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vie du blog

‘Pourquoi j’écris …’ (5) – copy/copy

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Cela fait deux éternités que je n’ai pas fait de compte-rendu de mes carnets mais je suis satisfait et fier de pouvoir affirmer que leur rédaction se poursuit en parallèle du blog. Pour ne pas perdre trop de temps à réfléchir après une sortie comment je vais agencer les pages de mes carnets, la mise en page la plus courante consiste à coller sur la page de gauche trois photos représentatives de la balade et sur celle de droite un texte qui relate ce que j’ai pu ressentir pendant celle-ci. Les carnets sont ainsi une sorte de ‘version miroir’ du blog. Les événements sont bien sûr identiques mais le point de vue y est différent, plus personnel, parce que si je ne me vois pas étaler l’intégralité de ma vie privée en ligne, j’imagine encore moins devoir faire attention à ce que j’écris dans mes carnets parce que je sais qu’ils vont être lus. Je crois de par le passé avoir déjà expliqué combien je regrette pour ces raisons qu’il ne me soit pas possible de mettre en ligne tels quels des scans de mes carnets, de briser le miroir en quelque sorte.

Je suis retombé il y a quelques jours sur la vidéo de Van Neistat, (non moins talentueux frère du renommé directeur/producteur/youtubeur Casey Neistat) intitulée ‘I Spent 1,600 Hours Typing Other Writers’ Books‘, dans laquelle il explique avoir pendant trois mois retapé l’intégralité d’un roman à la machine à écrire, en avoir découpé chaque ligne pour ensuite les coller bout à bout sur un gigantesque papier enroulable de trois mètres de large. Cela m’a amené à réfléchir à la question et je me suis dit que le processus pourrait très bien se faire dans l’autre sens ; Les billets pourraient être recopiés dans mes carnets à la main au lieu d’y être collés, ce qui me ferait une version papier personnalisée du blog. Pour une fois je me suis immédiatement attelé à la tâche en recopiant religieusement un billet récent. L’imperfection de l’écriture qui parfois part en biais, la différence d’espacement entre les lignes ou dans la taille des caractères a quelque chose de beaucoup plus naturel et d’agréable à lire que si j’y collais tout simplement mes billets imprimés.

Ce n’est qu’une fois terminé que je me suis souvenu que j’avais déjà tenté l’expérience en pleine crise sanitaire, comme quoi l’histoire et les réflexions se répètent. Je préfère cependant l’agencement des images et du texte cette fois-ci. Il y a juste ce problème d’espace qui me dérange, pour y remédier je me demande quel serait le résultat si je recopiais les billets dans d’épais et volumineux albums photos à l’ancienne …

vie du blog/Nagoya

ジカンカセギ① (how to reemerge completely) – Kanayama & Ōsu, Nagoya

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Je me réveille, j’émerge, non, réémerge tout doucement. S’il fait encore 35 degrés en plein jour la relative fraîcheur en matinée et en soirée me permet enfin d’aller courir. A partir là la machine se met en route, le corps et l’esprit semblent enfin pouvoir s’activer. Je peux ressentir en moi leur progressive montée en puissance, le corps vibrant de plus en plus fort telle une turbine d’avion au fur et à mesure que les jours passent.

Ainsi, j’ai sorti mon carnet dans lequel je n’ai plus écrit un mot depuis le 16 juillet dernier et j’ai pris deux heures pour y inscrire tous le projets et idées en rapport avec ce blog. Il n’est guère étonnant que je sois un peu perdu par rapport à la direction que je veuille donner à celui-ci, mes gribouillis ayant rapidement remplis deux pages et certaines idées pouvant faire l’objet d’un site à part entière. En attendant que mes projets s’organisent, que tous les voyants soient au vert et que la piste soit dégagée pour que l’inspiration s’élève et que ce blog redécolle, je gagne un peu de temps en recyclant quelques photos prises au début de l’été.

