musiques/Nagoya

‘By the way, how much is the fish ?’ – Yanagibashi Central Market, Nagoya

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Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market
Yanagibashi Central Market

Alors qu’il ne se situe qu’à dix minutes à peine de la gare de Nagoya, le marché de gros de poisson 名古屋綜合市場 (Nagoya Sōgō Shijō), encore nommé le Yanagibashi Central Market, semble méconnu du grand public alors qu’il existe depuis plus d’une centaine d’années. Je m’y retrouve un peu par hasard, quoiqu’aguiché peut-être par une forte odeur de poisson. Il est ‘déjà’ presque dix heures et l’heure de fermeture approche pour la plupart des commerces, dévalisés par les deux vagues successives de grossistes puis de particuliers. Si l’heure est au rangement et au nettoyage, stands et restaurants sont déjà pris d’assaut, le poisson frais doit être délicieux mais je n’ai malheureusement pas le temps de m’y attarder cette fois-ci. Les odeurs, le bruit, l’ambiance doit être phénoménale lors de l’ouverture que j’imagine matinale. Je me promets d’y revenir en plein été, quand il y aura malgré l’heure assez de lumière pour prendre, si j’en ai le courage, en photo les marchands de poisson dans le feu de l’action.

Ce n’est pas la chanson du groupe allemand de techno Scooter, qui donne son titre à ce billet, mais le très surprenant et exotique album Diggers Dozen de DJ Muro (Takayoshi Murota) que j’écoute en me baladant. Je ne connais pas grand chose de sa carrière solo, mais DJ Muro est surtout connu pour avoir formé avec entre autres le célèbre DJ Krush le ‘KRUSH POSSE’ vers la fin des années 80. L’album est composé de 12 titres mêlant mélodies japonaises connues (par exemple la danse Sōran Bushi d’Hokkaidō, ou encore la chanson traditionnelle Sakura Sakura), jazz funk et latin jazz, le tout agrémenté d’accompagnements d’instruments traditionnels japonais. DJ Muro n’est pas à l’origine des morceaux, il a été comme l’indique le nom de l’album les piocher dans de vieilles compilations des années 1970. Je suis ces derniers temps très réceptif à ce genre de musique, j’écoute en effet depuis le début de l’année des heures durant en musique de fond les mix de Japanese Funk and Soul ou de Japanese City Pop de la même période sur l’éclectique chaîne YouTube My Analog Journal (sans laquelle il ne me serait jamais venu à l’idée d’écouter du garage rock turc des années ’60 ou du jazz bulgare …) Je suis fasciné par l’habile manière dont le Japon s’est dans l’après-guerre réapproprié la musique occidentale sous toutes ses formes pour en faire quelque chose d’original et cohérent.

Je meurs maintenant d’envie d’acheter une platine vinyle. De manière tout à fait contradictoire au vu de la flagrante différence de style musical, il s’agit surtout d’une excuse pour m’emparer du set en édition limitée des vinyls Confield et Draft 7.30, les deux albums monuments d’Autechre, qui célèbre les 20 ans de leur parution.

promenades/Luxembourg

隣の芝(8) – Luxembourg(4) Bour(2)

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De retour à Bour. Dernière journée sur ‘le vieux continent’ de ce séjour déjà trop court. J’ai fait la veille un bien agréable repas avec mes amis qui m’ont fait le plaisir de se réunir pour l’occasion. Nous sommes restés jusque tard au restaurant, les propriétaires ont été obligés d’éteindre toutes les lumières autour de nous afin de nous faire comprendre qu’il était tout doucement temps de partir. De la même manière qu’une nuit n’aurait pas suffi à se raconter tout ce qui s’est passé depuis ma dernière venue, si un séjour d’une semaine parait trop court je sais à force que de le rallonger de quelques jours, de deux semaines, d’un mois voire trois ne changerait rien au fait que le temps passe trop rapidement, autant pour moi que pour ceux qui m’attendaient.

