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architecture/balades au Japon/Nagoya/musiques/daydreamin'

OOSU – Our House (in a middle of the street) – Osu, Naka-ku, Nagoya

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大須の5階建ての住宅 Maison à Osu
大須の5階建ての住宅 Maison à Osu
大須の5階建ての住宅 Maison à Osu
大須の5階建ての住宅 Maison à Osu

Ce n’est pas le célèbre titre du groupe britannique Madness sorti en 1982 que j’écoute en marchant au hasard dans le quartier d’Osu après avoir pris les photos du billet précédent, mais la House de la DJ et productrice péruvienne basée à Berlin, Sofia Kourtesis, découverte via Bandcamp grâce au titre ‘Estación Esperanza‘, son dernier titre, qui sample ‘Me Gustas Tu‘ de Manu Chao sorti en 2001. Comme elle officie principalement comme DJ elle n’a malheureusement que trois EP à son actif, mais tous sont d’excellente facture. L’EP éponyme que j’écoute à ce moment a un son un brin plus complexe et hirsute, moins dansant que les deux autres. Avant d’en entamer l’écoute je me suis aperçu que le deuxième titre de l’album s’intitulait Trains & Airports, il n’en faut pas plus pour que je piétine d’impatience. Je me demandais si le fait d’avoir le savoir au préalable allait changer ma façon d’appréhender le morceau (je me pose des questions bien difficiles pour une simple chanson) mais l’intention est spoilé dés le début du morceau avec une annonce qui retentit : ‘Welcome to New Tokyo International Airport‘. Ce n’est certainement pas l’intention de l’annonce mais celle-ci me sort un moment de mes rêveries. En effet, cette appellation qui désigne aujourd’hui l’Aéroport International de Narita n’est plus utilisée depuis que celui-ci a changé de nom en 2004 (après vérification). Je me demande bien d’où sort ce sample. Bref.

Au détour d’une rue j’aperçois un curieux bâtiment qui se démarque des vieilles bâtisses alentours. De profil il peut donner l’impression qu’on aurait empilé sur cinq niveaux des blocs de béton de tailles variables sans se soucier de la symétrie en agrémentant le tout de quelques vitres placées au hasard, mais pareille architecture prend tout sens une fois qu’on y pénètre, et je me demande donc bien à quoi peut bien ressembler l’intérieur. Des recherches ultérieures m’apprendront qu’il s’agit d’une maison intitulée sobrement OOSU, construite en 2020 et conçue par un jeune architecte basé à Gifu, Keitaro Muto. Celui-ci montre sur son blog quelques photos prises à l’intérieur, sans mobilier. Alors que j’aurai cru l’endroit sombre et froid, j’aime beaucoup la façon dont la lumière entre et se faufile dans chaque pièce en créant des formes sur les murs. La lumière et les formes doivent être très différentes selon le temps et l’heure du jour, on ne doit jamais s’y ennuyer. Elégamment éclairée, la demeure prend encore une toute autre dimension une fois la nuit tombée, comme en témoignent ces photos sur le site de l’entreprise en charge de la construction. La terrasse sur le toit fait rêver, il me faudrait faire connaissance avec le propriétaire pour qu’il m’invite à une garden-party.

écriture/vie du blog/daydreamin'/Nagoya

‘滑らずに済むような気がする’ – Osu, Naka-ku, Nagoya

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Nagoya Osu
Nagoya Osu devanture de magasin
Nagoya Osu devanture de maison
Nagoya Osu devanture de maison
Nagoya Osu devanture de magasin
Nagoya Osu devanture de magasin
aire de jeu Mont Fuji

Balade à partir du quartier d’Ōsu. Comme point de départ je cherche tout d’abord le Parc Namikoshi (浪越公園) que je n’ai pas visité depuis deux ans. Le trois gigantesques arbres qui ne peuvent qu’attirer l’attention vu l’étroitesse du lieu me semblent moins impressionnants et majestueux que lorsque je les ai vus pour la première fois. Sur le coup je me suis dit que c’était dû au fait qu’il n’y avait plus l’effet de surprise de ma découverte, mais en comparant les photos une fois de retour à la maison tel un jeu des sept différences, je me suis aperçu que non seulement leur feuillage était moins dense et touffu, mais que le parc dans son intégralité avait subi diverses modifications ; Outre les arbres taillées, le lampadaire a été repeint, les graffitis effacés et les toilettes publiques couvertes de fines tiges en bois qui les fait se fondre dans le paysage. Comme nous vivons à une époque formidable où tout est archivé, documenté et vérifiable, il ne m’a pas fallu longtemps pour trouver un article de journal du Chunichi Shimbun qui explique les changements effectués.