On imagine toujours les rues des grandes villes japonaises surpeuplées, mais ce n’est pas forcément le cas. En plus d’être pendant l’été vidée de ses habitants, la ville de Nagoya, grand pôle industriel et économique, ‘bénéficie’ de surcroit de son statut de ville ‘boudée par les touristes’ et ses rues sont bien moins fréquentées que ce l’on pourrait penser. Le temps est lourd mais on ne se marche pas sur les pieds, c’est déjà ça !

vie du blog/Nagoya

I wish (there was nothing to fear and nothing to doubt) – Arakogawa Park, Minato-ku, Nagoya

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glycine
MEGA
parc vide sous la pluie
superpositions des passerelles
jeux pour enfants dans parc

Comme chaque année vers cette période, le blog et son auteur tournent au ralenti. Le temps perpétuellement maussade, les averses imprévisibles, l’humidité constante, qu’il pleuve ou non d’ailleurs. Impossible d’aller courir cinq petits kilomètres sans être en nage, traînant un litre d’eau dans le sac-à-dos, presque heureux de pouvoir m’arrêter à chaque feu de croisement pour me désaltérer. Courir n’est même plus un plaisir alors j’alterne avec la natation, mais tout le monde semble avoir la même idée et on se retrouve, si j’ose dire, comme des sardines, à se mettre involontairement des claques dans des couloirs surbondés. Une journée de congé sans avoir marché, couru ou nagé est une journée perdue, je suis bien en peine de tenir en place, d’écrire ou de rédiger quoique ce soit, encore moins de dormir correctement sans avoir au préalable eu ma dose de sport.

Je me traîne au dehors malgré la pluie, les parc sont déserts. Pour je ne sais quelle raison, en juin et juillet le nombre de visiteurs du blog est au plus bas lui aussi, avec des journées consécutives avec le compteur à zéro. C’est la même chose chaque année mais le choc que cela me procure ne s’atténue guère avec les années. Que d’efforts pour n’être lu que par quelques personnes … A quoi bon ? J’ai arrêté de penser au blog les deux semaines depuis mon dernier article et le temps étant exécrable, je n’ai rien fait pendant plusieurs jours de libres. Hormis un peu de lecture fantastique (Le Cycle des Princes d’Ambre, de Roger Zelazny) et une sortie au cinéma distrayante (The Watchers) mais dont je suis sorti dubitatif, j’ai passé la majeure partie de ces journées à me demander qu’en faire. Le bilan est donc le même que les années précédentes, à savoir que je suis incapable d’arrêter ce blog puisqu’à part le sport, prendre des photos ou/et écrire pour le blog, rien ne me captive suffisamment pour m’occuper.

Je ressens cela dit une certaine frustration par rapport au fait que WordPress ne m’offre pas, malgré ce que cet abonnement me coûte, la liberté de faire ce dont j’ai envie. Je ne cherche pourtant rien de sophistiqué, juste un thème au design simple offrant la possibilité de publier les articles en intégralité (!), en pleine page (!) et quelques widgets basiques, mais chaque thème comprend l’une ou l’autre lacune. Je n’ai cependant pas le courage de déménager à nouveau 20 années d’articles vers un nouvel hébergeur de peur de perdre des données, d’avoir à nouveau à faire face au mojibake et autres problèmes de paiement entrainant l’arrêt involontaire du blog. Peut-être dois-je me faire une raison et soit opter pour une thème moderne, ou bien faire passer le blog au second plan et me concentrer sur l’aspect photographie, qui je dois l’avouer m’intéresse de plus en plus. Là encore, j’ai l’impression que ce n’est pas la première fois que j’écris cela …

vie du blog

‘We’ve got a conclusion, and I guess that’s something’

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Lorsque j’essaie d’accéder à mon blog un message d’erreur s’affiche : ‘This domain has expired’. Sur la lancée il semblerait que j’aie également perdu tout accès à mon compte WordPress en ayant malencontreusement effacé mon mot de passe sauvegardé quelques jours plus tôt. Pensant qu’il ne s’agit que d’un problème technique temporaire j’attends quelques heures, un jour, deux, mais rien n’y fait … Je ne parviens pas non plus à récupérer mon mot de passe, l’adresse utilisée pour l’inscription n’existant plus. Je traverse durant cette période divers états émotionnels concernant la meilleure procédure à suivre. Je vois dans le fait que cette panne soit survenue le 5 février, jour de mon anniversaire, comme un signe du destin me disant qu’il serait temps de m’arrêter là pour passer à autre chose et pendant un certain temps je vois cette intervention divine comme un mal nécessaire, comme une chance de couper ce cordon ombilical qui me lie à ce blog depuis maintenant bientôt 23 longues années. Incapable de rester les bras croisés j’essaie toutefois de ressusciter le site en contactant par trois ou quatre fois le site d’hébergement Bluehost via leur chat, mais à chaque fois un opérateur plus incompétent que le précédent pointe du doigt un problème différent. Mes appels à l’aide sur le forum d’aide de WordPress restent quant à eux sans réponse. La cause semble perdue mais je suis pendant la première semaine sans blog presque soulagé, comme si le fait d’écrire n’avait jusqu’ici été qu’un fardeau. Lors de mon premier week-end je ne tiens cependant pas en place, par habitude je ne peux m’empêcher d’aller me balader en prenant évidemment des photos, comme si de rien n’était. A défaut de pouvoir rédiger le blog j’ai amené avec moi mon carnet, tout le long de mon parcours je prends le temps de m’assoir par-ci par-là pour y écrire cérémonieusement quelques remarques. Quel que soit le support, il semblerait qu’il me soit impossible de ne pas photographier, écrire ou dessiner quelque chose où que j’aille.

