Ichirô Yamaguchi, vêtu de noir comme toujours, n’apparaît pas au coin de la rue, il ne m’adresse pas la parole et nous ne prenons pas une photo ensemble. D’ailleurs, que lui dirais-je ?
Je ne me souviens plus trop ce que j’écoutais comme musique au moment de cette balade, peut-être n’écoutais-je rien, cela m’arrive dernièrement quand je découvre un endroit tout à fait nouveau. J’écris ces lignes en écoutant l’album Saskamodie de Mocky. Comme souvent depuis quelques temps, j’ai découvert cet artiste via la sélection Bandcamp Weekly (du 15 juin). Outre ses compositions personnelles Mocky a travaillé avec des artistes de scènes diverses tels Feist, Jamie Lidell, The GZA ou encore Mr. Oizo. J’aime beaucoup ce genre d’artiste jonglant avec les genres, leur musique progresse généralement au fur et à mesure de leurs carrière et c’est un plaisir de grandir avec eux, en quelque sorte. Si je n’ai pas accroche à son premier album ‘In Mesopotamia‘ (2001) avec ses parties hip hop trop chaotiques pour me paraître être sincères, Saskamodie (2009) est un album cohérent et très agréable mélangeant pop, jazz et funk. Ses productions me rappellent celles de Skinshape (que je mentionnais brièvement ici ), les paroles en moins. A la première écoute certains passages pourront sembler ennuyeux. Il pleut fréquemment et les sorties se font rares. Au dehors tout va si vite que s’ennuyer un peu de temps en temps est devenu un luxe. Une fois ce billet publié je vais m’asseoir confortablement dans mon fauteuil favori et un café à la main, (bientôt) entouré de plantes et casque sur les oreilles, je vais déguster littéralement cet album pour la troisième fois d’affilée.
Le Nagoya University Toyoda Memorial Hall, symbole du campus universitaire de la ville de Nagoya, est le premier bâtiment conçu par l’architecte Maki Fumihiko au Japon. J’ai été très surpris de découvrir qu’il a été inauguré en 1960. Son côté massif mais moderne, la façon dont il est parfaitement intégré dans l’environnement autour de lui donne l’impression d’avoir été construit récemment.
Je me suis rendu sur le campus dans l’idée de prendre des photographies en noir et blanc en m’amusant avec l’ombre et la lumière. Le fait d’avoir une idée précise de ce que je veux faire avant de me rendre quelque part est nouveau pour moi, je ressens même une certaine excitation à l’idée de parvenir à concrétiser mes idées.
La troisième photo de cette série est assez proche de ce que j’avais en tête. J’aurai voulu en prendre beaucoup d’autres de la sorte, mais malheureusement une fois arrivé sur place les rayons de soleil ont rapidement été bloqués par le ciel voilé. De toute manière en cette période de crise sanitaire les visiteurs ne sont pas les bienvenus. Des écriteaux que j’ignore me le rappellent sans cesse et les gardes rôdent. Je fais succinctement le tour du propriétaire et me promet de revenir une autre fois, un jour de ciel bleu sans nuages … et sans maladie.
Plus j’y pense et plus je suis convaincu que je suis vraiment à un tournant dans l’histoire de ce blog. Vu le chemin parcouru il n’est pas question de m’arrêter, mais plutôt de réfléchir à ce que je veux en faire dans les prochaines années. Comme il va tout doucement vers ses 20 années d’existence, peut-être est-ce le bon moment. Comme j’en avais parlé il y a quelques mois j’avais à un moment envisagé de me spécialiser dans le tourisme autour de Nagoya et de ses environs, mais je me suis rendu compte que ce n’est pas forcement la meilleure voie à emprunter : Plus que la crise sanitaire et sa panoplie de restrictions que de toute manière plus grand monde ne respecte, c’est le fait que les enfants préfèrent ces derniers temps rester en famille à la maison ou jouer au parc du coin au lieu de partir en balade qui me semble décisif. Afin de compenser ce manque de balades et donc de découvertes, cette obligation intense que je ressens d’avoir à sortir dés que j’en ai la moindre occasion me stresse plus que nécessaire. Plus que la recherche constante d’un sujet, qui est en soi même plutôt agréable, c’est le fait d’avoir à sacrifier ce temps au détriment d’autres activités qui m’est pénible.
Pour pouvoir écrire ou créer quelque chose qui me satisfasse, il m’est nécessaire de lire davantage, de faire des recherches, de laisser un peu plus de place à l’hésitation et à la réflexion. Le contenu en sera un peu moins spontané et personnel mais j’aurai enfin un ou deux sujets principaux, une ligne éditoriale et serai correctement référencé dans les moteurs de recherche.