Je me réveille de bonne heure et décide de me balader cette fois dans la forêt derrière l’hôtel. Le froid est vigorifiant et agréable. Il ne me faut même pas cinq minutes pour être au pied de la pente du petit sentier de la première photo, que je gravis en haletant. Ce n’est qu’aujourd’hui que je me rends compte à quel point j’avais de la chance, quand j’habitais ici, d’avoir où que j’aille, tout autour de moi, la nature à portée de main. Lorsque j’arrive plus essoufflé que nécessaire en haut du sentier, la vue se dégage sur un petit hameau en contre-bas et la campagne environnante, qui semble s’étendre à l’infini. Pendant les vacances d’été je passais des après-midi entières à courir ou pédaler sans but précis à travers champs et vallées, à l’époque cette liberté me semblait comme acquise, être comme une évidence.

Comme lors de ma première balade, la campagne que j’ai devant les yeux m’apparaît comme très différente de celle du Japon. Les champs remplacés par les rizières, l’absence de montages, le temps brumeux … Il fallait bien à un moment ou un autre de mon séjour, comme à chaque fois, que je regrette d’être parti à l’autre bout de la planète. C’est le moment que je crains au point presque de m’empêcher de rentrer plus souvent au pays, comme si je n’arrivais toujours pas à me convaincre d’avoir fait les bons choix. Et plus le séjour est long et plus le doute s’installe, plus je suis instable. Le fait que je sois venu seul cette fois-ci ne me rend que plus vulnérable encore.

‘隣の芝、青く見えたら出来るだけ睡るのさ’
If the grass seems greener on other side, I’ll close my eyes as tightly as I can.

隣の芝. Tonari no Shiba. Littéralement, ‘l’herbe du voisin, l’herbe à côté‘. Quand on ne se sent pas bien là où on est, fermer les yeux reste encore la meilleure chose à faire, chante Sheena Ringo dans Odaiji ni. Fermer les yeux pour rêver ? Pour nier la vérité ? Fermer les yeux en attendant que les choses passent, en attendant les jours meilleurs ? Ou tout simplement pour se reposer, reprendre des forces et aller de l’avant ? J’ai longtemps été obsédé par cette chanson et ce passage en particulier. J’aime beaucoup la manière dont il renvoie un message positif ou négatif selon l’état émotionnel dans lequel on se trouve quand on l’écoute.

Le paysage est trop beau, le temps trop précieux pour que je ferme les yeux. Je les ouvre au contraire bien grand pour mieux graver dans ma mémoire le moment présent.

Luxembourg/Luxembourg

隣の芝 (7) ‘You can write it in a letter, ’cause I really need to know’ – Dijon, France

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On entre dans la seconde moitié du séjour, bascule en France, près de Dijon, pour rendre visite à la famille. Outre la joie des retrouvailles, c’est également le moment de remettre le nez dans les cartons, puisque c’est ici que depuis quelques années la majeure partie des mes affaires sont entreposées. A chacune de mes irrégulières venues je passe quelques heures, seul, dans mes bandes dessinées, bouquins et écrits divers. Je n’en ramène à chaque fois qu’une petite partie au Japon. Je pourrais envoyer tout ce foutoir en une fois dans un gros colis par bateau mais cela m’enlèverait le plaisir que me procure ce plongeon dans mon adolescence. Si je me suis cette fois-ci longuement attardé sur la pile de lettres, j’ai eu un petit pincement en coeur en relisant celles de deux personnes qui m’étaient alors très chères mais avec qui j’ai aujourd’hui perdu contact. L’une, avec qui je partageais les goûts musicaux, intercalait régulièrement entre ses phrases, agrémentées de succincts commentaires, les titres des chansons qu’elle écoutait en rédigeant sa lettre. L’autre m’écrivait en lettres dorées sur un épais papier noir cartonné, de véritables oeuvres d’art en sorte. Une fois la lecture terminée, j’en suis venu à la conclusion que certaines choses se seraient probablement passées autrement si j’avais mieux su lire entre les lignes, et si j’avais dans mes réponses choisi mes mots différemment. En me baladant dans la campagne autour de la maison je me demande bien ce que ces personnes sont devenues et quelle serait leur réaction si je les contactais par courrier après toutes ces années. Encore faut-il que je retrouve leurs traces … peut-être lisent-elles ce blog ?

architecture/Nagoya

‘Les murs sont réservés comme des places de parking’ – Minato-ku, Nagoya

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Vers la fin de ma balade du billet précédent, je passe à côté d’un parking aérien à étages. Bien que son entrée ne soit pas bloquée, pas une seule voiture n’y est garée. J’en fait rapidement le tour, pas d’écriteaux, ni de barrières ou de gardiens, les caméras de surveillance semblent également hors service, le lieu est manifestement abandonné ou du moins délaissé alors qu’il se trouve tout juste à proximité du hangar 3 de l’exposition. Je m’engouffre discrètement à l’intérieur sans vraiment avoir l’impression d’enfreindre quelque règle que ce soit, même si je suis bien conscient que répondre aux interrogations d’un agent par ‘j’ai oublié où j’ai garé ma voiture‘ ne sera pas une excuse valable.