Je suis également tombé sur le billet du blog d’un certain Yo-chan qui montre et commente l’article dans sa version papier. Yo-chan est un homme qui va sur ses 80 ans et tient un blog depuis 2009. Il y relate principalement ses balades et découvertes en relation avec l’histoire de la ville. Le contenu est beaucoup trop pointu pour franchement m’intéresser, mais le fait que le blog soit parfois mis à jour deux fois dans la journée me fait penser que tenir un blog est un passe-temps comme un autre et j’espère être encore en mesure d’écrire à cet âge ! Je ne sais pas si c’est une spécificité japonaise, mais je suis toujours épaté par le fait que l’on puisse trouver des sites internet sur des thèmes très spécialisés. En cherchant (sans succès d’ailleurs) des informations à propos de la variété d’arbres plantés dans le parc je finis sur un site internet tenu par un particulier faisant la liste et photographiant des arbres géants (camphriers, cryptomères et autres ginkgos) sur l’archipel, puis de fil en aiguille finis sur celui d’une association (全国巨樹・巨木林の会) très sérieuse qui recense ces arbres, organise des visites groupées à travers tout le pays et possède même son propre magazine.

Comme toujours je choisis d’abord les photos que je souhaite montrer avant d’entamer l’écriture de mes billets. Au départ je pensais écrire un billet à propos des devanture et façades de maisons et de magasins mais me suis finalement aventuré dans une toute autre direction. Je crois que je prends autant si ce n’est plus de plaisir à faire des recherches à propos de tout ce qui me traverse l’esprit qu’à écrire, mais au bout d’un moment je me rends compte que le billet n’avance pas, ou bien je me perds en cours de route et il m’arrive de bâcler le billet. Léo me voit fréquemment rédiger mes articles ou trier mes photos. Dans ces moments-là souvent il me charrie en me traitant de Tensai blogger (blogger de génie) mais ne peut s’empêcher de regarder par dessus mon épaule pour regarder mes photos – à défaut, malheureusement, de pouvoir lire les billets. A force il semble y avoir reconnu certains motifs récurrents et me dit souvent de les regrouper par thèmes pour en faire un photobook. Malgré le manque d’objectivité, quel que soit le résultat l’idée est intéressante …

J’avais déjà remarqué que l’on trouvait un peu partout dans Nagoya des terrains de jeux pour enfants comprenant des monticules en forme de Mont Fuji servant de toboggan, comme sur la dernière photo. J’en avais déjà repéré quatre ou cinq dans des endroits complètement différents de la ville et j’avais eu l’idée de les prendre en photo et de les répertorier sur le blog ou sur un site à part, une idée de plus parmi les milliers d’autres que je note dans mes carnets tout en sachant que je ne m’y mettrais jamais. Quelle n’a donc pas été ma surprise en tombant à la librairie sur un bouquin intitulé 名古屋の富士山すべり台 (‘Nagoya no Fuji-san suberidai‘, les toboggans Fuji-san à Nagoya), la bible sur le sujet avec plus de 120 toboggans références sur 158 pages. (un petit florilège en anglais ici)Yoshiyuki Ushida, son auteur, explique que ce livre est l’aboutissement de 20 ans de recherches, il n’est donc pas étonnant qu’il m’ait ‘piqué’ mon idée.