9h30. Gare de Nagoya. J’ai une demie-heure à tuer en attendant l’ouverture des magasins, assez de temps pour trainer autour du Mode Gakuen Spiral Towerset jeter une nouvelle fois un oeil au bâtiment lui-même, mais surtout aux reflets que ses parois de verre projettent autour de lui.
J’ai la chanson ‘Kodak White‘ du rappeur français Népal dans les oreilles. Si l’album ‘2016-18‘ est bon dans son ensemble, je bloque sur ce titre et l’écoute en boucle pendant ma balade. La voix posée, les répétitions, le son aigu qui claque mis en évidence par la basse bien grasse (ou l’inverse) me fait bouger la tête en rythme sur ce flow lent et cadencé. Plus je l’écoute et plus la lente rythmique de style boîte à musique me semble parfaitement coller à cette tour. J’en contemple le sommet et l’imagine tourner sur elle même, les reflets se modifiant peu à peu comme si je me trouvais au centre d’un gigantesque kaléidoscope.
En se baladant dans Nagoya on trouve souvent, derrière les artères principales des petits kissaten, restaurants ou maison de thé. Si la façade peut parfois être fort joliment décorée, il n’est pas rare de n’y trouver à l’entrée qu’un écriteau, une porte et une petite fenêtre. On n’en voit jamais entrer ni sortir personne et il est difficile de savoir s’il y a quelqu’un à l’intérieur, voire même si l’endroit est ouvert ou non. Pour ceux qui comme moi ont un peu trop d’imagination, y pénétrer donne l’impression que l’on n’en sortira jamais, Dieu seul sait ce qui peut bien s’y passer à l’intérieur …
J’aime beaucoup me laisser entraîner dans de lointaines divagations par mon imagination, et celles-ci sont encore plus agréables en musique. Je regarde ainsi longuement à tour de rôle chacune des photos ci-dessus en écoutant l’album Garden Basement de Shrine Fuchsia, sur le label Oreille gardée sur lequel j’avais déjà découvert Rémy Charrierà l’époque. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement mais c’est loin d’être déplaisant. Le premier titre ‘Garden‘ avec ses notes de synthé sporadiques a un côté musique cosmique qui me rappelle la première ‘conversation’ dans ‘Rencontres du troisième type‘, le deuxième titre ‘Basement‘ me fait penser à de la musique de méditation. Je ne regarde généralement pas le titre des chansons afin de ne pas me sentir influencé par une ambiance que ceux-ci laisseraient suggérer, mais j’ai ici quelques difficultés à voir le rapport entre le titre et les morceaux.
Je fixe toujours mes photos de devantures. Chaque établissement semble posséder une identité qui lui est propre, sûrement le résultat de nombreuses heures de réflexion de la part des propriétaires qui n’ont certainement fait aucun compromis sur le moindre détail. A défaut d’avoir le courage d’y entrer je ne peux que tenter de deviner à quoi ressemble l’intérieur, quel genre de musique y est diffusée et quel type de personnes les fréquentent. Cela pourrait faire le sujet d’une série de billets : Chaque kissaten serait le théâtre d’un chapitre distinct dans lequel apparaîtraient à chaque fois des personnages différents. La question est de savoir s’il faut laisser tout cela au domaine de l’imagination ou bien pousser ces portes.
Comme j’y faisais déjà référence dans un billet publié en 2013, j’aime prendre le temps d’observer les gens autour de moi dans les cafés ou même dans les transports en commun. Je les regarde du coin de l’oeil et imagine la vie qu’ils mènent, ou bien j’écoute distraitement leurs conversations et y pioche des indices par-ci par-là. Il n’a y aucun moyen de savoir si j’ai vu juste ou non, et c’est là l’aspect le plus intéressant de la chose. Je pense que cela n’a rien à voir avec du voyeurisme et je n’ai aucune mauvaise intention, au contraire, cela me permet parfois de me rendre compte quand quelqu’un a besoin d’aide ou qu’on lui cède la place dans le train.
Ces derniers temps mes billets se font plus rares et sont, je l’avoue, un peu bâclés. Cela explique-t-il la chute libre du nombre de vues depuis la fin du mois de mars ? Je parle sans doute de trop de choses à la fois et les lecteurs et les moteurs de référencement s’y perdent un peu. En y réfléchissant c’est amusant parce que je suis pareil dans la vraie vie, je touche à tout sans ne jamais véritablement maîtriser un sujet en particulier. Dans ce sens, on peut dire que ce blog est un reflet de ma personne.
Une longue année s’est écoulée et le secteur aéronautique est toujours au point mort. A Nagoya, les vols internationaux quotidiens se comptent sur les doigts d’une main, hormis quelques vols cargo la majorité des appareils sont des petits B737 ou des A320 de moins de 200 places qui se ressemblent tous. En tant qu’employé tout comme en tant que visiteur, je m’ennuie ferme.