Week-end suivant. Il pleut des cordes, je suis coincé à la maison et m’ennuie à mourir. Que le blog se poursuive ou non il me serait bien entendu possible de rédiger quelques articles afin de prendre de l’avance ou plutôt combler cette période l’inactivité dont je ne vois alors pas encore le bout, mais je ne parviens pas à trouver la motivation nécessaire. Les jours passent, au chômage technique je ne sais trop que faire de mes journées de congé mais ne pas me sentir obligé d’avoir à publier quelque chose n’est pas désagréable, bien au contraire. Je me sens un peu comme un athlète qui prend sa trêve hivernale afin de reprendre des forces et qui, au fur et à mesure que le temps passe, trépigne d’impatience à l’idée de courir à nouveau. Aujourd’hui, avec le recul, je me dis que de toute manière j’ai tellement été débordé de travail pendant ce mois de février que je n’aurai probablement pas eu l’énergie de rédiger quoique ce soit. En realite ce repos tombe probablement à pic.

Je parviens finalement au bout de trois semaines à regagner accès à mon compte WordPress, et à partir de là les choses vont relativement vite. Au final il s’est avéré qu’une grande partie de mes ennuis était due à un problème de paiement du renouvellement du nom de domaine, Paypal ayant bizarrement refusé le paiement vers WordPress sans qu’à aucun moment ni l’un ni l’autre ne m’avertisse du problème, alors que j’utilise Paypal pour d’autres services sans rencontrer de difficultés. J’avais pensé profiter de cette période pour réfléchir à ce que je voulais faire de ce blog une fois récupéré et tenter de lui donner une seconde vie, un second souffle, du ressort, bref, qu’il y ait un avant et après, mais au final je reprends les choses là où je les ai laissées. Je tiens au passage à remercier les quelques personnes qui m’ont demandé des nouvelles et se sont inquiétés à propos du blog. L’aventure continue !

architecture/balades au Japon/vie du blog

‘Hello again my old dear place’ – Tokyo, Chiyoda-ku

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Tokyo station
Tokyo station gros plan
KITTE Marunouchi interior
KITTE Marunouchi
view from KITTE Marunouchi Garden
View from Marunouchi Garden
View from Marunouchi Garden

Que de déplacements en ce mois d’octobre ! Après Nara et Kyōto, c’est à Tōkyō que je me rend cette fois-ci. Malheureusement j’y passe en coup de vent car la chose s’est décidée la veille au soir. J’ai beau quitter Nagoya tôt le matin diverses démarches me prennent la matinée, mais je compte bien profiter au maximum de la demi-douzaine d’heures à ma disposition dans la capitale.

Tout d’abord Fgautron me fait le plaisir d’accepter mon invitation soudaine à déjeuner ensemble. Depuis les quelques années que nous lisons et commentons mutuellement nos blogs il est amusant de rencontrer quelqu’un pour la première fois mais d’avoir l’impression pourtant d’en connaître déjà une partie. La conversation s’anime rapidement autour de nos parcours respectifs, de nos dernières trouvailles en musique japonaise, de la rédaction de nos blogs respectifs et encore bien d’autres choses. Après le repas nous buvons un café au dehors, au KITTE Garden, la terrasse située au 6ème étage du KITTE Marunouchi Garden. Le temps est bien agréable, il n’en défile que plus vite encore. (Encore merci !)

