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architecture/balades au Japon/Nagoya

‘Les temps changent …’ – Sakae, Nagoya

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Chunichi Building Nagoya
Chunichi Building Nagoya
Chunichi Building Nagoya
清浄寺
清浄寺
清浄寺

Bien que quatrième ville la plus peuplée du pays avec ses 2.3Mio. d’habitants, la notoriété de Nagoya est moindre comparée à des villes connues dans le monde entier telles que Tokyo, Yokohama ou Osaka, et peu de japonais sont capables de citer plus de deux ou trois endroits à visiter en dehors de son château. J’ai moi-même mis du temps avant de réaliser que Nagoya n’était pas une destination en soi, mais plutôt une porte d’entrée vers d’innombrables lieux touristiques situés dans la région Chubu dont je tente de parler dans ce blog. Il n’empêche que Nagoya va tenter dans les années à venir de se forger une réputation de métropole internationale à travers de nombreux projets et ce dans des domaines variés : L’ouverture du Parc Ghibli en fin d’année, du plus grand campus de startups en Asie Station Ai en 2024, les Asian Games en 2026 ou encore les débuts de la ligne Maglev en 2027, pour n’en citer qu’une infime partie.

A l’image du mythique Chunichi Building ci-dessus, construit en 1966 et à la terrasse duquel je participais à mon premier Beer Garden il y a de cela dix ans, comme aux alentours de la gare de Nagoya de nombreux bâtiments sont en cours de rénovation ou de construction dans le quartier de Sakae. Le groupe hôtelier Hilton vient également d’annoncer la construction d’ici 2026 d’un hôtel de sa marque Conrad, le troisième hôtel au Japon après Tokyo et Osaka, juste de l’autre côté de l’avenue où le Chunichi Building se refait une beauté. Je songe à répertorier ces projets et les suivre au fur et à mesure …

Malgré la chaleur je redescends à pieds l’avenue Hisaya-Odori, l’artère principale qui relie Sakae à la gare de Kanayama, jusqu’à hauteur de Yaba-cho. Entre deux immeubles, je m’engouffre dans un étroit coin de verdure que je n’avais jusqu’ici jamais remarqué. Il s’agit du temple Seijo-ji (清浄寺), dont la surface s’étend sur une longueur d’à peu près 100 mètres pour 5 mètres de largeur environ. Seule l’enceinte principale offre un espace assez conséquent pour y placer un banc. Si j’aime les bâtiments nouveaux et stylés, j’espère sincèrement que ces îlots de fraîcheur, dont tout le monde parle en France alors que surgit la vague de canicule, seront préservés à l’avenir.

architecture/musiques/Nagoya

Text me when you get inside – Kanayama, Nagoya

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jardin sur le balcon

Je me dis parfois que mes balades ne sont qu’un prétexte pour écouter de la musique. Je me balade autour de la gare de Kanayama en écoutant l’album ‘Text Me When You Get Home‘ du (pour l’instant) méconnu producteur sud-africain Zito Mowa. Au fur et à mesure de l’écoute je me fais la remarque que les samples de voix et de conversations, de monuments hip-hop (quelle surprise d’entendre Ice Cream de Raekwon samplé après toutes ces années) sur des beats de house enrobés de basses moelleuses conviennent parfaitement au milieu urbain. Pour un peu je n’ai même pas l’impression de porter un casque. Les voix que j’entends pourraient être celles des gens dans la rue et la musique celle que gueulent les magasins de fringues à la mode devant lesquels je passe. Trop brouillon pour être dansant mais assez catchy pour me faire dodeliner de la tête, rafraîchissant bien que certains titres soient carrément trop longs, à l’image de l’interminable titre qui ouvre l’album ‘Flavio’s Glass Of Scotch‘. Je bute en fin d’album sur le titre Amadamara, meilleur titre de l’album. Je ne me lasse pas de la ligne de basse funk bien grasse en deuxième partie de morceau.

