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architecture/livres/Nagoya

‘Marche à l’ombre’ – Atsuta-Jingū, Atsuta-ku, Nagoya

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Fin juillet. Il fait atrocement chaud mais je refuse pour autant de rester enfermé. Je trouve ainsi refuge parmi les nombreuses vastes allées ombragées par d’immenses arbres qui me semblent millénaires, au sein du sanctuaire Atsuta-jingū (熱田神宮), situé au sud de Nagoya.

Le sanctuaire Atsuta Jingū (sanctuaire d’Atsuta), est l’un des centres de culte les plus importants du Japon avec ses près de 9 millions de visiteurs par an. Construit sous le règne de l’Empereur Keikō (73-130), ce qui en fait l’un des plus anciens lieux de culte du Japon, il est dédié à la déesse du soleil Amaterasu, la plus sacrée du panthéon shintō. Le sanctuaire aurait été construit pour accueillir notamment le Kusanagi no Tsurugi (草薙の剣), le ‘sabre faucheur d’herbe‘ qui aurait été offert par cette même déesse à ses descendants, la famille impériale du Japon. Le sabre est l’un des trois trésors sacrés du Japon, avec le miroir de bronze Yata-no-Kagami qui repose au sanctuaire d’Ise dans la préfecture de Mie, et le bijou Magatama, conservé quant à lui au Palais Impérial de Tokyo. Ces trois reliques ne sont visibles que par quelques privilégiés, l’empereur et quelques prêtres de très haut rang.

Je me dirige sans trop réfléchir, comme attiré peut-être, vers le sanctuaire principal où je suis me suis rendu une demi-douzaine de fois de par le passé. Nous sommes bien loin de la foule qui s’y rue autour du Nouvel An, à peu près la moitié des visiteurs me semblent être étrangers. Juste après m’être levé les mains au chōzuya, je suis fasciné par un gigantesque camphrier. Il porte autour du tronc, qui fait plus de 7 mètres de diamètre, une banderole de papier plié en forme d’éclair signifiant qu’il y demeure une divinité. Faisant plus de 20 mètres de haut, partiellement recouvert de mousse, avec ses branches se tortillant vers le ciel et ses jeunes pousses faisant irruption des ses propres racines, il a effectivement quelque chose de solennel. Si j’avais bien entendu remarqué cet arbre majestueux auparavant, je lui porte cette fois une attention toute particulière après avoir justement fini de lire le livre de l’écrivain à succès Keigo Higashino (東野 圭吾), クスノキの番人 (The Camphor Keeper), dans lequel un camphrier magique a le pouvoir d’emmagasiner les voeux de ceux qui viennent y prier afin d’être transmis d’une génération à l’autre au sein d’une même famille. L’intrigue a un peu du mal à se mettre en place, avec ses 483 pages le livre est un poil trop long, mais dans l’ensemble je l’ai trouvé agréable à lire et je dois avouer avoir été surpris par le dénouement. Comme le trio d’arbres géants à Osu dont j’ai déjà parlé plusieurs fois dans ces pages, les camphriers ont vraiment quelque chose d’enchanteur et de prodigieux.