Après avoir ainsi pris congé de mon blogmate je prends le temps de faire le tour de la terrasse. Depuis ma dernière venue en février 2020 la construction du Tokyo Midtown Yaesu (240 metres de haut) s’est entre-temps achevée. Où que l’on regarde l’espace semble comme quadrillé par les lignes horizontales et verticales des poutres et des vitres des bâtiments alentours et je me fais la remarque que la densité des immeubles est bien plus importante qu’à Nagoya. En prenant entre-autre les deux dernières photos de cette série j’ai très clairement en tête celles du photographe Philipp Reed, notamment celles prises à New York où les immeubles envahissent très lourdement tout l’espace mais la lumière reste malgré cela claire et légère. Je copie beaucoup ce que je vois par-ci par-là sur internet ou dans les magazines, j’expérimente en essayant d’affûter mon style. L’effervescence de la ville dope mon inspiration.

écriture/vie du blog/Nagoya

Nagoya Port → Sasashima

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Trois semaines de vacances, en quelque sorte. Les journées défilent et la période de blanc se prolonge … Quand il m’arrive de parler du fait que j’écris mes carnets à mes collègues ou mes amis, ils s’étonnent toujours de la longévité de mon activité. Je leur explique à chaque fois que le secret réside dans le choix du support d’écriture, à savoir un cahier ou un agenda sans inscription de la moindre date. Je ne connais personne qui ait été capable d’écrire longtemps dans un carnet de type ‘une page par jour’, avec la date inscrite en haut de page. Il suffit en effet, et ce quelle que soit la raison, de ne pas y écrire pendant deux ou trois jours pour irrémédiablement ressentir un sentiment de culpabilité, l’écriture est de par sa promesse faite à soi-même plus devenue un devoir qu’un plaisir. Même neufs et vierges, on ne trouve ni mention de date ou de jour dans mes carnets – toujours mon bon vieux Travelers Notebook dont il faudra d’ailleurs montrer quelques photos. J’y inscrit bien sûr la date quand j’y écris quelque chose ou y colle des photos, mais j’y écris quand je le veux, si je le veux, et ce sans que, comme si ça aurait été le cas si j’avais été paresseux pendant trois semaines, vingt-et-unes pages de blanc séparent deux inscriptions. C’est sans doute là ma manière de dompter la peur de la page blanche.

Finalement il en est de même pour ce blog. Il m’est arrivé pendant cette période de creux de me dire qu’il me faudrait donner signe de vie, mais au fond mon manque d’inspiration et d’envie d’écrire ne m’a pas préoccupé plus que cela. Pour une fois même, l’habituel ‘et si j’arrêtais tout ?’ ne m’a même pas effleuré. J’attendais juste que cela revienne, et j’écris ces quelques lignes pour palper ma forme, voir si j’y prends plaisir ou pas.

Les photos ci-dessus ont en réalité été prises l’année dernière à la même date à quelques jours près. Le retard s’explique par le temps agréable et propice aux promenades qu’il fait à partir de la mi-octobre pendant lequel je me baladais sans cesse et prenais énormément de photos que je n’ai pas réussi à caser dans un article avant que la chasse au kōyō ne débute. J’ai de la sorte de nombreuses photos qui attendent de ressurgir des tréfonds de ma photothèque. Je me dis toujours qu’il me faut attendre d’être dans le même mois ou au moins la même saison pour les utiliser. Non pas pour essayer de les intégrer discrètement dans le fil d’articles sans que personne ne s’en rende compte, mais parce que la lumière éblouissante d’un soleil d’été n’a rien à faire entre deux séries de photos prises dans la lumière douce d’automne.

Il s’agit donc d’une série prise lors d’une promenade, à pied, d’un peu plus de 12 kilomètres visant à remonter le canal de Nakagawa à partir du port de Nagoya jusqu’au quartier de Sasashima situé juste en dessous de la gare de Nagoya. Une fois que l’on s’éloigne du port et de son aquarium, le canal n’est bordé de pratiquement tout son long que d’usines, d’entrepôts et de centres logistiques de tailles diverses et variées, de dortoirs, de petits restaurants où se retrouvent probablement chaque midi les habitués. Pour être tout à fait franc l’intérêt est plutôt moindre, je n’ai d’ailleurs aucun souvenir de ce que j’ai écouté comme musique lors de cette promenade. Je réfléchis à prendre en photos les travailleurs dans leurs vêtements de travail et autres salopettes de couleurs diverses, avec leur casque sur la tête, mais ne parviens pas à me faire violence – c’est qu’ils ont l’air costauds en plus. Je marche d’un bloc à l’autre, arrêté pratiquement à chaque croisement par un feu rouge toujours trop long. Tout se ressemble et se répète tellement que j’en viens à regretter un peu de m’être lancé dans cette entreprise. Bien qu’encore éloignée, je suis soulagé quand je commence à apercevoir au loin la tour de le chaine de télévision Chūkyō, plantée dans le décor tel un drapeau signalant l’arrivée du parcours.