Je me balade au hasard mais ne peux m’empêcher de faire un léger détour pour voir dans quel état sont ‘mes’ plantes. Je dois avoir une mauvaise mémoire visuelle, je suis à chaque fois que je passe devant incapable de dire si quelque chose à changé ou pas. Aujourd’hui elles me semblent juste accablées par la chaleur. Suite au commentaire de fgautron sur ce même billet je me suis mis depuis quelques mois à faire attention aux pots de fleurs et autres coins de verdure que l’on trouve un peu partout. Certains semblent arrangés, d’autres complètement laissés au dépourvu, comme le balcon de la première photo où les plantes semblent devoir peu à peu déborder du balcon.

Les fleurs et les arbres qui entourent le MIRAIE LEXT HOUSE NAGOYA (ミライエ レクストハウス ナゴヤ) , restaurant et lieu de réception de mariage dessiné par le bureau d’architecture Kengo Kuma & Associates, sont quant à eux méticuleusement taillées. J’en fais le tour de l’extérieur et suis très intrigué par le balcon imbriqué dans la forme pyramidale du bâtiment. Tout est évidemment fait pour que l’on ne puisse rien voir de l’intérieur, qui au vu des photos ressemble à un luxurieux lobby d’hôtel. J’imagine vaguement m’y immiscer en prétendant vouloir organiser une cérémonie de mariage et demander une visite des lieux, mais ne suis pas vraiment habillé pour l’occasion. Voilà une excellente excuse pour nous offrir un ‘Afternoon Tea‘ en tête-à-tête quand nous en aurons l’occasion.

architecture/balades au Japon/Nagoya

Daijōkyo Sōhonzan – Atsuta-ku, Nagoya

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JIngumae voie ferrée
Daijokyo Sohonzan
Daijokyo Sohonzan
Daijokyo Sohonzan
Daijokyo Sohonzan White Elephant Statiue
Daijokyo Sohonzan

De la harpe jouée par Inoue au sein du groupe んoon dont je parle dans le billet précédent on passe à celle de Nala Sinephro, jeune musicienne jazz expérimentale caribéenne et belge actuellement basée à Londres. Tandis que je me balade autour autour de Jingumae, j’écoute son album Space 1.8, sorti en septembre 2021 sur WARP Records. Je me rends compte en écrivant ces lignes que je suis entré sans trop m’en rendre compte dans une phase d’écoute de jazz. En l’espace d’un peu plus d’un mois j’ai écouté un best-off de Nina Simone, ‘Charles Mingus Presents Charles Mingus‘ de Charles Mingus, l’organiste John Patton (‘Soul Connection‘) et surtout le superbe ‘Hymne au Soleil‘ de Laurent Bardainne & Tigre d’Eau Douce, avec l’aérien titre ‘Oiseau‘, que j’ai écouté en boucle plusieurs fois par jour une semaine durant. Tout à fait réceptif donc à ce genre de musique, je suis toutefois étonné de voir apparaître ce type d’artiste sur WARP. 30 années et plus d’existence et le label parvient encore et toujours à m’étonner.

A chaque fois que je passais devant en train je me disais qu’il fallait un jour que je fasse le tour du Daijōkyo Sōhonzan (大乗教総本山). S’élevant ‘majestueusement’ en plein quartier résidentiel le long de la voie ferrée entre la gare de Jingumae et Kanayama, son audacieuse architecture pour pareil lieu lui donne un air mystérieux qui repousse autant qu’il attire.

Garé non loin, je me balade tout d’abord dans le quartier résidentiel alentour et prends quelques photos qui feront l’objet d’une autre série ultérieurement. Où que l’on soit la gigantesque pagode dépasse des maisons et me sert de repère pour m’orienter. Le calme des premières chansons de l’album convient tout à fait au lieu, je suis dans ma bulle. Apres avoir suffisamment toisé la bête je décide de m’approcher tout doucement.