C’est donc dans cet état d’esprit un peu mystique que j’atteins le sanctuaire principal. Après avoir effectué une prière je traine autour du comptoir où sont vendus les amulettes porte-bonheur o-mamori. Du fond de la cour un jeune prêtre de grande taille tout vêtu de blanc s’avance à grands pas vers l’un des guichets et s’y assoit, et bientôt une file d’attente d’une dizaine de personnes se forme. Il s’agit de la personne qui écrit les ‘go-shuin’, les sceaux donnés aux fidèles et aux visiteurs des sanctuaires shintoïstes ou dans les temples bouddhistes au Japon. Les sceaux sont souvent rassemblés dans des carnets en papier cartonné appelés shuin-chō qui sont vendus dans les sanctuaires et les temples. En réalité cela fait plusieurs années que je pensais m’en procurer un, j’attendais soit un coup de coeur, soit d’avoir l’occasion d’aller au Hikouki-jinja (飛行機神社), le sanctuaire dédié à l’aviation situé à Kyōto pour mettre la main sur le sublime carnet violet élaboré en collaboration avec la compagnie aérienne japonaise ANA. Celui d’Atsuta-jingū, de couleur vert sapin, avec sur la couverture un badge héraldique goshichi-kiri-mon (五七桐紋) et à l’arrière l’inscription Atsuta-Jingū en lettres dorées, est bien sobre, mais à quoi bon attendre ? Sans trop réfléchir je m’approprie mon premier shuin-chō et y fait inscrire mon premier go-shuin. Voilà encore une occasion supplémentaire de voyager a travers le pays …

Toujours sur mon petit nuage je reviens sur mes pas pour faire un tour à la nouvelle aire de repos Kusanagi Hiroba (くさなぎ広場), entièrement réaménagée puis ouverte au public en juillet 2021, et dont j’avais vu quelques photos dans le magazine d’architecture Shin-kenchiku du mois de mai. Je peine à me souvenir à quoi ressemblait l’endroit auparavant mais il me semble que l’entrée qui menait sur l’étang était discrète et que le petit restaurant où l’on pouvait déguster de délicieux plats de nouilles plates kishimen en surplombant l’étang n’avait lui non plus rien de particulier. Cette discrétion avait son charme, comme si connaître son existence donnait à lui seul l’impression d’être un initié, ce qui n’est pas rien étant donné la nature spirituelle du lieu. Economiquement parlant ce système n’est bien entendu pas viable, et les promoteurs ont vu grand pour cette rénovation. L’étang a été entièrement réaménagé, il y flotte un bateau en bois censé représenter la période prospère du quartier d’Atsuta, qui était autrefois l’un des 53 juku (stations) de la route Tōkaidō mais également un port. On y trouve également un musée consacre au sabre Kusanagi que je n’ai pas eu le temps de visiter, un magasin de souvenirs et surtout le fameux restaurant, avec une grande terrasse en plein air, à laquelle je m’assois pendant une bonne heure durant, écrivant quelques lignes dans mon carnet puis contemplant mon premier sceau go-shuin dans son nouveau carnet et réfléchissant déjà aux nombreuses promenades qui s’annoncent.

sport/Aichi

Tōkai Shizen Hodō (TSH) (0)

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Parmi les nombreux projets dont j’ai parlé dans mes billets jusqu’à présent, celui qui me tient le plus à coeur et qui me vient en premier à l’esprit est celui qui consiste à parcourir le Tokai Nature Trail (東海自然歩道, Tōkai Shizen Hodō). Dans son intégralité ce tracé s’étale sur 1,697 kilomètres du Mont Takao (高尾山) à l’ouest de Tōkyō au Mont Minō (箕面山) au nord d’Osaka, mais cela fait deux ou trois ans que je parle, dans un premier temps, d’en couvrir le tronçon de 211 kilomètres qui passe par la préfecture d’Aichi. Au lieu de marcher sans véritable objectif ni plan de route je pense à l’avenir m’organiser davantage, me focaliser sur ce projet afin d’avoir la satisfaction de pouvoir dire ‘je l’ai fait !‘. Comme j’y faisais allusion dans mon précédent billet ce projet aura son propre site, sous une forme assez simpliste dans un premier temps afin de mettre en avant le fond avant la forme. Je pense relater mon avancement à travers des billets sur le blog puis réorganiser le tout sur le site en question, tout en continuant en parallèle à publier ce qui me passe par la tête comme je l’ai fait jusqu’à présent. Je ne sais pas trop encore dans quelle mesure cela influencera mon rythme de publication, cela dépendra de la fréquence de mes sorties et de la méticulosité avec laquelle je rédigerai ces ‘carnets de route’. Il s’agit surtout de me changer un peu les idées et d’avoir un objectif précis.