Tout à fait paradoxalement, les coins de verdure, parcs et squares se font plus fréquents au fur et à mesure que je me rapproche du centre de Nagoya, et même l’architecture des entrepôts, jusqu’ici banales baraques faites de tôle, semble désormais avoir été pensée pour susciter l’attention de ceux qui se baladent le long du canal. J’arrive enfin, au bout d’un peu plus de quatre heures de marche, à bon port, si j’ose dire. Je m’assois quelque instants dans le parc devant centre commercial Global Gate et le campus de l’Aichi University, que j’avais visité une année auparavant. C’est d’ailleurs, il me semble, la découverte du canal qui m’avait donné l’idée de cette balade. Pour une fois, j’accomplis l’un de mes projets !

vie du blog

‘Je suis malade, complètement malade’ – Osu, Naka-ku, Nagoya

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femmes en yukata
nid d'hirondelle
parking souterrain
devanture de maison
devanture de magasin

Le blog tourne au ralenti. La chaleur accablante et le travail croissant suite au retour des passagers me pompent toute mon énergie et mettent mon cerveau hors service. Je suis capable malgré la chaleur de me motiver pour aller courir de bon matin, marcher deux heures durant ou encore d’aller à la piscine mais impossible de réfléchir ou de rédiger quoique ce soit. A quoi je pense quand je cours pendant deux heures ? A rien, c’est justement là ce qu’il y a d’agréable. Pour ce qui est du blog, l’envie d’écrire est là mais la tête est vide. Ainsi, les jours passent, le blanc entre deux billets se prolonge et le nombre de visites, déjà bien maigre, s’effondre complètement. Au fil des billets je ne vois plus trop où je veux en venir et m’être rendre compte récemment que les visiteurs tombés sur ce blog via un mot-clé sur un moteur de recherche sont pratiquement inexistants me fait penser qu’il serait temps soit d’arrêter complètement, soit d’effectuer quelques changements radicaux afin de sortir d’une certaine routine.

‘C’est serait amusant de … ‘ ‘Cela pourrait être interessant de …’ J’ai au fil de mes billets suggéré un nombre important de projets dans des domaines variés mais ne les ai que rarement mis à l’oeuvre. Au lieu de parler de tout et n’importe quoi sans ligne éditoriale, je réfléchis ces derniers temps à réorganiser le site sous la forme d’un groupuscule de petits sites dans lesquels uns à uns je mène à bien mes projets. Les problèmes qui se posent sont les suivants : Un bon nombre de ces projets sont en rapports avec une activité physique ou l’étude d’un domaine en particulier. Je ne pense pas trimballer mon appareil partout avec moi (la qualité de la camera de mon smartphone est exécrable mais on ne me verra jamais de la vie débourser plus de trente mille yens pour un téléphone …), mais je ne vois pour l’instant pas comment rendre mes aventures et tracas lisibles et intéressantes sans photos. Je pressens également que je vais rencontrer quelques difficultés à alimenter à la fois le blog et les différents projets en même temps. Peut-être est-ce tout simplement l’occasion d’arrêter le blog afin de mieux me concentrer sur autre chose, ou bien est-il temps de remplacer ce blog par un feed Twitter ou Threads, en sachant pertinemment que je ne ferai pas long feu ?