Je me sers souvent de ce blog comme sorte d’outil pédagogique, comme exemple auprès de mes enfants comme quoi il faut toujours continuer ce que l’on entreprend, parce que viendra un moment où cela sera payant (dans le sens de valorisant, évidemment). Il y a régulièrement des périodes difficiles où l’on a envie de tout arrêter, mais il faut persévérer et croire en soi. Qu’il s’agisse de référencer des arbres géants, des plantes devant des maisons, des toboggans, des bâtiments ou des devantures, on continue à son rythme et quand on regarde derrière soi on ne peut qu’être fier du chemin parcouru.

architecture/vie quotidienne/daydreamin'/Aichi

‘I know I don’t get far, And we’re where we always are’ – Hana no Tane, Obu-shi, Aichi

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華の種 Hana no tane Obu PA 大府PA上り
華の種 Hana no tane Obu PA 大府PA上り
華の種 Hana no tane Obu PA 大府PA上り
華の種 Hana no tane Obu PA 大府PA上り
華の種 Hana no tane Obu PA 大府PA上り
華の種 Hana no tane Obu PA 大府PA上り
Obu
Obu

C’est ‘amusant’ comme les soucis arrivent toujours par grappes, se succèdent, s’accumulent, prennent de l’ampleur. L’on en croit un de résolu, deux nouveaux, pires, apparaissent. La chaleur accablante de ses deux dernières semaines n’a fait qu’empirer les choses. On dort peu et mal, tout le monde est grincheux, de mauvais poil. Dans ces moment-là le blog est en veille. Les mots ne sortent pas, l’humeur n’y est pas. A force j’en ai maintenant habitude et je me demande même si ce n’est pas le cas chaque année à la même période. C’est alors qu’habiter à l’autre bout de la planète est le plus difficile : Plaignez-vous un peu trop ou demandez conseils aux proches et aux amis au pays et ils vous diront de revenir, parlez-en autour de vous au Japon et ils vous répondront à l’unisson ‘- Mais alors tu n’as qu’à partir …’. A chaque fois j’hésite et me demande s’ils n’ont pas raison, mais au plus profond de moi je sais que ce n’est pas la réponse ni les mots que je veux entendre, et bien que cela constitue une réponse en soi il faut à chaque fois un certain temps et beaucoup d’énergie pour que je m’en rende compte.

Comme à peu près chaque jour depuis deux ou trois semaines, voilà à quoi je réfléchis, assis cette fois à la terrasse du bâtiment supervisé par l’architecte Kengo Kuma intitulé Hana no Tane (華の種, littéralement ‘graines de fleurs‘), qui a ouvert en mai dernier sur la Parking Area (PA) d’О̄bu sur l’autoroute qui relie l’aéroport international à la ville de Nagoya. L’endroit, qui comprend un restaurant et un café, peut-être utilisé non seulement par les utilisateurs de l’autoroute, mais également par les riverains. J’aime assez l’idée selon laquelle l’ouverture en son centre sert à relier ces deux ‘mondes’, ou c’est du moins ainsi que je l’ai perçu. Le brouhaha incessant du trafic contraste avec le calme autour de ce petit étang paisible.


aviation/balades au Japon/Nagoya/musiques/daydreamin'

‘Breath and stop’ – Osu → Tsuruma Koen

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Kanayama Building
Nagoya highw
Nagoya highway
Tsuruma Parc
Tsuruma

Quel soulagement lorsque le temps se fait plus clément, que je peux enfin me rendre au travail sans avoir à enfiler bonnet, gants et cinq couches de vêtements. Aujourd’hui il fait presque 20 degrés, je suis dehors en T-shirt pour la première fois de l’année.