Aichi/Aichi

‘Saturday, in the park …’ – Kenkō no Mori, Ōbu-shi

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J’ai une petite heure de trou dans mon emploi du temps, j’en profite pour me balader au parc Kenkō no Mori (あいち健康の森公園), dans la ville d’Ōbu (大府). Je ne pense pas en avoir parlé sur ce blog, mais je me suis mis à jouer à Pokémon GO en août 2021. Jeune je regardais distraitement l’un ou l’autre épisode de l’animé quand j’étais au lycée, en 1997 il me semble. Les épisodes étaient d’abord diffusés sur la chaine allemande RTL II et j’ai plus d’affinités avec la version allemande que la version française, au point de me souvenir encore plus ou moins par coeur du générique en allemand même plus de vingt plus tard. Dans ce sens je trouve presque cela dommage que dernièrement les génériques de début et de fin changent régulièrement. Je n’avais jusqu’alors jamais joué à aucun jeu de la série et mes connaissances à propos des noms ou des types de Pokémon étaient limitées, mais Louis s’est mis à m’en parler sans cesse, me harcelant de questions, préparant même sur papier des quizz auxquels j’étais incapable de répondre. Je me fais peut-être des idées mais je me suis demandé si ce n’était pas sa manière de prendre sa revanche par rapport aux interminables discussions que j’avais avec Léo à propos de l’aviation quand il avait le même âge. C’est pourquoi il m’a semblé nécessaire de faire un petit effort pour comprendre ce que Louis avait à me dire et être en mesure de partager sa passion, et Pokémon GO m’a paru être un bon moyen de joindre l’utile à l’agréable.

J’arpente ainsi les parcs et les rues partout où je vais, marchant parfois une heure durant là où en temps normal j’aurais pris place dans un café, puis quand je trouve de l’inspiration je range le smartphone pour dégainer mon appareil photo. Je fais régulièrement rapport de mes découvertes à Louis, qui me fait part de ses conseils et commentaires. Chaque vendredi nous regardons ensemble le nouvel épisode de l’animé et quand nous en avons le temps, nous traînons ensemble à la recherche de quelques spécimens rares.

Nagano/Nagano

‘White, wild horses, they will take me away …’ – Kaida Kōgen, Nagano

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Nous ferons dans la journée l’aller-retour vers Kaida Kōgen (開田高原), le Plateau de Kaida, au pied du Mont Ontake (御嶽山), préfecture de Nagano. Il faut un peu moins de trois heures de route en prenant l’autoroute jusqu’à Nakatsugawa puis longeant la route nationale 19 qui relie Nagoya à Nagano. Nous étions venus il y a trois ans dans les environs en hiver pour faire du ski à Kiso-Fukushima (木曽福島), mais en dehors des sports d’hiver la fois précédente semble remonter à juillet 2017.

Comme la fois précédente, le programme de la journée nous amène, après avoir dégusté de délicieux soba, à visiter Kiso-uma no sato (木曽馬の里), un centre destiné à l’élevage et à la conservation de la race de cheval Kiso, qui est en danger critique d’extinction. Autour d’une trentaine de chevaux gambadent plus ou moins librement dans un espace de 50 hectares. Les visiteurs sont autorisés à leur donner de l’herbe, abondante alentours, et l’on peut également monter à cheval le long d’un court tracé. Prendre en photo l’enclos avec les chevaux et le Mont Ontake encore enneigé, le sommet malheureusement une fois de plus dans les nuages, me donne un instant l’impression de ne plus être au Japon mais dans quelque montagne du Colorado. En dehors des hennissements irréguliers des chevaux et des rires des enfants, l’endroit est calme, la température, de cinq ou six degrés inférieure à celle de la ville, est tellement agréable que j’en suis assoupi. Si le temps nous le permettait, je piquerai bien un somme allongé dans l’herbe en prétextant que je refuse de conduire au retour si l’on ne m’y autorise pas …

Nagoya/Nagoya

‘… and don’t you come back no more’ – Meieki, Nagoya.

