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architecture/Nagoya

‘Come from out of the darkness’ – Nakaotai, Nagoya

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Gannoji-Temple, Branch Temple of Zenkoji-Temple
Gannoji-Temple, Branch Temple of Zenkoji-Temple
Gannoji-Temple, Branch Temple of Zenkoji-Temple
Gannoji-Temple, Branch Temple of Zenkoji-Temple
Gannoji-Temple, Branch Temple of Zenkoji-Temple
Gannoji-Temple, Branch Temple of Zenkoji-Temple

Le temple Zenkō-ji Betsu-in Gannō-ji (善光寺別院願王寺), succursale (別院) du temple Zenkōji de Nagano, fut fondé il y a environ 1,200 ans, en l’an 829, sur les rives sud du fleuve Shōnai, au nord-ouest de l’actuelle ville de Nagoya. Selon la tradition du temple, cette année-là une épidémie dévastatrice frappa la région, provoquant la mort de nombreuses personnes. Il est dit qu’un éminent moine se rendit sur le site où se trouve aujourd’hui le temple, y installa une statue du Bouddha Yakushi (le Bouddha de la médecine) et y pratiqua un rituel secret destiné à éliminer les épidémies, apportant ainsi ses soins aux malades. Ce lieu devint ainsi un centre de prières pour la guérison et la protection contre les épidémies.

Le temple doit son nom actuel à la venue, en 1909, d’un moine nommé Fukurai, qui fit venir la statue du Bouddha Zenkōji depuis le célèbre temple Zenkoji, dans la région de Shinshū (Nagano). Avec le temps, le bâtiment se détériora sous l’effet des intempéries mais en 1974 fut crée, grâce aux dons des fidèles, un nouveau pavillon, en forme de pentagone et entièrement vitré, conservant néanmoins les matériaux d’origine. La structure, audacieuse surtout pour l’époque, valut l’attribution d’un prix de la part de l’Architectural Institute of Japan (AIJ) (日本建築学会) à son auteur Yasutaka Yamasaki (山崎泰孝). Si cela faisait un petit moment que je voulais m’y rendre, c’est le fait d’avoir vu surgir dans l’appli Photos des photographies de notre séjour en famille autour du Mont Ontake et à Nagano, au Temple Zenkoji justement, en juin 2011, qui m’a rappelé à l’ordre. 

Vu de l’extérieur c’est comme si l’on avait construit un temple autour du temple, mais une fois à l’intérieur, le fait d’avoir grimpé les quelques marches jusqu’au pavillon, de m’être déchaussé puis d’y être entré par une petite porte coulissante me donne plutôt l’impression d’être rentré chez moi, sensation accentuée par le fait que j’ai le bâtiment pour moi seul et la présence, à gauche de l’autel principal, d’une table longue en bois entourée d’une dizaine de chaises et d’une étagère faisant office de bibliothèque. Sauf mon respect, il ne manquerait plus qu’une cafetière et quelques gâteaux pour que j’y passe toute la journée à bouquiner, écrire ou rédiger mon blog. Cette sensation, pour un lieu sacré, m’est nouvelle et agréable, je me demande si ce n’est pas dû au fait que les temples Zenkōji ne soient affiliés à aucune des treize écoles principales du bouddhisme japonais et accepte tout le monde sans distinction.

Je n’ose cependant pas m’asseoir et poursuis ma visite. Une photo en noir et blanc montre le temple avant sa rénovation et un grand tableau très coloré dépeint la vie quotidienne autour du temple autrefois. A quelques pas de là, un escalier descend au sous-sol, ou plus exactement, juste en dessous de l’autel. Le couloir, une longue ligne droite, n’est pas éclairé. J’avance à tâtons en me penchant sur le mur sur ma droite. Au bout d’une dizaine de mètres celui-ci part en angle droit sur la droite. Je fais trois pas et regarde derrière moi. Je suis dans l’obscurité la plus complète, pas un rayon de lumière ne traverse le couloir. Je ne me souviens pas avoir été dans le noir aussi complet depuis bien longtemps, même la nuit d’une manière ou d’une autre il y a toujours une source de lumière, aussi faible soit-elle, quelque part. Seul, toujours, le silence est lui aussi total et oppressant. Cette sensation est des plus dérangeante, mais c’est sans doute le prix à payer si l’on veut, comme le dit la légende, sortir rené de cette expérience que l’on appelle le o-kaidan-meguri (お戒壇巡り). Si je me souviens à l’époque avoir effectué le même rituel au Zenkōji de Nagano avec mon beau-père, ma femme s’occupant pendant ce temps du petit qui n’avait alors que deux ans, il devait y avoir beaucoup de monde ce jour-là car le silence m’avait moins marqué que cette fois-ci. René, je ne sais pas, mais entre-temps le temps s’est éclairci et le soleil m’éblouit. Une belle balade dans les alentours s’annonce.

musiques/vie quotidienne

Kohaku 2021 & meilleurs voeux !