Les photos ci-dessus ont été prises il y a quelques jours lors d’une balade entre Osu 大須 et le Parc Tsuruma 鶴舞公園. J’écoute en marchant l’album ‘Help Ever Hurt Never’ de Fujii Kaze. La voix plutôt grave pour un chanteur masculin japonais donne une certaine chaleur suave aux chansons les plus lentes qui convient bien à la saison. Ce n’est pas un album que j’irai écouter en boucle mais il convient parfaitement à une écoute distraite, en conduisant par exemple. Cela dit j’aime particulièrement le titre Toku ni nai (特にない) et sa boucle d’accords de piano et le rythme low-fi qui claque qui me fait penser à des débuts de morceaux du regretté Nujabes. On pourrait croire la boucle samplée mais elle est vraisemblablement jouée pour de vrai, quoique filtrée. Dans l’ensemble l’album est agréable à écouter, mais je pense que ses talents au piano auraient pu être un peu plus mis en avant. Je me répète mais j’avais vraiment été impressionné par sa prestation au Kohaku l’année dernière et cette video sur YouTube où il enchaîne sur un synthé une cinquantaine de titres en tout genres qui lui passent par la tête, en pyjama, parfois affalé par terre, sans la moindre partition ni rien me laisse, pour rester poli, sur le derrière. J’aimerai tant que dans une avenir proche il délaisse cette pop agréable mais conventionnelle et se déchaîne, découvre les possibilités infinies qu’offrent ne serait-ce qu’un minuscule Micro KORG, se laisse aller et chante tout en maltraitant ses machines comme le font Jamie Lidell, Louis Cole ou encore Marc Rebillet. ( Il devrait d’ailleurs bien s’entendre avec ce dernier, qui fait régulièrement des streams live en peignoir de bain). Pour cela il faudrait qu’il cesse de jouer sur son côté beau-gosse et je ne suis pas certain que ses fans du moment suivent une voie davantage rivée vers l’électronique. A suivre donc …

Comme souvent je marche au hasard, sans véritable objectif. Le seul fait d’être au dehors sous le soleil est un plaisir en soi. Puisque je suis dans le coin je pense me rendre au magasin de vieux livres Daigakudo, mais une pancarte m’apprend qu’il a fermé ses portes il y a quelques mois. Cela m’attriste car on pouvait y trouver de nombreux ouvrages concernant l’histoire de l’aviation japonaise, j’y avais notamment trouvé le second volume de l’Encyclopédie de l’histoire de l’aviation japonaise sous l’ère Showa (日本航空史 昭和前期編・昭和戦後編) pour 3.000 malheureux yens alors que neuf celui-ci vaut 15.500Yens, et je comptais bien, au détour d’une promenade, comme aujourd’hui par exemple, y trouver le premier volume traitant de la période d’avant-guerre. Ce genre de trouvailles est toujours agréable, un peu comme croiser au coin d’une rue un ami de longue date que l’on n’avait pas vu depuis longtemps. Je me ressaisis, peut-être tomberais-je dessus au quartier des vieux livres à Jimbôchô, Tokyo, cela me ferait même une excellente excuse pour m’y rendre.

Je m’assois volontairement en plein soleil dans l’herbe du Parc Tsuruma. D’ici deux semaines l’endroit sera noir de monde durant la saison des hanami, selon que l’état d’urgence sera levé ou non d’ici la fin de la semaine. J’y lis les quinze dernières pages de l’ouvrage intitule ‘Niji no Tsubasa‘ d’Akira Yoshimura 「虹の翼」吉村 昭, pavé de plus de 500 pages retraçant la vie de Chuhachi Ninomiya (二宮忠八), pionnier de l’aviation japonaise vers la fin du XIXème siècle. Cela fait 6 mois que je le traîne avec moi, la méticulosité presque maladive de l’auteur et les digressions parfois qu’en lointain rapport avec le sujet principal en font un ouvrage plutôt indigeste, mais donnent une image précise de l’enthousiasme de Ninomiya pour les objets volants et des difficultés rencontrées lors de son parcours. Je suis à la fois soulagé d’en avoir fini et perplexe : Que lire ensuite ? Et pourquoi donc suis-je incapable de faire une pause ?

balades au Japon/Nagoya/musiques/promenades/daydreamin'

‘How to drive in snow safely’ – Nagoya, Minato-ku

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Nagoya Minato-ku banc neige
Nagoya Minato-ku club de golf
Nagoya Minato-ku neige
Nagoya Minato-ku canal Nakagawa
Nagoya Minato-ku voiture abandonnée

Ce matin il a neigé jusqu’aux alentours de dix heures, puis peu avant midi le soleil a enfin percé. Il fait un froid glacial à l’intérieur de la maison, je profite de cette éclaircie pour sortir prendre l’air et presque me réchauffer à l’extérieur. Je me balade autour du Lalaport NAGOYA Minato AQULS à Minato-ku. En dehors du centre commercial il n’y a que des quartiers résidentiels et des hangars appartenant à des entreprises de logistique, je pense dans un premier temps marcher jusqu’au canal Nakagawa qui remonte vers le port de Nagoya.

