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architecture/Nagoya

Mata kôyô 2021 (suite et fin)

Posted by mahl on

Comme l’année dernière j’avais pensé aller à Korankei pour aller à la chasse au koyo, mais un imprévu fait que je dois me rendre à Nagoya, dans les environs de Meidai, l’université de Nagoya. J’en profite pour me rendre au temple Kôshô-ji, dans le quartier de Yagoto. Pendant le trajet j’écoute Material (2001), le cinquième album de l’artiste Aco, que je n’avais pas écouté depuis quelques années, et pour de la j-pop, celui-ci a très bien vieilli, même si j’étais persuadé qu’il comportait un remix de Ken Ishii ou DJ Honda que j’ai été surpris de ne pas retrouver sur cet album. Après ses premiers albums très r&b mainstream sans grande personnalité, Material et l’album suivant Irony (2003) marquent un tournant très intéressant dans sa carrière. J’ai toujours aimé ces artistes capables de se renouveler et de prendre des risques. Apres le court album de 6 titres Mask (2006), je suivais vaguement à une époque son compte Instagram dans l’attente d’un prochain album mais en fin de compte elle n’y montrait que des photos de sa vie quotidienne sans grand intérêt. Il semblerait qu’elle ait entre-temps sorti cinq albums dont un live, mais vu les difficultés à trouver des informations à propos de ceux-ci j’ai bien peur de ne pas être passé à côté de grand chose.

Le temple est si vaste que je me perds presque dans le parc qui l’entoure. Ce n’est que plus tard que je me rends compte que j’ai tenté d’y entrer par l’arrière. De nombreux visiteurs sont très appliqués avec leurs appareils photos. J’aide deux couples qui tentent avec grand mal de se prendre en selfie avec les feuilles rouges vif, mais manquent de recul pour cela. La conversation s’engage avec l’un des hommes qui me montre les photos qu’il vient de prendre. Le fait que j’accepte des discuter montre à quel point l’endroit me rend zen. Non pas que je n’aime pas discuter, mais les conversations avec des inconnus ne sortent que très rarement des sentiers battus et sont la plupart du temps sans intérêt. Je suis amusé de constater que certains visiteurs portent des vêtements de couleur rouge ou rose, je me demande si c’est afin de s’ajuster aux feuilles des arbres. Je contemple longuement une dernière fois la grande statue qui semble garder le temple. Depuis tout à l’heure j’ai comme l’impression quelle regarde du coin de l’oeil les visiteurs qui lisent le panneau d’information situé à ses côtés. Quand je la prends en gros plan elle me fixe cependant droit dans les yeux.

Je n’insiste pas et quitte les lieux pour rejoindre Meidai à pieds. Le trajet prend 30 minutes et il fait un temps superbe, je suis presque en sueur. J’écoute cette fois l’album Fervency (2009) de Kyle Bobby Dunn, encore un album que je n’avais pas écouté depuis mon dernier billet à son sujet. L’idée m’est venu de l’écouter à la suite de l’émission Bandcamp Weekly spéciale décernée à la musique ambiant. Il me faut mettre le son à fond pour effacer les sons de la ville, l’absence totale de BPM fait que j’ai du mal à ajuster mes pas à la musique. Perdu dans mes pensées (et l’appareil photo rangé) j’arrive néanmoins rapidement à destination.

Au retour je ne peux m’empêcher de refaire une crochet au Toyoda Memorial Hall. Je ne m’y attarde pas trop, d’une part parce que je n’ai pas trop le temps, et d’autre parce de grands panneaux demandent aimablement aux personnes étrangères à l’établissement de ne pas roder autour. Des gardes ne sont pas bien loin, je n’ai aucune intention de faire le hors-la-loi, si on me pose de question je ferai semblant de ne pas avoir compris les avertissements ou répondrais, en expliquant ma ‘démarche artistique‘, que je suis venu de loin exprès pour prendre quelques modestes photos.

Les parties d’ombres et de lumière se démarquent de façon très nette sur le sol du bâtiment, les surfaces au sol éclairées se reflétant sur les parties blanches du mur. Baigné par les rayons de soleil, un jeune homme s’entraîne à la danse. Ses mouvements sont à la fois vifs et gracieux, l’ample pantalon qu’il porte fait un bruit de froissement à chacun de ses mouvements. Ce magnifique bâtiment semble inspirer tout ceux qui prennent le temps de le contempler.

architecture/Nagoya

Nagoya University Toyoda Memorial Hall – Chikusa-ku, Nagoya

Posted by mahl on

Le Nagoya University Toyoda Memorial Hall, symbole du campus universitaire de la ville de Nagoya, est le premier bâtiment conçu par l’architecte Maki Fumihiko au Japon. J’ai été très surpris de découvrir qu’il a été inauguré en 1960. Son côté massif mais moderne, la façon dont il est parfaitement intégré dans l’environnement autour de lui donne l’impression d’avoir été construit récemment.

Je me suis rendu sur le campus dans l’idée de prendre des photographies en noir et blanc en m’amusant avec l’ombre et la lumière. Le fait d’avoir une idée précise de ce que je veux faire avant de me rendre quelque part est nouveau pour moi, je ressens même une certaine excitation à l’idée de parvenir à concrétiser mes idées.

La troisième photo de cette série est assez proche de ce que j’avais en tête. J’aurai voulu en prendre beaucoup d’autres de la sorte, mais malheureusement une fois arrivé sur place les rayons de soleil ont rapidement été bloqués par le ciel voilé. De toute manière en cette période de crise sanitaire les visiteurs ne sont pas les bienvenus. Des écriteaux que j’ignore me le rappellent sans cesse et les gardes rôdent. Je fais succinctement le tour du propriétaire et me promet de revenir une autre fois, un jour de ciel bleu sans nuages … et sans maladie.