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Nagoya/Nagoya

Kôyô 2022, épisode vert – Osu, Naka-ku, Nagoya

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Osu plantes grimpant un mur
Osu devanture de magasin
Osu
Osu
Osu

Les photos ci-dessus ont été prises lors de la même promenade que la série précédente, mais bien entendu dans un ordre chronologique chamboulé. Hormis des fois où je me rends dans un lieu dans un but particulier je n’ai la plupart du temps pas d’idée de sujet précis au moment où je prends les photos. L’histoire que je souhaite raconter me vient par la suite en triant celles-ci sur l’ordinateur et c’est sans doute ce moment-là que j’aime le plus dans le processus de rédaction, comme si les pièces du puzzle assemblées permettaient enfin de découvrir l’image dans son intégralité. S’il y a plusieurs raisons pour lesquelles depuis deux ou trois mois les billets sont publiés au compte-goutte, l’une d’elles est que je prends ces derniers temps davantage de plaisir à photographier qu’à écrire. Je trouve rapidement un fil narrateur parmi les photos mais éprouve de grandes difficultés à leur coller un texte qui me convienne. Il suffirait alors d’écrire ce qui me passe par la tête, que cela soit en relation ou non avec les photos, mais je n’y parviens plus non plus. La chose me tourmente suffisamment pour que je me demande s’il ne serait pas plus sain de changer radicalement de concept et de m’orienter vers un photo-blog au lieu de me torturer de la sorte. Cela me fait penser que je n’ai jamais vraiment ouvert un livre de photographie. Comment y sont traitées les images par rapport au texte ? Passer une matinée à la bibliothèque à feuilleter ce genre de bouquins pourrait m’aider.

Je ne me souviens pas en avoir parlé sur ce blog mais j’ai au fil des ans développé une sorte d’obsession par rapport à la couleur verte dans toutes ses variantes. Notre voiture est vert-pomme, tout comme le sont la majeure partie de mes vêtements de sport. Le cadran de ma montre (de la superbe collection Light in Black Green Edition de Citizen) est vert sapin, je me rendais jusqu’à l’année dernière au travail avec un sac à dos vert fluo et même nos couverts sont d’un beau vert salade. Toutefois, le domaine où cette ‘maladie’ prend le plus d’ampleur concerne la papeterie et les instruments d’écriture. Si chaque nouveau classeur, cahier ou agrafeuse se doit bien entendu d’être dans les tons verts, ma collection de stylos à bille, de stylo plumes et autres critériums s’agrandit au rythme d’une nouvelle acquisition par mois. Qu’il s’agisse des stylos Bic ou de mon précieux stylo à plume vintage Mont Blanc MB22 , je les utilise au quotidien selon l’humeur du jour, aussi bien au travail qu’à la maison. Je passe sans doute pour un original, mais quand je laisse par inadvertance trainer un stylo au travail, on sait tout de suite qu’il s’agit du mien !

Tout cela pour dire qu’importe où m’amènent mes balades, j’ai rapidement fait d’être attiré par la verdure et la nature avant tout autre chose, et certains billets dans le passé y faisaient déjà référence (ici, ici ou encore ici) de manière plus ou moins explicite. En y réfléchissant bien, ces photos de plantes et de pots de fleurs devant les maisons et magasins que je prends depuis quelques mois ne sont peut-être que la représentation d’une envie de capturer la verdure au sein du paysage urbain. Qu’elle grimpe le long des murs, se regroupe, cachée presque, dans d’exigus chemins derrière des ruelles déjà étroites, ou s’exhibe devant un fleuriste, la nature me captive.

Mais même en ville, l’automne approche et par petites touches, les feuilles rougissent. En vérité, je souhaitais ajouter sur la dernière photo un flou de mouvement en y intégrant un passant ou mieux encore, une personne à vélo, mais nous sommes au Japon, pays de la courtoisie ! A chaque fois qu’agenouillé, camera à la main, j’attends qu’un passant me serve de modèle, la personne s’arrête pour ne pas gâcher la photo en étant dans le champ …

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Kôyô 2022, épisode rouge – Osu, Naka-ku, Nagoya

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Encore une sortie dans le quartier commerçant d’Osu, où je me balade régulièrement ces derniers temps. J’aime beaucoup l’énergie qui se dégage de ce quartier populaire où se côtoient personnes de tous horizons et qui me rappelle à chaque fois que je m’y rends le Quartier Latin à Paris, auquel j’ai un certain attachement puisque je considère que c’est l’endroit où ce blog est né, il y a 20 ans déjà.

Alors que je traîne autour du temple Ōsu Kannon mon oeil est comme attiré par les couleurs rouges du temple évidemment, mais également ses variations dans les bâtiments alentours, qu’il s’agisse des murs de briques ou des balcons des immeubles. C’est comme si mon corps, à force d’années passées dans ce pays, réclamait sa dose de couleurs oranges et rouges alors que la saison du kôyô, les feuillages d’automne, est toute proche.