J’ai dans les oreilles l’album éponyme de Sapphire Slows, productrice et DJ résidant à Tokyo. J’ai découvert cette artiste la semaine dernière et je suis depuis en train de passer en revue sa discographie. Par rapport à son premier et très alléchant EP ‘True Breath’ (2011) qui comportait des parties rythmées presque dansantes, cet album est plus conceptuel et moins évident à cerner, mais il se peut que se soit tout simplement le froid qui me donne cette impression. Si la voix de la chanteuse est beaucoup plus présente que sur l’EP, elle semble ne constituer qu’une nappe sonore comme si s’agissait d’un instrument comme un autre. Ce n’est qu’en y prêtant vraiment l’oreille que l’on se rend compte qu’elle chante certaines parties en anglais. J’ai l’impression d’écouter ce qui pourrait être de l’electronic shoegaze, (si c’est un terme qui existe) et à vrai dire c’est quelque chose de nouveau et de surcroit plutôt agréable dans la mesure ou en musique électronique le texte n’apporte la plupart du temps pas grand chose aux chansons et me sort plus facilement de mes rêveries – il n’y a guère que le génial Louis Cole et ses textes auto-dérisoires qui m’amusent beaucoup.

Je traverse le canal, remonte vers le port puis longe la Kokudō Ichi-gō pour repasser de l’autre versant, puis revient vers mon point de départ, formant un carré d’un kilomètre de côté. Tout au long de ma promenade il reste par-ci par-là d’étroites parcelles de neige que le soleil n’atteindra probablement pas avant que la nuit tombe. Au coin d’une rue je suis très intrigué par cette voiture recouverte de neige apparement abandonnée au beau milieu d’un terrain assez grand pour y construire une maison. Il me parait impossible de garer une voiture de sport avec des herbes si hautes alentours, mais leur hauteur porte à croire qu’elle est là depuis un bon bout de temps. A moins qu’elle soit tombée ce matin avec la neige ? Nagoya me propose un nouvel endroit où revenir dans quelques temps …

musiques/promenades/daydreamin'/Nagoya

‘I’m 36 degrees’ – Kanayama, Nagoya.

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Je me balade autour de la gare de Kanayama en cette belle journée de mi-novembre. S’il est désormais impératif de sortir son manteau le matin, à midi il fait assez chaud pour encore pouvoir être en T-shirt, à condition d’éviter de marcher à l’ombre des bâtiments alentours. J’ai dans les oreilles le dernier album de Nightmares on Wax, Shout Out ! To Freedom‘. Aucun morceau en particulier ne s’en dégage à part le 4ème titre ‘Wikid Satellites‘ que je me souviens avoir entendu dans Bandcamp Weekly. Suffisamment stimulant pour ne pas être ennuyeux sans pour autant être intrusif et me sortir de mes pensées. Je ressens une sorte de bien-être à me laisser bercer par ces boucles sur lesquelles se posent basses grasses, cuivres et autres prestations vocales, quelque part entre les derniers albums de Flying Lotus aux connotations jazz plus prononcées et les titres up-tempo chantés de Teebs. Avec l’arrivée du catalogue du label Warp sur Bandcamp j’ai eu le plaisir d’écouter les premiers albums de NoW et je m’étais dit que l’on pourrait les mélanger à des morceaux plus récents sans ressentir la moindre sensation désagréable.

Je marche au hasard, m’engouffrant dans une rue quand quelque chose y attire mon oeil. En vitrine du Tokai Polytechnic College Kanayama je contemple l’oeuvre de string art de la première photo. Sur une grille de clous fixés sur une planche est enroulé un (?) morceau de ficelle agencé de manière à former ce qui me semble être le Pont de Brooklyn à New York, ce qui est amusant puisque je n’y ai jamais mis les pieds. Peut-être est-ce à force de l’apercevoir dans les vlogs de Casey Neistat quand il se rend à l’aéroport en taxi, ou bien encore sur les posters encadrés dans les magasins de déco que j’en ai fini par en retenir les formes.