En faisant quelques recherches afin de trouver des réponses sérieuses à mon problème, j’ai appris que ma ‘maladie’ s’appelle ‘la malédiction de Vinci‘. ‘L’embarras des gens qui ont trop […] d’intérêts : ils sont toujours en train d’apprendre, mais ils ne consacrent pas assez de temps et d’énergie dans une chose. Ces personnes maudites ( « Da Vinci cursed ») ont du mal à choisir parce que cela s’apparente à renoncer à plein d’opportunités. Ainsi, ils changent constamment de travail, de loisirs, ou même de domicile, et ils ne sont jamais pleinement engagés dans les nombreux domaines par lesquels ils sont attirés.‘ Par chance j’ai un emploi qui je pense, me convient. Il est éreintant certes, mais je m’y sens utile et épanoui. Je suis bien conscient que le malaise que je ressens par rapport à mes loisirs et centres d’intérêts trop nombreux est presque un luxe. Il m’est cependant difficile de laisser en plan cette activité à laquelle je m’adonne depuis plus de vingt ans maintenant. Même en ne me concentrant que sur un seul aspect de ces loisirs, qu’il s’agisse de musique, d’aviation, d’architecture, de littérature ou encore de tourisme etc, je pense qu’il naîtra en moi un profond besoin de partager mes découvertes avec quelqu’un. Que ce soit sous la forme d’un blog, d’un site ou des deux, l’aventure continuera sans doute et ceux qui voudront bien me suivre ou se joindre à moi seront toujours la bienvenue.

musiques/vie du blog

Dans la tête de YI – Lalaport NAGOYA Minato AQULS, Minato-ku, Nagoya

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Je suis très rapidement déconcentré quoique je fasse à la maison, et cela vaut également pour la rédaction des billets de ce blog. Je m’assois à ma table haute, commence à rédiger quelque chose et au bout d’une demi-heure je suis déjà distrait. Le froid ou dernièrement la chaleur, mon regard qui se porte un instant sur un livre ou un magazine sur l’étagère, le voisinage qui bavarde longuement sur le pas de la porte ou encore une recherche ou la vérification d’une expression sur internet qui m’éloigne parfois bien loin de mon sujet … Tout prétexte est bon pour me faire passer à autre chose, c’en est parfois à un point où il m’arrive de me demander si au fond de moi j’aime vraiment ce que je suis en train de faire. Je fuis donc la plupart du temps la maison pour squatter ce que les environs comptent comme bibliothèques et cafés et ne m’explique pas le fait que je ne sois pas alors distrait par les gens autour de moi.

Mes pas me mènent à la librairie Tsutaya de Lalaport NAGOYA Minato AQULS, où il est permis de feuilleter livres et magazines en buvant son cafe. Alors que je traîne entre les rayons je crois entendre depuis tout à l’heure, à la suite, trois chansons du groupe サカナクション (Sakanaction). Si certaines chansons ont une certaine notoriété et passent parfois à la radio, certains des titres diffusés dans la librairie sont clairement des titres mineurs. Je remonte à la source sonore de ce remue-ménage et tombe sur une mini-exposition qui se tient dans la cadre de la sortie du livre du chanteur du groupe, Ichirō Yamaguchi (山口一郎).

J’avais bien sûr entendu parler du livre intitulé ことば – 僕自身の訓練のためのノート. Il s’agit d’une sélection, par thèmes, du journal personnel que Yamaguchi a rédigé entre les années 2001 et 2006. Yamaguchi a formé avec l’actuel guitariste du groupe, Motoharu Iwatera (岩寺基晴), le groupe de rock ダッチマン (Dutchman) en 1998. Je ne suis jamais parvenu à mettre les mains sur la musique interprétée à cette période, mais il est dit que les deux titres 三日月サンセット et 白波トップウォーター que l’on peut trouver sur le premier album de Sakanaction ‘Go to the future‘ (2007), ainsi que サンプル sur le deuxième album NIGHTFISHING (2008), étaient à l’époque déjà pratiquement achevés. En 2004 le groupe se sépare, Yamaguchi se retrouve seul puis est rejoint à nouveau par Iwatera l’année suivante. Le duo prend le nom Sakanaction malgré le manque d’enthousiasme d’Iwatera, et de fil en aiguille le groupe prend sa forme actuelle avec ses cinq membres.

Dans ses interviews et nombreuses discussions sur Youtube et Instagram Yamaguchi parle fréquemment de ces années comme étant difficiles du point émotionnel, et du fait qu’il écrivait à la fois pour remettre de l’ordre dans ses idées mais aussi comme un exutoire. Excité par le hasard de la découverte j’ai failli m’emparer du livre sans réfléchir, mais en y jetant un oeil je me suis rendu compte qu’il n’était pas fait pour moi. J’aime énormément la musique du groupe et apprécie beaucoup le personnage qu’est Yamaguchi mais ne pense pas être assez core fan pour vouloir m’immiscer à ce point dans son intimité, même si cela pourrait aider à comprendre encore davantage le contexte dans lequel ont pu être écrites et la manière dont ses expériences sont retranscrites dans les paroles ou même dans l’instrumentation des chansons. J’en lit quelques pages et comme je m’y attendais je n’y comprends pas grand chose. Les mots, les phrases sont cohérentes et stylistiquement soigné mais je ne parviens pas à les interpréter, à saisir leur signification, je ne vois que très vaguement où il veut en venir, sans explication du contexte c’est un peu comme si je lisais les mémoires d’un individu lambda. Une douche froide pour moi alors que justement je pensais mettre partiellement en ligne mes carnets.