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Je suis miraculeusement en congé les deux premiers jours de l’année, c’est donc en famille que nous regardons le Kohaku à la télé pour le réveillon de fin d’année. Comparé aux années précédentes j’étais un peu plus au fait des tubes de l’année, la salle de sport où je me rends de manière régulière diffusant de la j-pop que j’écoute distraitement. Nous prenons le train en route et constatons rapidement que depuis le départ du groupe Arashi il y exactement un an, les groupes Johnny’s (les groupes de l’agence Johnny’s & Associates, agence artistique spécialisée dans la représentation et la production d’idoles japonaises mâles, et auquel Arashi appartenait) abondent cette année et que ce soit au niveau musical, du chant ou de la danse, le niveau est très médiocre.

Il y a néanmoins quelques bonnes surprises : ’Inochi ni kirawateru’ (命に嫌われている)interprété par mafumafu, un artiste dit utaite, c’est à dire un chanteur faisant des reprises de chansons sur NicoNico (équivalent de YouTube version japonaise) mais publiant également ses albums originaux. Le phénomène utaite semble prendre de l’ampleur, j’en ai pris vraiment connaissance le mois dernier lorsque le concours JAPAN UTAITE GP a eu lieu à l’aéroport.

Perfume faisant partie des premiers groupes que j’ai découvert en écoutant la musique japonaise, malgré des hauts et des bas dans la qualité de leurs titres je suis toujours content de les voir apparaitre dans les émissions musicales. Cette année leur performance sur leur seul titre sorti cette année, ‘Polygon Wave’, n’avait rien d’exceptionnelle, mais la chanson en elle-même est toujours mieux que ‘Time Warp’ de l’année précédente. J’y aime beaucoup la ligne de basse au synthétiseur qui structure la chanson, je suis à peu près certain d’avoir entendu exactement la même basse dans un morceau du Capsule, mais n’arrive pas à me souvenir laquelle. En écoutant Polygon Wave plusieurs fois je me dis que la voix du chanteur de Sakanaction Ichiro Yamaguchi collerait bien dessus et qu’il y aurait moyen de faire quelques mash-ups interéssants avec les titres orientés électro des deux groupes. C’est sans doute le fait que dans l’émission Sugar sugar (シュガー&シュガー) du mois dernier Yamaguchi ait interviewé ses trois membres qui a fait germer cette idée dans ma tête, mais en y réfléchissant bien ils appartiennent à des maisons de disque différentes, une collaboration semble peu probable.

J’avais bien aimé le titre ‘Toku ni nai‘ (特にない) de Kaze Fujii (藤井風), entendu par hasard dans mes recommandations sur Last.fm il y a quelques mois, mais n’avais pas pris le temps d’aller plus loin dans l’écoute des autres chansons. J’aurai préfère qu’il joue un titre ayant un peu plus de personnalité que le titre interprété lors du Kohaku, (kirari, きらり)mais l’aisance presque insolante avec laquelle il joue du piano fait rêver alors que nous peinons à motiver les garçons à continuer de continuer à dompter ce bel instrument.

Après l’incroyable performance de ‘Ryokusake‘ (緑酒) par Tokyo Jihen qui finit inondé sous une pluie de confettis, mon coup de coeur va à ‘W no Higeki‘ (‘W’s tragedy’) de l’actrice et chanteuse Hiroko Yakushimaru (薬師丸ひろ子). Il s’agit en fait d’une chanson sortie en 1984 en tant que chanson-titre du film du même nom, et dans lequel Yakushimaru interprété le rôle principal. J’ai toujours un faible pour les versions symphoniques et celle-ci était mémorable, le refrain m’est resté dans la tête pendant plusieurs jours.

Une partie des interprétations ont lieu dans le hall principal du Tokyo International Forum. L’éclairage est somptueux, et je me demande si en rodant autour du bâtiment on peut voir les artistes de l’extérieur. Je regrette de ne pas avoir pris le temps d’y faire un tour lors de mon dernier passage à la capitale alors que j’étais passé devant.

Le passage vers la nouvelle année se fait en regardant ‘Yuku toshi kuru toshi’, l’émission diffusée en direct des lieux célèbres du Japon. Je jubile en y voyant apparaitre l’Aéroport International de Tokyo (Haneda), le hangar de maintenance d’ANA et son Airbus 787 avec son capot moteur ouvert ainsi qu’un avion de Japan Airlines en plein chargement de cargaison dans sa soute. Dans la séquence suivante le temple Zenkoji à Nagano est de toute beauté sous la neige. Je n’y suis allé qu’une fois en début d’été alors que Léo était tout petit, il me plairait d’y aller en plein hiver mais l’accès y est difficile et éprouvant. Nous sommes ensuite très étonnés de voir apparaître à l’écran la ville d’Hekinan où nous nous rendons de temps à autre. Sans méchanceté aucune, à part le sympathique petit parc d’attraction Akashi Park et son parcours de karting dont les enfants ne se lassent jamais, il n’y a pas grand chose à y visiter dans cette ville industrielle. On nous présente le gérant d’un skate-parc ouvert 24h/24, suite au succès des skateurs japonais aux Jeux Olympiques, il y a un boom du skate au Japon. Cela me rappelle que les Jeux Olympiques ont lieu dans un mois à Pékin, et me rend un peu triste de me rendre compte que cela me laisse pour le moins indifférent.