L’automne s’installe, les feuilles prennent des couleurs, je vais bientôt pouvoir publier sur le blog des billets à propos du koyo, si le temps me permet de me balader. Je traverse en levant la tête un petit parc. Au milieu des feuilles jaunies, pris en contre-plongée les immeubles alentours me semblent comme pris par les flemmes. Autour de la gare les rues sont vallonnées, je ne peux m’empêcher de prendre une photo à-la-ka.nai de cette porte de derrière et son trottoir en biais. Je suis amusé de constater que la plupart des plantes, et surtout l’espèce de petit palmier dans son pot blanc pousse perpendiculairement au trottoir et non tout droit vers le ciel. Comme si mon oeil n’allait par la suite plus que se focaliser sur tout ce qui pousse ou est construit en inclinaison, je remarque cet arbre qui part de travers et cette entrée d’autoroute qui barre la vue des passants au feu rouge.

Je regarde une nouvelle fois mes photos et constate qu’elles auraient pu être prises à peu près dans n’importe quelle ville du monde, comme si j’étais incapable de cerner les particularités de ce beau pays. Il semble être vivement temps de quitter la ville et me changer les idées.

architecture/promenades/daydreamin'

Cité de verre – Nagoya, Meieki

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Les photos ci-dessus ont été prises il y a de cela quelques semaines autour de la gare de Nagoya. J’avais ce jour-là pour destination la gallerie marchande Endoji située à l’ouest du château de Nagoya. C’est une partie de la ville dans laquelle je ne me balade pratiquement jamais et j’emprunte volontairement des rues qui me sont inconnues, les gratte-ciels m’apparaissent ainsi sous des angles nouveaux. A quelques centaines de mètres de la gare un large carrefour offre un peu recul et permet de prendre un portrait de famille des principaux protagonistes. Si le le milieu urbain est souvent caractérisé par le béton je me rends compte en traitant les photos que c’est plutôt le verre qui y semble omniprésent. Cité de verre … Le terme me vient à l’esprit comme s’il m’était terriblement familier mais il me faut quelques minutes pour me souvenir pourquoi – comme ces mots en anglais ou en allemand que j’ai sur le bout des lèvres mais que je ne parviens pas à trouver et qui me font penser que je suis ici trop depuis trop longtemps.

Cité de verre. Ce roman écrit par l’écrivain américain Paul Auster, première oeuvre de la Trilogie new-yorkaise, fait partie de la dizaine d’ouvrages soigneusement choisis emportés avec moi lors de mon emménagement définitif en 2006. Je peine à me souvenir avec exactitude quand je l’ai acheté, mais son prix est indiqué au dos en francs français, cela doit donc bien faire vingt ans au moins. Je l’ai lu en français de nombreuses fois, et sa version japonaise publiée dans le magazine Coyote d’octobre 2007, avec une très belle interview du traducteur attitré entre-temps devenu ami d’Auster, Motoyuki Shibata, est un précieux trésor à mes yeux. Je ne m’étais jusqu’à aujourd’hui jamais posé la question de savoir quel lien il pouvait y avoir entre le titre et le contenu du roman, ce qui me fait une excellente excuse pour le relire une nouvelle fois. Tel un album où l’on découvre encore de nouveaux sons dont on ne s’était pas aperçu jusqu’alors, je redécouvre l’oeuvre en en dégustant chaque mot, chaque phrase.

Il y a surtout dés la deuxième page ce beau passage auquel je n’avais jamais prêté particulièrement attention, mais qui résume de belle manière ce que je ressens lors de mes promenades. Celle d’aujourd’hui, d’hier, et probablement celle de demain :’New York était un espace inépuisable, un labyrinthe de pas infinis, et, aussi loin qu’il allât et quelle que fût la connaissance qu’il avait de ses quartiers et de ses rues, elle lui donnait toujours la sensation qu’il était perdu. Perdu non seulement dans la cité mais tout autant en lui-même. Chaque fois qu’il sortait marcher il avait l’impression de se quitter lui-même, et, en s’abandonnant au mouvement des rues, en se réduisant à n’être qu’un oeil qui voit, il pouvait échapper à l’obligation de penser, ce qui, plus que toute autre chose, lui apportait une part de paix, un vide intérieur salutaire.’