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Balade autour de la gare de Nagoya. Dans un premier temps j’avais l’intention de faire la tournée des papeteries pour voir si le nouveau modèle édition limitée du stylo LAMY Safari Spring Green était en vente, mais il faudra apparemment encore patienter un peu. J’en profite d’être dans le coin pour jeter un oeil sur ce qu’est devenu le Meitetsu Lejac qui, comme j’en parlais ici, a fermé définitivement fin mars. Portes et fenêtres ont été scellées, le gigantesque panneau publicitaire au sommet retiré, on peut juste encore apercevoir l’une des deux mascottes du magasin, Kujakku (クジャック) représentant un paon, faisant le guignol sur l’une ou l’autre affiche.

Puisqu’on est dans la (dé)construction, je me souviens soudainement que je m’étais promis d’aller voir où en était le chantier de la future gare de Nagoya. Comme toutes les grandes gares dans le monde semble-t-il, alors que devant celle-ci beaux bâtiments et boutiques de luxe et se côtoient (ou s’entassent, plutôt), le quartier derrière la gare est très populaire, je ne dirai pas mal fréquenté, mais la clientèle n’est pas la même et il n’y a photographiquement parlant pas grand chose à y capturer et je n’y mets pratiquement jamais les pieds. Lorsque je me balade derrière la gare je regrette un peu d’avoir boudé l’endroit car le chantier semble avoir déjà bien avancé sans que je parvienne à me remémorer ce qu’il y avait à sa place auparavant ! La future gare étant perpendiculaire à la gare actuelle de grandes portions de terrains ont dû être complètement rasées, d’immenses machines forent, soulèvent et broient en faisant un bruit d’enfer. Je trouve sans grosses difficultés le Tsubaki-shinmei-sha 椿神明社, un discret petit sanctuaire dont l’autel principal a dû être déplacé parce qu’il se trouvait dans le périmètre du chantier. J’y passe quelques minutes mais le vacarme des machines alentours et la crainte de me faire écraser par l’une des poutres qui voltigent tout près dans le ciel me fait vite quitter les lieux.

architecture/Nagoya

Flare ou ne pas flare … telle est la question – Sakae, Nagoya

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Une intrigante façade aux formes asymétriques, des balcons qui semblent être comme copié-collés à l’infini. Et puis … ? Je suis sans doute passé une centaine de fois devant cette petite ruelle à sens unique de l’autre côté de l’avenue où se trouve le magasin Parco à Sakae mais je n’avais jamais remarqué l’étrange jeu de lumière qui a lieu quand le soleil haut dans le ciel frappe en biais la façade de l’immeuble de cinq étages tout en verre situé au nord du discret temple Shōmanji (勝鬘寺), puis se reflète sur le mur en béton de la propriété à côté, ajoutant par ces curieux reflets un petit plus à la simple photo ‘contraste bois-béton‘. Je suis surtout fasciné par ce phénomène qui fait que l’ombre du poteau électrique sur lequel je suis appuyé se propage sur le mur en face de moi alors que je suis pourtant déjà à contre-jour. Je ne trafique d’habitude que très peu mon appareil quand je prends des photos, mais dans ces conditions je galère avec les réglages, l’un ou l’autre flare semble inévitable.

architecture/Nagoya

‘Matsuri da, matsuri da, o matsuri da’ – Handa-shi, Aichi.

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Petite virée à Handa en fin d’apres-midi. Les travaux sont maintenant terminés, à l’approche du jour des enfants qu’est le 5 mai, les carpes volantes japonaises koinobori flottent dans le ciel le long du canal. J’aime beaucoup cet endroit car bien que la plupart des maisons et bâtiments soient en bois, leur apparence est très sobre et raffinée à la fois, comme si tout avait été minutieusement pensé.