Le parking a trois niveaux que je parcours un par un de long en large. Je suis dans un premier temps fasciné par toutes sortes d’ombres aux formes géométriques diverses qui se détachent très distinctement sur le sol. Le parking a une forme rectangulaire, en son centre une ouverture laisse de grands arbres plus hauts que le bâtiment s’épanouir. Je monte d’un étage à un autre en utilisant une rampe d’accès destinée aux véhicules, qui monte en spirale autour de deux arbres tout aussi gigantesques. J’ai cherché un peu mais n’ai pas réussi à trouver quand le parking a été construit, les photos les plus anciennes sur Google Maps datent de juin 2011 et pratiquement rien n’a changé depuis. J’imagine, sans fondement aucun, que le parking a été construit tout en prenant bien soin, ne serait-ce que partiellement, de préserver l’environnement alentour.

architecture/Nagoya

‘I′m one piece short of legoland’ – Kinjō Futō, Minato-ku, Nagoya

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Ma promenade dans le port de Nagoya, à Kinjō Futō (金城ふ頭), au sain du groupuscule de bâtiments appartenant au Nagoya International Exhibition Center plus communément appelé Portmesse Nagoya, avait deux objectifs : Le premier était d’aller jeter un coup d’oeil à l’ancien Exhibition Hall 1 achevé en 1974 avant que celui-ci ne soit détruit, le deuxième de visiter le bâtiment tout moderne qui remplace celui-ci depuis son ouverture au public le mois d’octobre dernier. Le quartier de Kinjō Futō est depuis quelques années en pleine transformation, afin de donner une dimension globale à la ville de Nagoya le SCMAGLEV and Railway Park et Legoland y ont été construits, et c’est maintenant au tour du centre d’expositions de faire peau neuve.

Les choses commencent plutôt mal. Un immonde bateau grue est à quai et gâche la vue du nouveau l’Exhibition Hall. En attendant qu’il bouge je me balade le long du parc Legoland et tombe à mi-chemin sur un gigantesque chantier. Je ne suis pas arrivé à temps, le Hall 1 a déjà été complètement détruit. Je n’y suis entré qu’une seule fois à l’occasion du Nagoya Motor Show 2013, mais j’aimais assez sa structure en forme de dôme qui me faisait penser à un ovni qui se serait pose là un instant. Nous verrons bien ce qui va pousser ou se poser à la place. Je suis un peu déçu mais puisque je suis là autant en profiter. Je poursuis ma balade et longe les quais. D’immenses bateaux y sont amarrés, un nombre incalculable de voitures sont parquées en attendant d’être embarquées. Je passe ensuite sous le gigantesque pont Meikō Nishi Roadway Bridge, l’un des trois ponts qui forment le Meikō Triton (名港トリトン). Tout dans ce quartier est surdimensionné, on s’y sent minuscule.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/aviation/Luxembourg

隣の芝 (6) – ‘Tout ce qui a deux ailes …’ (24) Luxembourg-Findel (LUX)

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Luxemboug Findel Luxair
Luxembourg Findel B747 Cargolux Italia
Luxembourg Findel B747 China Airlines Cargo
Luxembourg Findel B747 Silkway Azerbaijan Cargo

Aussi bref que soit mon séjour au Luxembourg, je ne pouvais pas ne pas faire un tour à l’aéroport Luxembourg-Findel. A proximité de l’aéroport se trouve le siège de la compagnie aérienne exclusivement cargo Cargolux, et sur la piste de 4,002 mètres (soit 2 mètres de plus que celles de Narita ou Osaka !) les mouvements des Boeing 747 sont bien plus nombreux que ceux des avions de ligne. Il aurait été amusant d’y voir atterrir l’un des vols Cargolux hebdomadaires en provenance de Tokyo (Narita) ou Komatsu, dans la préfecture d’Ishikawa. Le miracle n’aura pas lieu, mais je repars tout de même avec en boîte le 737 MAX au marquage spécial pour les 60 ans de Luxair, la compagnie aérienne nationale.