Comme souvent je m’y suis rendu sur un coup de tête, sans avoir fait la moindre recherche au préalable. Peut-être n’avais-je pas envie d’avoir d’à priori, mais je me doutais bien que l’endroit avait un caractère religieux disons, à part. Le Daijōkyo Sōhonzan est le siège de la secte Daijōkyo, répertoriée par le Ministère de l’Education comme étant une secte bouddhique de la branche Nichiren-Shu fondée en 1914 sous le nom Bukkyo-kanka-kyusaikai par le révérend Tatsuko Sugiyama. Le bâtiment principal, qui n’apparait pas sur les photos, a été construit en 1953 puis rénové en 1968. Le but principal de ma visite, le ‘Peace Pagoda‘ a lui été construit en 1976 et fait 55 mètres de haut. La statue d’éléphant blanc, plutôt mal entretenue, commémore les 60 ans de la création de la secte.

Alors que je rôde librement entre les divers bâtiments sans n’avoir croisé personne, l’album entre dans sa deuxième partie, plus cérébrale et mystique. La dernière chanson, Space 8, un titre de 17 minutes rythmé par un arpège de trois notes de saxophone autour duquel viennent se coupler de longues nappes de synthé, sons cristallins et accompagnements divers, sonne comme un appel à la méditation. La musique colle tellement bien au lieu que je me demande à un moment si elle ne provient du bâtiment. ‘Un escalier de fer … un couloir étroit et obscur … au fond de ce couloir une porte entre-ouverte, d’où nous parviennent les accords d’une musique, qui en ce lieu nous paraît irréelle’.

architecture/balades au Japon/Nagoya/vie quotidienne

‘Pour cent briques, t’as plus rien’ @ Nagoya, Nishi-ku

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Machine devant la gare de Nagoya
une curieuse maison bleue en forme de château
toyota commemorative museum of industry and technology building
toyota commemorative museum of industry and technology
Noritake Garden
Noritake Garden

Je me suis souvenu après avoir publie le billet précédent m’être déjà baladé dans les environs du Noritake Garden en février dernier. J’étais alors parti de la gare de Nagoya en direction du nord et j’avais longé la Meiekidōri jusqu’à la gare la plus proche, Sakō. D’imposantes machines de construction au mécanismes complexes effectuaient alors leur besogne, grondant, vibrant, crachant de la fumée et parfois des étincelles. J’avais été plus loin intrigué par cette curieuse construction bleue aux allures de château. J’apprends en faisant des recherches qu’elle abrite les locaux d’une compagnie spécialisée dans les réseaux informatiques. Je ne sais pas si je serai en mesure de travailler dans un bureau qu’un train frôle toutes les 30 secondes. Ce pays a une notion de l’utilisation de l’espace et surtout une résilience au bruit qui ne cesse de m’étonner.

Un bloc de maison plus loin l’ambiance est tout autre. Nous sommes lundi et comme la plupart des endroits, le Musée commémoratif de l’industrie et de la technologie Toyota (トヨタ産業技術記念館) est fermé. On peut cependant tout de même se balader entre les bâtiments. A part moi le site a pour seul visiteur un homme dans la cinquantaine en costume. Dans un premier temps j’ai l’impression qu’il s’agit juste d’un homme d’affaire qui profite d’avoir un peu de temps libre avant son rendez-vous, mais l’insistance avec laquelle il prend ses photos et le désarroi sur son visage me fait penser à la tête de quelqu’un qui se serait déplacé exprès mais aurait oublié quel jour nous sommes. Cela m’arrive aussi fréquemment …

Mêmes briques rouges, autres bâtiments. Le Noritake Garden (ノリタケの森) est un parc construit autour des vestiges de l’ancienne usine de la marque Noritake, célèbre pour ses porcelaines. Il est très agréable de s’y promener, mais c’est une curieuse sensation que de ne pas être capable de se remémorer de ce qui se trouvait à l’endroit où se tient désormais le centre commercial AEON MALL Nagoya Noritake Garden alors que j’y suis venu il y a quelques années. Peut-être est-ce pour cela que j’ai tendance à vouloir tout photographier.