Depuis un petit moment un son de shinobue, la petite flûte traversière en bambou jouée pendant les fêtes folkloriques, nous parvient au loin selon le sens du vent. En remontant jusqu’à sa source (telle une carpe !), nous tombons sur un cortège de chars dashi, mais malheureusement nous arrivons trop tard. La fête semble terminée, les adultes bavardent et rigolent en buvant leur bière, les enfants excités courent en tous sens.

architecture/Nagoya

NZU – Nagoya, Aichi

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En réalité j’étais venu au Meijō Kōen (名城公園), le large parc qui s’étend autour du château de Nagoya afin de jeter un coup d’oeil sur un complexe commercial ouvert en 2017 intitulé tonarino (トナリノ) dont j’avais vaguement entendu parler dans les médias à l’époque. Comme lors de ma visite au OTO Riverside à Okazaki je ne comprends vraiment pas ce qui se passe par la tête des gens à la tête de ce genre de projets. Sont-ils assez naïfs pour croire qu’il suffise de construire un bâtiment architectural partiellement en bois, planter quelques arbres autour pour faire ‘symbiose avec la nature’ et qu’on leur propose un Starbucks – avec terrasse, certes pour que l’endroit devienne populaire ? Ni l’architecture ni les magasins proposés n’ont quoique ce soit d’intéressant, je regrette presque d’avoir fait le chemin exprès.

Heureusement, tout n’est pas perdu. J’ai en effet aperçu en sortant de la bouche de métro une curieuse construction à deux étages dont l’étage supérieur est comme posé sur un socle formé de quatre formes rectangulaires aux façades parsemées d’ouvertures de formes carrées. Il s’agit de la Nagoya Zokei University (NZU, 名古屋造形大学), une université privée spécialisée dans le design et l’architecture, dessinée par l’architecte japonais Riken Yamamoto (山本理顕), qui en est également le doyen. Le campus se situait auparavant à Komaki, au nord de Nagoya, et vient d’aménager dans ses nouveaux locaux en 2022. Je suis fasciné par la simplicité, le côté minimaliste de la répétition des motifs et le complexe jeu de lumières que forment les trous dans le toit au fur et à mesure que le soleil monte dans le ciel. J’hésite à entrer à l’intérieur de l’université car rien qu’en faisant le tour du bâtiment je croise le regard de deux ou trois professeurs qui me regardent d’un drôle d’oeil. Je n’ai manifestement ni l’air d’un étudiant, ni d’un professeur ! Une fois rentré j’apprends qu’une visite guidée payante est possible sur réservation. Je suis plutôt intéressé mais me demande si l’on me laissera le temps de prendre des photos. On va certainement me demander pour quel support elles seront utilisées et j’ai bien peur que la sorte de portofolio que représenterait ce blog ne soit pas très convaincant.

J’écris le début de ce billet dans un café en faisant gueuler (puisque la musique de fond y est toujours trop forte) en boucle dans mon casque le transcendant black enuff, la collaboration entre les rappeurs redveil et JPEGMAFIA. Chaos total durant cent-cinquante cinq trop courtes secondes, flow énergique et énervé, basses saturées au point qu’on se demande si ce n’est pas accidentel, et ce refrain entêtant … On imagine très facilement le déchaînement de la foule au moment où le titre sera joué en concert. Je n’aurai jamais cette chance, c’est donc la fête dans ma tête qui bouge en rythme. Tout excité que je suis je suis incapable d’écrire, j’amorce une redescente en écoutant quelque chose de plus calme, l’album ‘Temperamental‘ du duo anglais Everything but the Girl, en guise d’introduction à l’écoute ultérieure de leur album FUSE qui vient de sortir récemment après un blanc de 24 ans dans leur carrière, et dont le premier single ‘Nobody knows we’re dancing‘ est très prometteur.