musiques/vie du blog

ちっちゃな根性身につけたい – Kanayama, Nagoya

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”「がんばってみるよ」 優勝できなかったスポーツマンみたいにちっちゃな根性身につけたい。”
– Je vais faire de mon mieux ! Que j’aimerai avoir le tempérament d’un athlète, toujours fort même après la défaite.

Mes‘ plantes en pot n’ont, si j’ose dire, pas l’air dans leur assiette. Affaissées, comme brûlées par le soleil, elles semblent attendre un peu d’attention et des jours meilleurs. Le propriétaire doit être trop affairé pour s’en occuper ou avoir la flemme, sinon les deux. Ce n’est pas la grande forme de mon côté non plus, les idées et les mots ne me viennent pas, ou disons que je n’arrive pas à trouver le fil conducteur dans mes pensées et mes photos. Alors je tourne au ralenti et j’attends que cela se passe, ce blog m’a au fil des années appris que tout n’est qu’une histoire de cycles.

Les paroles ci-dessus sont tirées (et traduites à ma sauce) de la chanson カルアミルク(Kahlua Milk, du nom du cocktail) du groupe クラムボン(Clammbon) sur son album de reprises de chansons populaires, LOVER ALBUM (2006). Le titre original, interprété par Yasuyuki Okamura (岡村靖幸), date de 1990. On n’entend aujourd’hui plus cette façon particulière de chanter et si la texture sonore sommaire voire minimaliste devait sans doute avoir quelque chose d’avant-gardiste pour l’époque, la chanson a aujourd’hui un petit air rétro qui n’est pas désagréable même si je lui préfère largement la version de Clammbon. En faisant quelques recherches je tombe sur une reprise par DAOKO. Elle y reprend en quelque sorte la manière de chanter de Okamura, mais je n’en aime pas l’orchestration, trop sophistiquée avec ses touches de violon et le piano trop présent. Les paroles de cette chanson sont à la fois simples mais très imagées, au point que je me demande aujourd’hui si ce morceau ne m’avait pas particulièrement marqué tout simplement parce que j’en comprenais pour une fois le sens des paroles. La version de Clammbon me semble en ce sens beaucoup plus agréable à écouter.

En poursuivant mes recherches j’apprends que DAOKO et Yasuyuki Nakamura ont collaboré sur un titre intitulé ステップアップLOVE (2017), une chanson très catchy et qui je pense se revendique tant que tel en commençant d’emblée avec le refrain. A l’écoute de celui-ci je me suis souvenu avoir entendu la voix d’Okamura quelque part, après avoir creusé quelques temps dans les tiroirs de ma mémoire musicale, je me suis souvenu qu’il s’agissait de la chanson ラブメッセージ, thème principal de l’incroyable navet qu’est le film みんな!エスパーだよ, The Virgin Psychics en anglais (2015), une adaptation du manga et du dorama du même nom.

Je trébuche ensuite sur la surprenante collaboration entre Okamura et l’un des Dj et producteur japonais les plus célèbres Takkyu Ishino 石野卓球, la moitié du groupe Denki Groove, sur l’album sobrement appelé ‘The Album‘ (2003), sur lequel Okamura pose sa voix sur des productions d’Ishino. Pour être franc l’album est moins pire que ce que à quoi je m’attendais, uniquement les titres ‘New Wave Boy‘, ‘Adventure (e-pop mix)‘ et à la limite ‘come baby (Yasuyuki Okamura remix)‘ ont retenu mon attention, la voix grave, les cris et autres vociférations d’Okamura parfois robotisées ou déformées collant assez bien à la musique. Le reste est trop farfelu et incohérent, il me semble d’ailleurs que sur l’ensemble de sa carrière Okamura est un personnage qui ne se prend pas au sérieux comme en témoignent les clips présentés ci-dessus.