balades au Japon/Nagoya

‘En travaux’ – Meieki, Nagoya

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Deux heures de libre dans les alentours de la gare de Nagoya. Je pense en profiter pour voir où en est l’état d’avancement des travaux de la future gare de Nagoya pour la ligne de train à sustentation magnétique (Maglev) Chuo Shinkansen qui devrait relier Tokyo et Nagoya d’ici 2027 et l’on m’a récemment parlé de surfaces d’immeubles complètement rasées autour du Dai Nagoya Building. Comme il fallait s’y attendre celles-ci sont clôturées et on ne peut rien voir des excavations qui semblent y avoir lieu. C’est la pause de midi et les machines sont à l’arrêt, le lieu est même relativement calme. Je suis toutefois soulagé que la vue à partir du carrefour Nagono n’ait en rien changé. Apres ma promenade je me repose à l’ombre d’un arbre aux abords du centre commercial Aeon Mall Nagoya Noritake Garden. A l’approche de la ‘journée des enfants’ des koinobori colorés nagent tout doucement dans l’air au gré du vent.

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‘Breath and stop’ – Osu → Tsuruma Koen

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Kanayama Building
Nagoya highw
Nagoya highway
Tsuruma Parc
Tsuruma

Quel soulagement lorsque le temps se fait plus clément, que je peux enfin me rendre au travail sans avoir à enfiler bonnet, gants et cinq couches de vêtements. Aujourd’hui il fait presque 20 degrés, je suis dehors en T-shirt pour la première fois de l’année.

Les photos ci-dessus ont été prises il y a quelques jours lors d’une balade entre Osu 大須 et le Parc Tsuruma 鶴舞公園. J’écoute en marchant l’album ‘Help Ever Hurt Never’ de Fujii Kaze. La voix plutôt grave pour un chanteur masculin japonais donne une certaine chaleur suave aux chansons les plus lentes qui convient bien à la saison. Ce n’est pas un album que j’irai écouter en boucle mais il convient parfaitement à une écoute distraite, en conduisant par exemple. Cela dit j’aime particulièrement le titre Toku ni nai (特にない) et sa boucle d’accords de piano et le rythme low-fi qui claque qui me fait penser à des débuts de morceaux du regretté Nujabes. On pourrait croire la boucle samplée mais elle est vraisemblablement jouée pour de vrai, quoique filtrée. Dans l’ensemble l’album est agréable à écouter, mais je pense que ses talents au piano auraient pu être un peu plus mis en avant. Je me répète mais j’avais vraiment été impressionné par sa prestation au Kohaku l’année dernière et cette video sur YouTube où il enchaîne sur un synthé une cinquantaine de titres en tout genres qui lui passent par la tête, en pyjama, parfois affalé par terre, sans la moindre partition ni rien me laisse, pour rester poli, sur le derrière. J’aimerai tant que dans une avenir proche il délaisse cette pop agréable mais conventionnelle et se déchaîne, découvre les possibilités infinies qu’offrent ne serait-ce qu’un minuscule Micro KORG, se laisse aller et chante tout en maltraitant ses machines comme le font Jamie Lidell, Louis Cole ou encore Marc Rebillet. ( Il devrait d’ailleurs bien s’entendre avec ce dernier, qui fait régulièrement des streams live en peignoir de bain). Pour cela il faudrait qu’il cesse de jouer sur son côté beau-gosse et je ne suis pas certain que ses fans du moment suivent une voie davantage rivée vers l’électronique. A suivre donc …

Comme souvent je marche au hasard, sans véritable objectif. Le seul fait d’être au dehors sous le soleil est un plaisir en soi. Puisque je suis dans le coin je pense me rendre au magasin de vieux livres Daigakudo, mais une pancarte m’apprend qu’il a fermé ses portes il y a quelques mois. Cela m’attriste car on pouvait y trouver de nombreux ouvrages concernant l’histoire de l’aviation japonaise, j’y avais notamment trouvé le second volume de l’Encyclopédie de l’histoire de l’aviation japonaise sous l’ère Showa (日本航空史 昭和前期編・昭和戦後編) pour 3.000 malheureux yens alors que neuf celui-ci vaut 15.500Yens, et je comptais bien, au détour d’une promenade, comme aujourd’hui par exemple, y trouver le premier volume traitant de la période d’avant-guerre. Ce genre de trouvailles est toujours agréable, un peu comme croiser au coin d’une rue un ami de longue date que l’on n’avait pas vu depuis longtemps. Je me ressaisis, peut-être tomberais-je dessus au quartier des vieux livres à Jimbôchô, Tokyo, cela me ferait même une excellente excuse pour m’y rendre.