vie du blog/daydreamin'

‘In the shape of things to come …’

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Plus j’y pense et plus je suis convaincu que je suis vraiment à un tournant dans l’histoire de ce blog. Vu le chemin parcouru il n’est pas question de m’arrêter, mais plutôt de réfléchir à ce que je veux en faire dans les prochaines années. Comme il va tout doucement vers ses 20 années d’existence, peut-être est-ce le bon moment. Comme j’en avais parlé il y a quelques mois j’avais à un moment envisagé de me spécialiser dans le tourisme autour de Nagoya et de ses environs, mais je me suis rendu compte que ce n’est pas forcement la meilleure voie à emprunter : Plus que la crise sanitaire et sa panoplie de restrictions que de toute manière plus grand monde ne respecte, c’est le fait que les enfants préfèrent ces derniers temps rester en famille à la maison ou jouer au parc du coin au lieu de partir en balade qui me semble décisif. Afin de compenser ce manque de balades et donc de découvertes, cette obligation intense que je ressens d’avoir à sortir dés que j’en ai la moindre occasion me stresse plus que nécessaire. Plus que la recherche constante d’un sujet, qui est en soi même plutôt agréable, c’est le fait d’avoir à sacrifier ce temps au détriment d’autres activités qui m’est pénible.

Pour pouvoir écrire ou créer quelque chose qui me satisfasse, il m’est nécessaire de lire davantage, de faire des recherches, de laisser un peu plus de place à l’hésitation et à la réflexion. Le contenu en sera un peu moins spontané et personnel mais j’aurai enfin un ou deux sujets principaux, une ligne éditoriale et serai correctement référencé dans les moteurs de recherche.

Nagoya/daydreamin'/daydreamin'/Nagoya

‘Irasshaimase !’ – Nagoya

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En se baladant dans Nagoya on trouve souvent, derrière les artères principales des petits kissaten, restaurants ou maison de thé. Si la façade peut parfois être fort joliment décorée, il n’est pas rare de n’y trouver à l’entrée qu’un écriteau, une porte et une petite fenêtre. On n’en voit jamais entrer ni sortir personne et il est difficile de savoir s’il y a quelqu’un à l’intérieur, voire même si l’endroit est ouvert ou non. Pour ceux qui comme moi ont un peu trop d’imagination, y pénétrer donne l’impression que l’on n’en sortira jamais, Dieu seul sait ce qui peut bien s’y passer à l’intérieur …

J’aime beaucoup me laisser entraîner dans de lointaines divagations par mon imagination, et celles-ci sont encore plus agréables en musique. Je regarde ainsi longuement à tour de rôle chacune des photos ci-dessus en écoutant l’album Garden Basement de Shrine Fuchsia, sur le label Oreille gardée sur lequel j’avais déjà découvert Rémy Charrier à l’époque. Ce n’est pas le genre de musique que j’écoute habituellement mais c’est loin d’être déplaisant. Le premier titre ‘Garden‘ avec ses notes de synthé sporadiques a un côté musique cosmique qui me rappelle la première ‘conversation’ dans ‘Rencontres du troisième type‘, le deuxième titre ‘Basement‘ me fait penser à de la musique de méditation. Je ne regarde généralement pas le titre des chansons afin de ne pas me sentir influencé par une ambiance que ceux-ci laisseraient suggérer, mais j’ai ici quelques difficultés à voir le rapport entre le titre et les morceaux.

Je fixe toujours mes photos de devantures. Chaque établissement semble posséder une identité qui lui est propre, sûrement le résultat de nombreuses heures de réflexion de la part des propriétaires qui n’ont certainement fait aucun compromis sur le moindre détail. A défaut d’avoir le courage d’y entrer je ne peux que tenter de deviner à quoi ressemble l’intérieur, quel genre de musique y est diffusée et quel type de personnes les fréquentent. Cela pourrait faire le sujet d’une série de billets : Chaque kissaten serait le théâtre d’un chapitre distinct dans lequel apparaîtraient à chaque fois des personnages différents. La question est de savoir s’il faut laisser tout cela au domaine de l’imagination ou bien pousser ces portes.