Finalement, de fil en aiguille ce billet m’aura amené plus loin que je ne l’aurai pensé et aura même été l’occasion de faire quelques découvertes !

vie du blog

600 billets (et pas une ride) – Meijō Kōen, Kita-ku, Nagoya

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des grues et des gens qui attendent
grues dans le ciel bleu
chantier
chantier chateau de Nagoya et gare de Nagoya en fond

600ème billet sur ce blog ! Le 500ème datant du 17 février 2021, il m’aura donc fallu un peu plus de deux ans pour rédiger cent articles. J’ai l’impression que cela fait beaucoup, mais à vrai dire cela n’a pas grande importance puisque je parviens plus ou moins à maintenir mon rythme de croisière d’un article tous les six jours. Je pourrais sans doute publier à intervalles plus courts car j’ai un stock important de photos que je ne suis pas arrivé à mettre en ligne avant que la saison ou la motivation ne passe. Comme pour ce billet récent que j’ai publié un an après avoir pris les photos, cela m’embête un peu car j’ai l’impression de tricher avec le temps. Si je n’en mentionnais rien personne ne s’en rendrait compte et j’en viendrais moi-même à être persuadé que tel ou tel événement s’est passé au moment où j’ai posté le billet, alors qu’en réalité ce n’est pas le cas. Dans un autre sens, j’ai peur qu’accélérer le rythme ne fasse de l’écriture un fardeau.

Une fois n’est pas coutume, début janvier le blog a failli passer à la trappe. Alors que j’essaie de consulter mes statistiques et commentaires, je n’ai plus accès à rien. Sur la page du blog s’affiche un message d’erreur : Your Connection is Not Private. J’essaie de chercher de quoi il s’agit, tombe sur du charabia à propos de SSL Server, de server key et de certificates. Je n’y connais trop rien, demande secours à mon hébergeur, qui me dit de contacter WordPress, qui semble peu enclin à m’aider. A vrai dire, je suis pour diverses raisons moralement plutôt mal en point à cette période et le blog est le moindre de mes soucis. Fataliste, je me dis que si je ne trouve pas une solution simple rapidement je prendrais cela comme un coup du sort et l’aventure s’arrêtera là. Je suis moi-même étonné de constater que cela ne m’affecte pas plus que cela, en réalité je suis presque soulagé. En fin de compte, le problème s’est résolu de lui-même au bout de trois ou quatre jours sans que je ne sache trop ce qui s’est passé. L’un dans l’autre je suis quand même rassuré. J’ai cela dit entre-temps perdu toute trace de mes statistiques depuis 2012. On ne peut pas dire qu’elles aient beaucoup évolué, le temps passe et je ne suis toujours pas en mesure de promouvoir le blog autour de moi. Il m’arrive parfois d’en parler au travail, les plus jeunes sont étonnés que le blog puisse presque avoir leur âge, mais à moins que (même par politesse) l’on m’en demande le nom ou l’URL je n’invite que rarement les gens à s’y aventurer. Peut-être en serait-il différemment si j’écrivais en japonais ou en anglais, mais je n’en ai aucunement l’intention.

Les photos ci-dessus ont été prises aujourd’hui même à la sortie de la station de métro Meijō Kōen, le grand jardin situé au nord du château de Nagoya. Pour que la première photo soit réussie il aurait fallu qu’il n’y ait que trois personnes au premier plan. Séparées l’une l’autre d’un petit mètre, le lien avec les grues aurait été interessant, peut-être qu’en restant à cette position une minute ou deux ce moment aurait eu lieu, mais j’ai rarement la patience d’attendre. Quoiqu’il en soit, les photos de ce gigantesque chantier (qu’y construit-on d’ailleurs ?) me semblait tout à fait convenir à ce billet, mon blog n’étant qu’un éternel chantier toujours en construction. A première vue en terme de ligne éditoriale c’est toujours autant le fouillis, mais à défaut de savoir ce que je veux faire, après quelques essais infructueux je sais désormais ce que je ne veux pas faire. J’avais en effet, entre autre, entamé la rédaction d’articles autour de l’histoire de l’aviation japonaise mais ce fut pour le moins laborieux et peu gratifiant, il semblerait que je ne sois pas doué pour expliquer des faits passés, sans doute parce qu’il n’y a que peu de place pour l’imagination. Quelques autres idées sont en train de se concrétiser tout doucement, peut-être seront-elles mises en pratique avant le 700ème article ?