Luxembourg/Luxembourg

隣の芝(5) – Luxembourg(3)

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En 10 ans la ville a bien changé ! Si je me suis fait une joie de monter à bord du tram gratuit (!) aux allures futuristes qui relie les différents quartiers de la ville, j’ai été horrifié par ce qu’est devenue la place Hamilius, le bâtiment de la Poste qui dominait la place étant désormais entièrement caché par un affreux centre commercial des Galeries Lafayette à la façade dorée. Dans le quartier du Kirchberg des bâtiments qui me sont inconnus ont poussé comme des champignons. L’Ecole Européenne est pour des mesures de sécurité devenue inaccessible, je regrette qu’avec mes potes de l’époque rassemblés pour l’occasion nous n’ayons pas pu y entrer. La vieille ville, resplendissante sous le soleil, n’a quant à elle pas changé. Il y a là quelque chose de réconfortant, comme l’impression de n’être jamais parti.

'Tout ce qui a deux ailes me fait planer'/aviation/musiques

隣の芝 (4) – ‘Tout ce qui a deux ailes …’ (23) Tōkyō-Francfort

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ANA Star Wars Jet Haneda
ANA Green Jet Haneda
ANA Demon slayer Jet Haneda
ANA
Haneda departure JAL A350
Tokyo vu d'avion

J’ai quatre presque trop courtes heures de transfert jusqu’à mon vol qui me mènera à Francfort. Il me faut changer de terminal mais le temps est trop splendide pour que je ne fasse pas un tour sur le pont d’observation du Terminal 2, où ont lieu les opérations des vols de la compagnie nationale ANA. En une heure à peine je parviens ainsi à capturer le C-3PO ANA Jet (B777-200), le ANA Green Jet (B787-8) et son inhabituelle bande verte, ainsi que le 鬼滅の刃じぇっと壱 (Kimetsu no Yaiba Jet 1, 767-300ER), trois appareils qui en principe n’atterrissent pas à Nagoya.

En raison des conflits en Ukraine les compagnies ne peuvent plus survoler la Russie. N’ayant plus accès à la Sibérie, la route reliant Tokyo à Francfort passe maintenant par l’Alaska et le Groenland pour une durée de vol de plus de 14 heures. Une fois monté à bord du spacieux B747 de Lufthansa j’ai beau avoir mangé et regardé deux films (Bullet Train et Incroyable mais vrai ), il reste encore dix heures de trajet ! La nuit est entre-temps tombée, je rêvasse et somnole sans pouvoir affirmer avec certitude avoir dormi.

Je savais le dessin et l’animation du film d’animation 竜とそばかすの姫 (Belle, en français) superbe pour en avoir vu une partie à travers le clip video de la chanson d’introduction du film, U de Millenium Parade. J’ai lancé le film ‘pour voir’, et j’ai été très ému par son histoire, la réalisation mais surtout sa musique, notamment la scène où est chantée la chanson はなればなれの君へ (A million miles away) et ce très beau plan large de la foule virtuelle, représentée par d’innombrables lumières dorées qui se mettent à briller au fur et à mesure que son chant de soutien à l’héroïne se fait plus intense. J’ai trouvé que la séquence représentait de manière très émouvante manière la force que peut avoir la musique. On me fait parfois remarquer que je prends la musique trop au sérieux mais c’est sans savoir à quel point elle m’a soulagé de par le passé, m’assiste aujourd’hui au quotidien et m’aidera probablement encore durant toute ma vie. J’ai regardé la scène plusieurs fois de suite jusqu’à ce que nous atterrissions et la chanson, interprétée par l’auteure-compositrice-interprète et doubleuse Kaho Nakamura (中村佳穂) m’est restée en tête pendant toute la durée du séjour. Même un mois plus tard je ne me lasse pas de l’écouter encore et encore, je pense que ce sera probablement encore longtemps une sorte d’hymne de ce voyage.