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OOSU – Our House (in a middle of the street) – Osu, Naka-ku, Nagoya

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大須の5階建ての住宅 Maison à Osu
大須の5階建ての住宅 Maison à Osu
大須の5階建ての住宅 Maison à Osu
大須の5階建ての住宅 Maison à Osu

Ce n’est pas le célèbre titre du groupe britannique Madness sorti en 1982 que j’écoute en marchant au hasard dans le quartier d’Osu après avoir pris les photos du billet précédent, mais la House de la DJ et productrice péruvienne basée à Berlin, Sofia Kourtesis, découverte via Bandcamp grâce au titre ‘Estación Esperanza‘, son dernier titre, qui sample ‘Me Gustas Tu‘ de Manu Chao sorti en 2001. Comme elle officie principalement comme DJ elle n’a malheureusement que trois EP à son actif, mais tous sont d’excellente facture. L’EP éponyme que j’écoute à ce moment a un son un brin plus complexe et hirsute, moins dansant que les deux autres. Avant d’en entamer l’écoute je me suis aperçu que le deuxième titre de l’album s’intitulait Trains & Airports, il n’en faut pas plus pour que je piétine d’impatience. Je me demandais si le fait d’avoir le savoir au préalable allait changer ma façon d’appréhender le morceau (je me pose des questions bien difficiles pour une simple chanson) mais l’intention est spoilé dés le début du morceau avec une annonce qui retentit : ‘Welcome to New Tokyo International Airport‘. Ce n’est certainement pas l’intention de l’annonce mais celle-ci me sort un moment de mes rêveries. En effet, cette appellation qui désigne aujourd’hui l’Aéroport International de Narita n’est plus utilisée depuis que celui-ci a changé de nom en 2004 (après vérification). Je me demande bien d’où sort ce sample. Bref.

Au détour d’une rue j’aperçois un curieux bâtiment qui se démarque des vieilles bâtisses alentours. De profil il peut donner l’impression qu’on aurait empilé sur cinq niveaux des blocs de béton de tailles variables sans se soucier de la symétrie en agrémentant le tout de quelques vitres placées au hasard, mais pareille architecture prend tout sens une fois qu’on y pénètre, et je me demande donc bien à quoi peut bien ressembler l’intérieur. Des recherches ultérieures m’apprendront qu’il s’agit d’une maison intitulée sobrement OOSU, construite en 2020 et conçue par un jeune architecte basé à Gifu, Keitaro Muto. Celui-ci montre sur son blog quelques photos prises à l’intérieur, sans mobilier. Alors que j’aurai cru l’endroit sombre et froid, j’aime beaucoup la façon dont la lumière entre et se faufile dans chaque pièce en créant des formes sur les murs. La lumière et les formes doivent être très différentes selon le temps et l’heure du jour, on ne doit jamais s’y ennuyer. Elégamment éclairée, la demeure prend encore une toute autre dimension une fois la nuit tombée, comme en témoignent ces photos sur le site de l’entreprise en charge de la construction. La terrasse sur le toit fait rêver, il me faudrait faire connaissance avec le propriétaire pour qu’il m’invite à une garden-party.

balades au Japon

‘It’s good to see green’ (Nagoya,Naka-ku,Iseyama)

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崇覚寺

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Où que j’aille, je m’y rends toujours trop tôt, et me retrouve donc toujours avec du temps devant moi. Au lieu de prendre le métro, j’ai ainsi probablement parcouru à pied une bonne cinquantaine de fois les deux ou trois kilomètres séparant la gare de Kanayama au centre-ville de Sakae. Généralement je longe Otsu-dori deux ou trois ruelles sur sa droite, comme lors de cette précédente promenade. 

Sans trop réfléchir, je suis cette fois sorti de la gare de Kanayama pour me diriger sur la partie gauche de l’avenue. Je tombe au bout de 100 mètres sur une curieuse façade [1] plutôt agressive pour ce quartier résidentiel. Le bâtiment est maintenant vide, il s’y trouvait auparavant un garage à motos. Un peu plus au nord je trouve sur ma gauche un minuscule passage qui passerait presque inaperçu. Je passe le portail, le passage fait une petite centaine de mètres de longueur, avec un petit temple en son centre. Le temple Sogaku-ji regorge d’une verdure que rien ne laisserait supposer de l’extérieur. Il n’y a pas un bruit, même pas le moindre oiseau. [2][3]

Je découvre un peu plus au nord un autre passage beaucoup plus ouvert et fréquenté qui mène a un temple nommé Eikoku-ji [4]. Celui-ci abrite en son sein un jardin d’enfant, les cris et pleurs des enfants contrastent avec le calme de tout à l’heure. Un discret écriteau indique l’existence d’un musée (dédié, je l’apprendrais plus tard aux catholiques romains au Japon aux xvie et xviii siècles) mais impossible de savoir s’il est ouvert ou non.

Vu de loin, l’arbre qui dépasse de la maison sur la dernière photo semble avoir été planté dans la terrasse à l’étage, mais en contournant l’escalier on s’aperçoit que l’arbre longe en fait la paroi de la maison et fait bien 5 ou 6 mètres de haut. Il y a encore quelque temps l’arbre était bien plus touffu, comme on peut le voir sur la Street View ci-dessous. Toute cette verdure me fait passer le reste de la matinée à réfléchir à propos de ce bon vieux cliché du Japon communiant ruralité et nature.

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