musiques/Nagoya

Art de rue – Osu-Sakae

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Osu danseurs
stickers
peinture murale
devanture de magasin
devanture de magasin

L’art de rue. Qu’il s’agisse de danseurs révisant en groupe leurs chorégraphies, de peintures murales ou de graffitis en guise de logo de magasin, dans les quartiers d’Osu et Sakae l’art est partout quelque soit l’heure ou le jour où l’on vienne. Il serait prétentieux de parler d’art mais je continue à prendre en photo les devantures de magasins et surtout les arrangements de pots de fleurs et autres plantes devant les maisons. Je ne peux m’empêcher de croire que leurs propriétaires les ont posé là en pensant au moindre détail, changeant leur ordre et leur disposition, reculant de quelques pas, contemplant leur ‘oeuvre’ et chuchotant ‘Oui, c’est bien mieux comme ça !‘ Je me demande s’ils se doutent un instant qu’un parfait inconnu va les prendre en photo, je suppose que non.

J’ai été très affairé le week-end passé et pour une fois j’étais presque content qu’il pleuve. Je zappe en effet entre la retransmission en direct de la course de trail Istria 100 qui se tient en Croatie (Kimino Miyazaki première femme sur la 168km!) et le festival de musique Coachella qui a lieu du 14 au 16 et du 21 au 23 avril en Californie. Parmi la multitude de noms d’artistes plus ou moins connus les noms de Björk, Marc Rebillet, Chemical Brothers, Gorillaz et Kaytranada ont retenu mon attention. Je suis plutôt déçu par le set de Kaytranada, le mix contenant de nombreux classiques est de très bonne qualité mais il ne se passe pratiquement rien sur scène, on a l’impression de juste écouter un cd. La mise en scène de Chemical Brothers est par contre comme toujours incroyable avec ces animations gigantesques, on en prend plein les yeux. Il est juste dommage que la qualité du son sur Youtube soit plutôt médiocre, sur la longue les aigus me vrillent le cerveau. Et puis il y a la fougue de Marc Rebillet, en peignoir de bain comme d’habitude, en transe, détruisant la moitié de son décor et courant en tout sens comme un gosse mal élevé. Sa capacité à faire un morceau de 5 minutes sur une boucle improvisée assez stupide pour qu’il en rigole lui-même, me fascine. Il faudra vraiment que j’aille voire ça si il passe au Japon.

Depuis les retransmission hebdomadaires des concerts de Sakanaction sur Youtube j’ai pris l’habitude de suivre distraitement le chat lors de ce genre d’événements car cela donne quelque part l’impression d’être dans la foule. Malheureusement celui-ci était perpétuellement envahi de messages de fans du groupe de k-pop Black Pink du genre ‘Black Pink meilleur groupe au monde!’ et autres lignes entières d’emoji de coeurs noirs et roses, le tout alors que le live n’avait lieu que le lendemain. J’ai plutôt été choqué par le niveau de médiocrité des fans et contraint de quitter le chat sous peine de devenir fou.

Le titre de ce blog me remémore l’album du même nom du groupe de rap marseillais Fonky Family sorti en 2001. Ou disons que son titre était inscrit quelque part dans mon subconscient et a soudainement surgi sans crier gare à l’évocation de l’assemblage des termes ‘art’ et ‘rue’. Pour la peine je me réécoute l’album vite-fait mais comme à l’époque je n’accroche pas du tout. Le flow est bon mais les textes contiennent trop d’ego-trip et je me lasse rapidement. De fil en aiguille les logarithmes de Youtube m’amènent à écouter l’émission spéciale dédiée à la Mafia K’1 Fry en direct des anciens locaux du Tati Barbès, à Paris. C’est très amusant parce que j’ai habité pendant deux ans à 50 mètres de là, de 2004 à 2006, juste avant de venir au Japon. Une fois encore l’écriture de ce blog me donne l’occasion de découvrir de nouvelles choses, mais aussi de plonger dans mes souvenirs …

Fukui/Fukui

‘Wild is the wind’ – Tsuruga, Fukui pref.