aviation/musiques/Aichi

初撮り 2023 – Mihama, Aichi

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Pour le réveillon du Nouvel An j’étais du soir. Je n’ai donc pas pu regarder le Kōhaku Uta Gassen en famille, mais au vu de la liste d’artistes je n’ai pas l’impression d’avoir raté grand chose. Léo rouspète déjà du haut de ses 13 ans qu’il en a marre de voir à chaque fois l’émission se terminer sur les chansons de Masaharu Fukuyama, MISIA ou encore Keisuke Kuwata. Cela en dit long sur le côté rébarbatif de cette cérémonie …

En guise de première sortie en famille de l’année nous pensions tout d’abord aller comme les années précédentes voir un match de basket d’une des trois équipes locales, mais en pleine septième (!) vague de Covid nous préférons nous balader à l’air libre. Sur la route je laisse tranquillement se dérouler dans la voiture l’album Walls (2007) d’Apparat . Pour ces premiers sons de 2023 il me fallait une valeur sûre, quelques chose de neutre dans le sens de non agressif sans pour autant tomber dans le easy listening, un album qui s’écoute d’une traite avec de belles nappes de synthés et de basses qui vous enveloppent et vous font vibrer. J’avais eu quelques difficultés avec ses deux albums suivants The Devil’s Walk (2011) et surtout Krieg und Frieden (2013), mais Walls n’a malgré les années rien perdu de sa superbe. En deuxième moitié d’album, les joyaux que sont Arcadia et You don’t know défilent. Pantois, les enfants cessent d’aboyer, la caravane poursuit son chemin.

初撮り, Hatsu-dori, premières photos de l’année. Nous nous sommes retrouvés un peu par hasard au sud de la péninsule de Chita, près du phare de Noma. Le vent en bord de mer, frais mais revigorant fait un bien fou. Au loin deux planchistes se font plaisir dans l’eau qui pourtant semble glaciale. L’un d’eux semble comme flotter à quelques centimètres au dessus de l’eau et sa voile, de petite taille, n’est pas fixe, de sorte qu’il peut la manœuvrer librement pour mieux attraper le vent. Je découvre, en rentrant, qu’il s’agit d’une nouvelle discipline dite Wing foil. Je suis de temps en temps interrompu dans mes rêveries par les avions qui passent tout près au-dessus de nous. Sous un angle bien précis la lumière du soleil se réfléchit de fort belle manière sur les spoilers déployés de l’aile gauche des appareils. A défaut d’avoir pu capturer cet instant de manière convaincante avec mon 200mm, je me félicite d’avoir été capable de remarquer la chose. C’est sans doute ce que voulait dire le photographe Pierre T.Lambert quand il explique qu’il ne faut pas nécessairement avoir une camera pour devenir un meilleur photographe. Je me promets malgré tout de m’acheter un nouveau 300mm d’ici le printemps …

Le temps de nous réchauffer un peu autour d’un café que le ciel est devenu très expressif. Les rayons de lumière qui jaillissent d’entre les nuages est irréelle, divine … indescriptible !

Luxembourg/Luxembourg

隣の芝(3) – Luxembourg (2) Bour

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En raison du décalage horaire je suis déjà éveillé autour de 6 heures du matin et trépigne d’impatience en attendant que le jour se lève, bien plus tard que d’accoutumée, pour sortir respirer l’air frais de la campagne. Je me balade complètement au hasard une heure durant dans une petite bourgade qui m’est complètement inconnue nommée Bour, située au centre du pays. La température est en dessous de zéro mais intérieurement je bouillonne de joie, tel un touriste qui vient en Europe pour la première fois tandis que je foule de mes pas les herbes givrées. La végétation est différente de celle que j’ai l’habitude de voir depuis maintenant 15 ans. Le paysage est distinctement découpé en strates ; Alignement de grands sapins droits comme une allitération en l, arbres en bord de route devenus garde-fou malgré eux. Les arbres esseulés sont volumineux, comme pour me dire qu’il faut laisser de l’espace (à mes enfants) pour grandir. Qu’il me plairait d’y grimper ! J’écoute très attentivement le silence, qui me semble différent lui aussi. Ici, les corbeaux omniprésents au Japon ne déchirent pas l’espace de leurs croassements, chaque son me semble comme étouffé et lointain. Je le vois presque arriver, de loin, il se rue vers moi en ligne en droite en rasant à toute vitesse les contours du paysage. Il me passe à travers, puis poursuit sa folle course comme si je n’étais pas là.