Pour faire passer le temps je suis, comme j’en parlais dans un billet précédent, très préoccupé par l’histoire de l’aviation, notamment celle au début du XXème siècle. Je pensais dans un premier temps centrer mes recherches sur les balbutiements de l’aviation au Japon, mais je me suis rapidement rendu compte à quel point vouloir voler était un rêve universel et le sujet de nombreux échanges entre les nations : Si en 1909 le français Yves Le Prieur, un militaire attaché à l’ambassade de France à Tokyo, fabrique un planeur avec l’aide du professeur Aikitsu Tanakadate de l’Université Impériale de Tokyo, un an plus tard le baron Yoshitoshi Tokugawa et le lieutenant-colonel Kumazo Hino effectuent au parc Yoyogi à Tokyo le premier vol officiel, puis se rendent en France et en Allemagne pour apprendre à manoeuvrer les premiers appareils. Les aviateurs américains Art Smith ou encore Charles Franklin Niles viendront quant eux au Japon.
Au cours de mes recherches je suis tombé sur le site Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France, sur lequel on peut retrouver des milliers de documents. J’ai parmi ceux-ci eu le bonheur de découvrir la revue mensuelle l’Aérophile dont sont tirées les trois captures d’écran ci-dessus. Publiée à partir de 1893, il ne s’agit de rien de moins que de la première revue dans le monde sur le sujet. J’en ai téléchargé les 240 pages de l’année première (1893) et j’en suis aujourd’hui encore tout bouleversé.
‘Nous ne nous bornons pas à nous intéresser au perfectionnement de la navigation aérienne, mais nous nous inquiétons de tout ce qui a trait à la science de l’air, à l’étude de l’océan aérien dont nous n’habitons que les profondeurs, et dont les vagues diaphanes sont trop souvent troublées par tant de nuages et de brouillards.’
Nous sommes à l’époque encore loin des premiers vols d’avions. L’intérêt de l’élite pour l’aéronautique se porte principalement sur les vols en ballon, et dans la revue les oeuvres de Jules Verne sur le sujet sont fréquemment citées (ce qui me donne bien envie d’en relire une nouvelle fois l’intégralité), au point qu’on peine presque à distinguer ce qui tient de la réalité ou de la fiction. Comme en témoigne le court passage ci-dessus, le style d’écriture est raffiné, on croit lire une oeuvre littéraire et elle se lit comme telle. Les textes sont agrémentés de graphiques, de formules de physique complexes, mais aussi de beaux schémas faits-mains permettant de mieux comprendre les observations et découvertes. On ressent bien la passion qui anime les membres, et alors que les nouvelles du secteur aérien sont dernièrement d’un ennui total, ces documents sont très rafraîchissants.
C’est un peu par hasard que je me retrouve aux alentours de la Nagoya TV Tower. La dernière fois que j’y suis venu, ç’était en octobre de l’année passée. L’endroit venait juste de rouvrir après sa rénovation, j’en avais profité pour prendre quelques photos mais il avait fait gris ce jour là, il avait même plu, ce qui avait rendu l’endroit suffisamment morose pour que je ne parvienne pas à finir le billet entamé à l’époque et qui traîne depuis dans mes brouillons. En ce début de mois d’avril, l’ambiance est totalement différente. Si le temps devenu clément y est certes pour beaucoup, les cerisiers en fleurs semblent avoir pour principal effet d’attendrir tout ceux qui les contemplent.
Entre deux jours de pluie je suis finalement parvenu à me rendre au light-up show qui a lieu depuis quelques années déjà pendant la période de floraison des cerisiers au parc Oike. Bien que nous soyons en semaine les promeneurs sont nombreux, notamment les étudiants qui profitent de leurs derniers jours de congés. La chanson populaire traditionelle ‘Sakura Sakura‘ jouée à la flûte japonaise shakuhachi résonne dans le parc, puis toutes les cinq minutes le show lumineux se répète.
Avec ses nombreuses variations de couleurs le rendu est superbe, mais même de nuit il m’a semblé que c’est finalement dans leur couleur naturelle rosâtre que les cerisiers sont les plus beaux. En fleurs les arbres prennent du volume, c’est sans doute pourquoi même éclairés de la même manière en plein été le résultat ne serait pas aussi satisfaisant.
J’ai pour l’occasion ressorti mon dictaphone du tiroir en me disant qu’il serait sympa d’avoir le son avec ces quelques images. Il aurait été plus simple de tout simplement prendre la scène en video, mais même si poster quelques courtes scènes de la vie quotidienne au Japon sur mon compte Instagram m’a déjà traversé l’esprit, l’idée est déjà trop largement répandue pour avoir un sens, je sais d’hors et déjà que j’arrêterai au bout de quelques posts. Le son laisse une part importante à l’imagination, c’est pourquoi je préfère trafiquer les sons plutôt que la vidéo.