Comme j’y faisais déjà référence dans un billet publié en 2013, j’aime prendre le temps d’observer les gens autour de moi dans les cafés ou même dans les transports en commun. Je les regarde du coin de l’oeil et imagine la vie qu’ils mènent, ou bien j’écoute distraitement leurs conversations et y pioche des indices par-ci par-là. Il n’a y aucun moyen de savoir si j’ai vu juste ou non, et c’est là l’aspect le plus intéressant de la chose. Je pense que cela n’a rien à voir avec du voyeurisme et je n’ai aucune mauvaise intention, au contraire, cela me permet parfois de me rendre compte quand quelqu’un a besoin d’aide ou qu’on lui cède la place dans le train.

vie du blog/daydreamin'

‘500 one for all’

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501ème billet depuis la création du blog, même si en réalité il doit y en avoir deux ou trois dizaines de plus si l’on compte ceux disparus lors des migrations de provider. J’ai terminé il y a deux mois de retoucher les billets qui ont fait des mojibake (caractères qui ne s’affichent pas correctement) suite à ces même migrations. Cela m’a pris beaucoup de temps (j’en parlais déjà photos à l’appui ici en juin 2019) parce que sur la lancée je me suis mis à mettre à jour les liens morts et à tenter retrouver les photos qui ne s’affichaient plus, parfois sans succès. Parmi les billets ne comportant que des photos et aucun texte, une dizaine sont ainsi passés à la trappe.

Je pensais faire quelque chose de spécial pour fêter les 500 articles et j’avais à un moment même envisagé de marquer le coup en passant à un compte pro. La prochaine étape semblait être la création de menus en haut de page afin de s’y retrouver un peu plus facilement sur le site. Cela m’obligeait une nouvelle fois à passer en revue tous les billets et de remettre de l’ordre dans les catégories et les étiquettes, de quoi m’occuper pendant les congés forcés ! Je me suis immédiatement attelé à la tâche et au fur et à mesure de ma progression je me suis mis à réfléchir à une sorte de reconversion : Accentuer le côté ‘tourisme’ du blog, me faire remarquer par le Nagoya Convention & Visitors Bureau (NCVB) et devenir l’ambassadeur de Nagoya et de la région Chūbu, comme le fait de fort belle manière Béné pour Fukuoka et l’île de Kyushu.

Cependant, me balader où bon me semble en prenant vaguement quelques photos et raconter ce qui me passe par la tête et avoir à rédiger des articles détaillés et de qualité en respectant des délais sont deux choses qui n’ont rien à voir. J’entends souvent dire que faire d’un loisir son travail peut-être à la fois gratifiant et une grande source de motivation puisqu’on vit de ce que l’on aime faire, mais également un lourd fardeau au point d’en devenir dégoûté …

Ma manie de tout rapporter à la musique a fait remonter à la surface de vieux souvenirs. En l’occurence l’album du rappeur français Soon E MC , ‘Atout… point de vue, sorti en 1993. Avec l’album aujourd’hui culte qu’est ‘Prose Combat‘ (1994) de McSolaar, il doit au même titre que ‘Qu’est-ce qui fait marcher les sages ?‘ (1995) des Sages poètes de la rue, faire partie des premiers albums dont je me sois emparé dans le genre. Ces artistes ont en commun le fait d’être en rapport de près ou de loin au collectif de hip-hop Posse 501, dont le nom m’a donné l’idée du titre de ce billet. Bien que l’écoute de ces albums soit pourtant parfois espacée de plusieurs années, je suis toujours étonné de me rendre compte que j’en connais encore de nombreux passages par coeur.

Je m’égare … Je crois que j’aime trop la liberté qu’offre l’écriture de ce blog pour me soumettre à un format précis, même si un brin de cohésion dans la ligne éditoriale perdrait moins le lecteur. Peut-être ce projet verra-t-il le jour, si c’est le cas ce sera probablement sous un format à part. Bilan au 1001ème billet.