Je m’assois volontairement en plein soleil dans l’herbe du Parc Tsuruma. D’ici deux semaines l’endroit sera noir de monde durant la saison des hanami, selon que l’état d’urgence sera levé ou non d’ici la fin de la semaine. J’y lis les quinze dernières pages de l’ouvrage intitule ‘Niji no Tsubasa‘ d’Akira Yoshimura 「虹の翼」吉村 昭, pavé de plus de 500 pages retraçant la vie de Chuhachi Ninomiya (二宮忠八), pionnier de l’aviation japonaise vers la fin du XIXème siècle. Cela fait 6 mois que je le traîne avec moi, la méticulosité presque maladive de l’auteur et les digressions parfois qu’en lointain rapport avec le sujet principal en font un ouvrage plutôt indigeste, mais donnent une image précise de l’enthousiasme de Ninomiya pour les objets volants et des difficultés rencontrées lors de son parcours. Je suis à la fois soulagé d’en avoir fini et perplexe : Que lire ensuite ? Et pourquoi donc suis-je incapable de faire une pause ?

balades au Japon/Nagoya

Shirotori Garden – Atsuta-ku, Nagoya

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Shirotori Garden
Shirotori Garden

Je m’etais promis d’aller voir les pruniers en fleurs cette année en guise d’amuse-bouche pour les cerisiers en fleurs un mois plus tard. A défaut d’avoir le temps d’aller à Suzuka dans la préfecture de Mie au superbe Suzuka Forest Garden comme nous le suggère Baiya sur son blog, je me suis rendu plus près, au Shirotori Garden.

Ce jardin, je regrette un peu de ne pas avoir eu l’idée d’y aller plus tôt. La prochaine fois que des amis ou de la famille viendra au Japon, c’est un coin typiquement japonais par excellence qui leur fera sans doute plaisir à visiter. Le jardin est complètement éclipsé par par le célèbre sanctuaire Atsuta Jingu tout proche, j’en avais déjà aperçu quelques photos sous la neige mais jamais je ne me serai douté qu’il s’agirait d’un coin aussi propice aux balades au calme. En pleine semaine le jardin est quasiment désert, il fait froid quand le ciel se couvre. Apparemment je suis venu un peu trop tôt, les pruniers ne sont pour la plupart pas encore en fleurs mais ce n’est pas bien grave tant il y a matière à voir. Je prends tout mon temps, m’assois sur un ou l’autre banc. Je n’écoute pas de musique aujourd’hui, certain de ne pas être importuné dans mes pensées, et préfère profiter du silence du lieu.

Comme lors de ma visite au Yōki-sō, un couple de futurs mariés accompagné de deux photographes et d’un groupe composé d’une dizaine de personnes fait son entrée dans le jardin pour une séance photo, sans doute en vue de leur cérémonie prochaine. Le groupe rigole beaucoup, le photographe hurle ses directives aux protagonistes, je prends garde à ne pas devenir un photobombeur malgré moi avec mon très voyant sac à dos vert flou. Bientôt, les voix s’éloignent, je me dis que je me fais vieux quand je me surprend à rouspéter qu’ils feraient mieux de profiter du jardin au lieu de se dépêcher ainsi.

balades au Japon/Nagoya/musiques

साँस लो (Saans Lo) – Nagoya Port, Aichi pref.