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Tsuruga Matsubara Beach Resort
Tsuruga Matsubara Beach Resort
vagues sur le sable
Tsuruga Matsubara Beach Resort
Tsuruga Kehi Jingu
Tsuruga Kehi Jingu
Tsuruga Kehi Jingu sakura
Tsuruga Kehi Jingu sakura

Avant la crise sanitaire nous allions deux fois par an à la préfecture de Fukui, plus précisément dans la baie de Wakasa. Une fois en été pour passer un week-end paisible en bord de mer, et une fois en hiver pour nous empiffrer de délicieux poissons et fruits de mer, notamment des plats à base de crabe d’Echizen, très réputés dans la région. Nous passions généralement la nuit dans un ryokan (auberge traditionnelle) à deux pas de la mer. Quelle que soit la saison le repas était copieux et succulent, le poisson ayant été pêché dans la même journée par le cuisinier lui-même. A force de nous y rendre nous sommes devenus des habitués. Les propriétaires ont vu grandir les enfants, je dois avoir de nombreuses photo d’eux posant devant l’établissement. Je ne me souviens plus trop quand nous y sommes allés pour la dernière fois, le billet ci-dessus site de 2017. A vrai dire je n’ose pas trop vérifier si le ryokan existe toujours. Il s’agit d’une petite entreprise familiale perdue dans un coin un peu isolé, j’espère très sincèrement que la crise ne les aura pas forcé à fermer boutique.

En ce début de mois d’avril c’est sur un coup de tête que nous décidons de nous rendre à Tsuruga, chef-lieu de la préfecture de Fukui. La fin du mois de mars a été difficile pour tout le monde, en guise de récompense nous nous offrons un repas en famille au marché aux poissons Nihonkai-sakanamachi de Tsuruga, où nous nous arrêtions souvent au retour de nos séjours à Wakasa. Comme au Yanagibashi Central Market de Nagoya se côtoient étalages de poissons et de crustacés et petits restaurants. Chose assez rare au Japon, il y est possible de négocier les prix, même si ou vu de la facilité avec laquelle les prix baissent, je pense qu’il s’agit tout simplement de donner l’impression au client d’avoir fait une bonne affaire. Je jette mon dévolu sur de délicieux saba-zushi (sushis au maquereau), ce sera un kani-don (littéralement ‘un bol de crabe’) pour les autres.

Nous n’avons que peu de temps mais faisons rapidement un tour en bord de mer à Kehi no Matsubara (気比の松原, Pine Tree Park), une plage bordée de pins sur une longueur de 1.5 kilomètres dans la baie de Tsuruga. Prises en gros plan, je me dis qu’avec un peu d’imagination les vaguelettes qui vont et viennent sur le sable ressemblent à la vue que l’on peut avoir en avion lorsque l’on passe au dessus du bord de mer, le long des côtes de Shizuoka par exemple. Je crois me souvenir que le phénomène qui veut qu’une forme se répète à l’infini semble exister dans la nature, mais sur le moment je ne retrouve plus le mot – les fractales, bien sûr. Je lis des articles et regarde des documentaires à propos de tout et n’importe quoi mais ne retiens jamais rien …

Nous visitons ensuite le sanctuaire Kehi-Jingu, (氣比神宮) situé à 5 minutes en voiture du bord de mer. Impossible de ne pas prendre une photo de type carte postale du superbe torii de 11 mètres de hauteur et des cerisiers en fleurs de part et d’autre à l’entrée. Dans le discret petit parc derrière l’enceinte principale les cerisiers sont en pleine floraison. Les feuilles commencent à faner, fragiles, le vent les fait voltiger dans les airs quelques instants, puis elles tombent au sol, recouvrant peu à peu celui-ci.