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Nagoya Port building & bridge
Nagoya Port building & bridge
Nagoya Port building oiseaux

Les photos ci-dessus ont été prises au port de Nagoya, au même endroit que le billet précédent, mais il y a un an de cela, à une semaine près. Je savais avoir des photos non utilisées du port dans ma photothèque mais j’avais raté l’occasion de les publier l’année passée, la douce lumière des fins d’après-midi d’hiver est trop particulière pour qu’elles soient utilisées au fur et à mesure que l’on avance dans l’année.

Nous avions visité le Nagoya Maritime Museum situé aux étages inférieurs du Nagoya Port Garden Pier, le bâtiment à la forme particulière que l’on aperçoit sur la première photo.  Nous étions alors montés au dernier étage, d’où l’on a une belle vue d’ensemble sur le port et ses environs – Centrair est trop éloigné pour être aperçu.

Les enfants ont chacun leur petit Coolpix Nikon qu’ils trimballent avec eux quand nous partons en balade. La plupart du temps, quand ils me montrent fièrement leurs photos il est toujours amusant de constater qu’ils voient les choses tout à fait différemment, s’attardent sur l’un ou l’autre détail auquel je n’aurai jamais prêté attention. Cette fois-ci néanmoins, les nombreuses mouettes attroupées le long du quai, à l’endroit exact ou accostera le Taisei Maru un an plus tard semble faire l’unanimité en tant que sujet photographique.

J’écris ces lignes en écoutant le sublime album ‘Culture Prince’ de la chanteuse pakistanaise résidant à New York Arooj Aftab. Ses chansons dans une langue qui m’est inconnue me font voyager. J’écoute en boucle Saans Lo, le plus beau titre de l’album. Je ferme les yeux et j’ai l’impression d’être à bord d’un voilier longeant les rives de quelque majestueux pays sableux lointain. Les petites touches électroniques me font penser au scintillement des rayons du soleil sur l’eau, la voix douce d’Arooj au lents roulement des vagues au léger vent marin. Je ressens à son écoute à la fois quelque chose de triste et mélancolique, mais de très lumineux et positif à la fois. Une discographie à décortiquer de plus.

balades au Japon/Nagoya/vie quotidienne

Taisei Maru – Nagoya Port, Aichi

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Nagoya Port Taisei Maru
Nagoya Port Taisei Maru
Nagoya Port Taisei Maru
Nagoya Port Taisei Maru
Nagoya Port Taisei Maru

Les jours de congé, après avoir terminé ma séance de natation il est généralement autour de onze heures et je n’ai que quelques heures grand avant le retour des enfants de l’école, ce qui m’empêche de me balader trop loin puisqu’il faut également prendre en compte les embouteillages. Je pourrais rentrer à la maison mais il y fait trop froid pour entreprendre quoique ce soit. La salle à manger, seule salle chauffée, s’est peu à peu transformée en bureau de télétravail, le téléphone sonne fréquemment et je m’y crois au travail, l’idée d’avoir à écouter de la musique avec des écouteurs alors qu’il y’a quelqu’un d’autre dans la salle m’enchante guère. Je me gare donc au LaLaport Nagoya Minato AQULS tout proche et y prends mon déjeuner. Quand le temps est mauvais je passe le reste du temps au spacieux Starbucks situé au milieu de la librairie Tsutaya. Pour le prix d’un café il y est autorisé de lire revues et livres sans avoir à les payer, ce qui est idéal pour feuilleter divers magazines spécialisés que je n’achèterai jamais par manque de place à la maison.

Aujourd’hui il fait cependant suffisamment beau pour que je change un peu mes habitudes en improvisant une balade au port de Nagoya. A mon arrivée je remarque un imposant bateau à quai. J’en suis plutôt étonné car bateaux de croisière et de cargaison sont généralement amarrés au Kinjo Pier (Kinjofuto) situé un peu plus au sud, à l’entrée de la ville par voie maritime. Je m’approche, apparemment le ‘Taisei Maru‘ vient tout juste d’arriver. Un homme de grande taille qui me semble toutefois un peu jeune pour être le capitaine du navire inspecte celui-ci en donnant des ordres à une dizaine d’hommes. La passerelle est baissée, quelques caisses et un vélo (!) sont déposés sur le quai. Le temps que je réfléchisse à la meilleure façon de demander pour monter à bord que tout ce petit monde disparait. Pour le délire je m’imagine un instant m’y faufiler comme dans les films d’action. Qu’il serait ‘amusant’ qu’alors que je sois à bord le bateau lâche les amarres et m’emporte avec lui vers je ne sais quelle destination inconnue – où la police m’attendrait de pied ferme.

Après quelques recherches j’apprends que le Taisei Maru (91.28 mètres de longueur) est l’un des cinq bateaux d’entraînement de la JMETS (Japan agency of Maritime Education and Training for Seafarers), organisme indépendant qui s’occupe de la formation des futurs marins japonais. C’est au même organisme qu’appartenait le Nippon Maru, l’élégant quatre-mâts retiré de la flotte en 1984, maintenant en cale-sèche dans le quartier de Minato Mirai 21 dans le port de Yokohama et réaménagé en musée. Comme Flightradar24 pour les avions, il semble exister plusieurs applications permettant de suivre les trajets de n’importe quel bateau dans le monde. Si je suis assez assidu et que j’ai de la chance, peut-être y aura-t-il une suite à cette série …

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‘How to drive in snow safely’ – Nagoya, Minato-ku

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Nagoya Minato-ku banc neige
Nagoya Minato-ku club de golf
Nagoya Minato-ku neige
Nagoya Minato-ku canal Nakagawa
Nagoya Minato-ku voiture abandonnée

Ce matin il a neigé jusqu’aux alentours de dix heures, puis peu avant midi le soleil a enfin percé. Il fait un froid glacial à l’intérieur de la maison, je profite de cette éclaircie pour sortir prendre l’air et presque me réchauffer à l’extérieur. Je me balade autour du Lalaport NAGOYA Minato AQULS à Minato-ku. En dehors du centre commercial il n’y a que des quartiers résidentiels et des hangars appartenant à des entreprises de logistique, je pense dans un premier temps marcher jusqu’au canal Nakagawa qui remonte vers le port de Nagoya.

J’ai dans les oreilles l’album éponyme de Sapphire Slows, productrice et DJ résidant à Tokyo. J’ai découvert cette artiste la semaine dernière et je suis depuis en train de passer en revue sa discographie. Par rapport à son premier et très alléchant EP ‘True Breath’ (2011) qui comportait des parties rythmées presque dansantes, cet album est plus conceptuel et moins évident à cerner, mais il se peut que se soit tout simplement le froid qui me donne cette impression. Si la voix de la chanteuse est beaucoup plus présente que sur l’EP, elle semble ne constituer qu’une nappe sonore comme si s’agissait d’un instrument comme un autre. Ce n’est qu’en y prêtant vraiment l’oreille que l’on se rend compte qu’elle chante certaines parties en anglais. J’ai l’impression d’écouter ce qui pourrait être de l’electronic shoegaze, (si c’est un terme qui existe) et à vrai dire c’est quelque chose de nouveau et de surcroit plutôt agréable dans la mesure ou en musique électronique le texte n’apporte la plupart du temps pas grand chose aux chansons et me sort plus facilement de mes rêveries – il n’y a guère que le génial Louis Cole et ses textes auto-dérisoires qui m’amusent beaucoup.

Je traverse le canal, remonte vers le port puis longe la Kokudō Ichi-gō pour repasser de l’autre versant, puis revient vers mon point de départ, formant un carré d’un kilomètre de côté. Tout au long de ma promenade il reste par-ci par-là d’étroites parcelles de neige que le soleil n’atteindra probablement pas avant que la nuit tombe. Au coin d’une rue je suis très intrigué par cette voiture recouverte de neige apparement abandonnée au beau milieu d’un terrain assez grand pour y construire une maison. Il me parait impossible de garer une voiture de sport avec des herbes si hautes alentours, mais leur hauteur porte à croire qu’elle est là depuis un bon bout de temps. A moins qu’elle soit tombée ce matin avec la neige ? Nagoya me propose un nouvel endroit où revenir dans quelques temps …